Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/347

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D'IBN KHALDOUN.

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��La possession de l'autorité, avons-nous dit ci-dessus, est une source de richesses; l'homme influent les recueille sous la forme d'argent ou de produits du travail que d'autres hommes lui présentent dans le but d'obtenir sa protection ou de se procurer quelques faveurs. Les produits et l'argent offerts de cette manière sont réellement donnés en échange ' contre certains avantages que ces personnes espèrent obtenir par l'influence de leur protectevir et qui consistent dans (la permission d'exécuter) un de ces nombreux projets- (qu'on lui sou- met et) dont les uns sont utiles et les autres nuisibles. Ces produits sont autant de gagné pour l'homme influent, et, comme leurs valeurs réunies forment, en argent, une somme très-considérable, celui qui les reçoit s'enrichit en peu de temps.

Il faut maintenant savoir que l'autorité est répartie entre tous les hommes dans une gradation régulière. Elle augmente en passant de classe en classe jusqu'à celle des souverains, au-dessus desquels il n'y a point d'autorité supérieure ^. Le rang le plus bas est celui des per- sonnes qui n'ont aucun pouvoir, ni pour le bien ni pour le mal. Entre ces deux limites, on voit une foule de rangs établis dans l'intérêt des hommes par la sagesse de Dieu, qui a voulu régulariser leurs moyens de subsistance, leur faciliter l'acquisition du bien-être et assurer la durée de fespèce.

En effet, l'existence et la conservation de l'espèce himiaine ne peuvent être assurées que par l'empressement des hommes à s'aider les uns les autres pour leur avantage mutuel. On sait d'une manière certaine qu'un seul individu ne saurait soutenir son existence d'une p. manière complète, et, si l'on -admet, pour la forme, que des hommes ont pu vivre seuls, ce qui est arrivé dans certains cas très-rares, il faut aussi avouer que la durée de leur existence n'était guère assurée.

��' Pour lJ'j* , lisez L^_yc , avec le ma- nuscrit D et l'édition de Boulac.

  • L'édilion de Boulac porte ^\yÀ^\ ,

leçon que j'ai a adoptée.

' LittéraLn au-dessus desquelles il n'y a

��pas de main supérieure. » Je suis la leçon de l'édition de Boulac, qui porte ïajI^ , a la place de *aJLc.

' Pour Ai»J , lisez A^JW . avec les ma- nuscrits C, D et l'édition de Boulac.

��43.

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