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procédés qu'il faut employer quand on veut exprimer ses pensées avec précision. C'est par la grammaire que nous distinguons le ré- gissant du régime et l'inchoatif de l'énonciatif; sans elle, on igno- rerait les bases mêmes de l'art au moyen duquel on fait connaître ses idées. La lexicologie avait cependant droit à la première place; mais, comme la plupart des termes inventés pour signifier des idées ont continué à désigner ces mêmes idées sans avoir changé de des- tination, tandis que les inflexions de la syntaxe désinentielle ser- vant à distinguer le sujet de l'attribut et à marquer leur relation mu- tuelle ont subi tant d'altérations qu'elles ont fini par disparaître, on attache plus d'importance à la grammaire qu'à la lexicologie. En effet, si les règles de la grammaire tombaient dans l'oubli, on per- drait le moyen de se comprendre mutuellement, tandis que la signi-

��fication des mots ne s'oublie

��pas

��La gi'ammaire {nahou.).

Le terme logha"^, pris dans son acception ordinaire, signifie l'ex- pression de la pensée au moyen de la parole. Conmie c'est là un acte lingual [qui résulte du désir de communiquer ses idées à autrui] \ il ne manque jamais de devenir, pour l'organe servant à le produire, c'est-à-dire pour la langue, (un acte habituel,) une faculté complè- tement acquise. Le langage, chez chaque peuple, est tel que l'accord P. j8o. général des volontés l'a fait. Chez les Arabes, la faculté de la parole est plus belle qu'ailleurs, et montre toute sa supériorité par la clarté avec laquelle elle énonce la pensée. La cause en est que l'arabe pos- sède, outre les mots, des signes particuliers qui expriment un grand nombre d'idées. Telles sont les motions (ou voyelles finales) servant

' Dan» Je passage que je rends ninsi, ' Le texte de cette parenthèse offre une

l'auleur se borne à dire : « mais il n'en est faute grave : le mot *iKJI doit se rempla-

pas ainsi de la lexicologie. » cer par j^uUI, Va- texte ne se trouve, an

Ce mot signifie primilivement paro/e, reste, ni dans l'édition de lioulac, ni dans

et secondairement locution, lanqage , lexi- les manuscrits C et D. Le traducteur tinc

cotogie. n'en a tenu aucun compte.

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