Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/435

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KHALDOUN. /j19

dans l'aisance el comblés de biens'. Ils eurent alors pourmontores des chameaux* qu'on désignait (à cause de leur excellence) par le nom du peuple qui les avait élevés, et ils portaient des vêtements en soie de diverses couleurs. Ils poussaient devant eux , à travers les pays, non pas (un petit nombre) de bêtes de somme (ré- servées) pour la propagation de l'espèce^, mais de nombreux troupeaux dont chaque individu était chargé de son bât*. Dans leurs diverses entreprises', ils gagnaient de ces vastes trésors qui ne se laissent acquérir qu'en temps opportun; et ils devenaient semblables aux Barmékides d'autrefois, eux qui, du temps de Dîab (Ibn Ghanem), n'auraient été que de nouvelles lunes (que l'on distingue- P. 38o. rait à peine). Ils furent pour nous des cuirasses chaque fois qu'un danger nous donnait des inquiétudes, chaque fois que^ reluisait (à nos yeux) le tison em- ployé par l'ennemi pour allumer le (feu de la guerre). Ils ont (cependant) abandonné leurs demeures pendant les ténèbres de la nuit; (mais) ils ne crai- gnirent pas ^ des reproches, car aucun blâme ne saurait atteindre la demeure des hommes généreux. Ils revêtirent (les gens de) leur tribu d'excellents habits, afin de les garantir (contre les intempéries de l'air), et eux, — si on le savait, — se couvraient de mauvaises tuniques. Parmi eux se trouve un homme pa- resseux et négligent, qui ne sait ce qui se passe et qui, à mon avis, a perdu l'esprit"; il a une mauvaise opinion de nous, bien que nous ne la méritions pas; souhaitons qu'il trouve plusieurs manières d'exercer la bienfaisance. Il est dans l'erreur, et celui qui l'imite*, en nourrissant des pensées injurieuses et en affirmant comme vraies des suppositions déshonorantes, est un homme vil. Comment me consoler^ (de la mort) du héros Bou Mohammed (Ibn Tafraguîn), de celui qui donnait des millions sans les compter? Les gens du peuple sont dans l'affliction '", et, tant qu'il vivait , ils pensaient que sa disparition '* (du monde) serait aussi P. 38i. funeste que celle des nuages (qui répandent la fertilité). Ils couraient (naguère)

' Le mot Lïtyv^ est une altération de binant les leçons offertes parla traduction

  • j•Iy^:^. turque et l'édition de Boulac. Les manus-

' Je lis LibjJl , avec le traducteur turc. crils C et D offrent la leçon J^i.

' Il faut lire *Jy.«J ^ fviJtj. ' oljlj est mis ici pour «ujU. L'auteur

? Je lis cjN^Uç, avecle traducteur turc, du poëme ou son secrétaire ne savait pas

et je regarde ce mot comme le pluriel de l'orthographe.

oJ^- La particule U est explétive. ^ ' 11 faut lire ^jji fji ou bien '-'jV^ [y»-

' Le mot (Jt est employé ici pour y^l- Les manuscrits et les éditions imprimées

  • Je lis *-»>iL» lyLil ^. , avec l'édition de offrent l'une ou l'autre de ces leçons.

Boulac et la traduction turque. '° Lisez .jLcj.il i c>ao«.

' Je lis LjJI L.> L» (jJ^k (*-i-^ (Aiô^ " La bonne leçon estk4>4> L».

53.

�� �