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406 PROLÉGOMÈNES

auprès d'une ville ' et de l'Israélite assassiné , dont on frappa le corps avec les os de la vache que Dieu avait ordonné d'immoler^; mais des faits surnaturels, qui ont eu lieu pour montrer la toute-puissance de la divinité, ne servent pas à prouver la vérité d'une doctrine avec laquelle ils n'ont aucun rapport. Le poëte Es-Seïyid el-Himyeri *, un de ces sectaires, composa sur ce sujet les vers suivants:

Quand les cheveux de l'homme ont commencé à grisonner et que les coif- feuses y appliquent une teinture,

La gaieté de la jeunesse disparaît et meurt. Donc, lève-toi, mon ami, et pleu- rons la perte de notre jeunesse.

Ce qui est passé de l'existence ne reviendra pas; personne ne peut le ressaisir jusqu'au jour du jugement,

Au jour où les hommes reviendront dans ce monde avant de rendre compte de leurs actions.

J'affirme que cela est la doctrine de la vérité; car je ne suis pas de ceux qui doutent de la résurrection.

Dieu lui-même a déclaré que certains hommes sont revenus à la vie après que leurs corps furent tombés en poussière.

P. 36o. Les principaux docteurs de la secte chîïte nous ont épargné la peine de répondre à ces extravagants ; ils repoussent leurs opinions et réfutent les preuves sur lesquelles on cherche à les appuyer.

Les Keïçaniya (Keïçaniens) enseignent que l'imamat s'est transmis de Mohammed Ibn el-Hanéfiya à son fds Abou Hachem; aussi les dé- signe-t-on* par le nom de Hachemiya. A partir de cet imam, ils ne s'accordent plus : les uns disant que l'imamat passa d'Abou Hachem à son frère Ali, puis à El-Hacen, fils de celui-ci; les autres, qu Abou Hachem, en revenant de la Syrie, mourut dans le territoire d'Es-

' «Un voyageur, passant auprès d'une Sefyirf e^-ffî'mjeri, s'étant attaché à la secte

ville renversée de fond en comble, s'écria: des Keïçaniens , composa un grand nom-

« Dieu peut-il faire revivre cette ville qui bre de poèmes remplis d'attaques contre

« est morte? » Dieu le fit mourir et il resta Abou-Bekr, Omar, Otiiman et les princi-

ainsi pendant cent ans, puis il le ressus- paux Compagnons de Mohammed. Il mou-

cita, etc. » (Coran, sour. u, vers, a 61.) rut l'an 171 (787-788 de J. C).

' Coran, sour. u, vers. 68. ' Pour •■^**j, lisez (^*i[j»..

^ Abou-Hachem Ismaïl , surnommé Es-

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