Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/523

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•D'IBN KËALDOÛN. 399

objet de mettre un terme aux dissensions qui régnaient parmi les p. 354. Arabes, en y employant l'esprit de corps et de domination qui pré- valait chez les Coreïch ; quand on se rappelle le principe que le légis- lateur ne fait jamais des lois pour un seul peuple, ou pour une seule époque, on reconnaîtra que cette condition peut se ramener à celle d'aptitude; aussi nous l'y faisons rentrer. Quant au motif qui fit adopter la condition d'être né Coreïchide, nous lui donnons l'appli- cation la plus étendue et nous disons que l'individu chargé des inté- rêts de la nation musulmane doit appartenir à une famille qui, ati moyen de son esprit de corps, domine sur ses contemporains; il pourra alors se faire obéir par d'autres familles et les réunir pour la défense de la nation. Il est vrai que son autorité ne s'étendra pas, comme celle des Coreïch, sur toutes les parties du monde. Ceux-ci avaient à soutenir une cause d'un intérêt général ; en combattant pour l'islamisme, ils obtinrent l'appui patriotique de toute la race arabe, de sorte qu'ils purent subjuguer les autres nations. De nos jours encore, il faut à chaque contrée du mondfe, pour la gouverner, un homme ayant à sa disposition un parti puissant. Le lecteur qui aura recherché quels étaient les desseins secrets de Dieu, lorsqu'il établit le khalifat, a, sans doute, remarqué celui que nous venons de signa- ler '. Dieu institua les khalifes, qui devaient le remplacer dans le gou- vernement du peuple; il les chargea de diriger ses serviteurs vers ce qui leur serait avantageux et de les éloigner de tout ce qui pourrait leur nuire. Il adressa aux khalifes l'ordre formel d'exécuter cette tâche ; et certes on ne prescrit pas une tâche à celui qui n'a pas la force de l'accomplir. Rappelons ici une observation faite par l'imam Ibn el-Khatîb - en parlant des femmes : « Dans plusieurs

' Variantes : <>>lj , i>*j , (,vaj . H faut savants docteurs de la secte cliaféite. Il se

lire jJlj. distingua comme théologien, métaphysi-

» Abou Abd -Allah Mohammed Ibn cien et philosophe, et composa un grand

Omar, surnommé Ibn el-Khatib «fils du nombre d'ouvrages. Il naquit à Réi, l'an

prédicateur, . et mieux connu sous le titre 54A ( 1 1 5o de J. C. ) , et mourut à Hérat,

de Fakhr ed-dîn er-Razi, était un des plus en 606 ( 1 2 1 o de J. C).

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