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2»6 PROLÉGOMÈNES.

La noblesse alteiiit son point culminant' dans quatre générations.

Le monde formé des (quatre) éléments et ce qu'il renferme sont sujets à la corruption tant dans leur, essence que dans leurs acci- dents^; aussi les choses et les êtres des diverses classes, tels que les minéraux, les plantes et tous les animaux, y compris l'homme, changent et se corrompent à vue d'œil. Il en est de même à l'égard des phénomènes que le monde offre à notre observation. Cela se voit P. aiiS. surtout chez l'homme : les sciences, ainsi que les arts et toutes les choses de cette nature, naissent pour disparaître. La noblesse et l'il- lustration, simples accidents de la vie humaine, subissent inévita- blement le même sort. Parmi les hommes, on n'en trouve pas un seul dont la noblesse remonte, à travers une série non interrompue d'an- cêtres, jusqu'à Adam. Exceptons toutefois notre saint Prophète, qui avait reçu cette distinction comme une marque d'honneur et afin que la véritable noblesse fût conservée dans le monde ^. L'état qui précède celui de la noblesse peut se désigner par le terme d'exclusion; cela veut dire : être placé en dehors du commandement et des honneurs, et être privé d'égards et de considération. Nous entendons par là que l'existence de la noblesse et de fillustratiou est précédée de sa non- existence, ainsi que cela a lieu pour tout ce qui a un commencement. La noblesse parvient à son terme en passant par quatre générations successives, ainsi que nous allons l'expliquer. L'homme qui a fondé la gloire de sa famille sait bien par quels moyens il y est parvenu;

' Avant le mot i..>~«Jl , insérez *jIjiU. et C>-^^ .v* ■^) »i>:^ i^ ^ si-

Le mot JuLaj signifie terme ou plus haut gnifient, chez Ibn Khaidoun, tant en ceci

degré, et achèvement ou Jin. L'auteur n'a qa'en cela, ou non-seulement en ceci, mais

pas toujours distingué ces deux significa- en cela. Dans la page 867 du texte arabe,

tions; aussi, dans les chapitres suivants, vers la fin, se trouve encore un exemple

emploie-t-illes termes *jIaj, iùU et JL/^ de cet emploi assez singulier des mois

tantôt dans le sens de compléter, achever, .^j^ ij ^y* J

et tantôt dans celui définir, s'éteindre. De ^ A la place de f^y.^\, les mss. A. C

là résulte que ses raisonnements portent et l'édition de Boulac portent «-J LJf,«/e

quelquefois à faux. secret qui était en lui:n La leçon de l'é-

Les expressions to^^^j» ^^ lojT^ .ï, dition de Paris est certainement la bonne.

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