Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/472

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��PROLÉGOMÈNES

��annulent les autres et celles qui ont été annulées. Il faut savoir que notre loi admet la validité de ces abrogations et enseigne qu'elles ont eu lieu par une grâce spéciale de Dieu envers les hommes, et dans le but d'alléger les obligations dont il les avait chargés et de contri- buer à leur bien-êlre. Dieu a dit (à son Prophète) : Nous n'abro- gerons aucun verset de ce livre ni n'en fcrqps disparaître un seul de ta mémoire, sans le remplacer par an autre gui sera meilleur ou pareil . (Co- ran, sour. ii, vers. lOO.)

[La connaissance de l'abrogeant et l'abrogé se rapporte également au texte du Coran et à celui des Iraditions; mais, en ce qui regarde le Coran, cette connaissance se trouve incluse dans Ja science de l'exé- gèse', tandis que celle qui regarde le texte des traditions tient une place particulière parmi les sciences qui ont les traditions pour objets]

Quand deux déclarations (soit du Coran, soit des traditions) se contredisent, l'une étant négative et l'autre affirmative, et qu'elles ne se laissent pas concilier parla voie de l'interprétation, on n'a qu'à connaître celle qui a été énoncée en premier lieu pour être assuré que celle dont renonciation a eu lieu postérieurement annule l'autre. De toutes les sciences qui ont pour objet les traditions, celle-ci est la plus importante et la plus difficile. «Les savants, dit Ez-Zohri^ se sont fatigués et épuisés en travaillant à distinguer l'abrogeant de l'abrogé, dans les traditions provenant du Prophète de Dieu. » L'imam Es-Chafèi était profondément versé dans cette branche de connais- sances.

��' Le traJucleur lurc relève l'opinion qu'lbn Klialdoun énonce ici indirectement et nous apprend qu'on a composé plu- sieurs traités ayant poursujet spécial l'abro- geant et l'abrogé du texte coranique. Un de ces ouvrages jouit d'une grande réputation et a pour auteur le cheikh Abou '1-Cacem llibet Allah Ibn Seiaina, surnommé \! inter- prète du Coran (El-Mofasser). Nous savons ,

��par Haddji Khalifa et par Soyouti , que ce docteur mourut l'an 4iO de l'hégire (1019 deJ.C).

^ Ce passage ne se trouve ni dans l'édi- tion de Boulac ni dans les mss. C et D. Le traducteur turc l'a inséré dans le second des paragraphes suivants, après les mots : de ces termes techniques.

' Voy. la i" partie, p. i5, note 7.

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