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PSE
PUC
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d’une certaine herbe, me cracha dans la bouche, m’oignit les yeux d’un certain onguent et me fit voir une multitude de démons, parmi lesquels j’en aperçus un qui volait vers moi sous la forme d’un corbeau ; et, entrant par ma bouche, il pénétra jusqu’au fond de mes entrailles. À partir de ce moment jusqu’aujourd’hui, j’ai pu lire dans l’avenir toutes les fois que mon démon l’a bien voulu. Il n’y a que quelques jours dans l’année où je ne puis obtenir de lui qu’il me révèle quoi que ce soit : c’est aux fêtes de la Croix, aux jours de la Passion et de la Résurrection. — Il me dit ensuite : Vous aurez beaucoup à souffrir dans votre corps ; les démons vous en veulent, parce que vous abolissez leur culte ; et ils vous ont préparé des dangers auxquels vous n’échapperez pas, si une puissance supérieure à la leur ne vous arrache de leurs mains. — Tout arriva comme il l’avait prédit, ajoute Psellus, et je serais mort au milieu des dangers de toutes sortes dont j’ai été environné, si Dieu ne m’en avait inopiné » ment délivré[1].

Un psylle charmeur.


Psylles, peuples de Libye, dont la présence seule charmait le poison le plus subtil des serpents les plus redoutables. Ils prétendaient aussi guérir la morsure des serpents avec leur salive ou par leur simple attouchement. Hérodote prétend que les anciens Psylles périrent dans la guerre insensée qu’ils entreprirent contre le vent du midi, indignés qu’ils étaient de voir leurs sources desséchées.

Psylotoxotes, peuples imaginaires de Lucien. Ils étaient montés sur des puces grosses comme des éléphants.

Psephos, sorte de divination où l’on faisait usage de petits cailloux qu’on cachait dans du sable.

Psychomancie, divination par les esprits, ou art d’évoquer les morts. Voy. Nécromancie.

Publius. Voy. Tête.

Pucel, grand et puissant duc de l’enfer. Il paraît sous la forme d’un ange obscur ; il répond sur les sciences occultes ; il apprend la géométrie et les arts libéraux ; il cause de grands bruits et fait entendre le mugissement des eaux dans les lieux où il n’y en a pas. Il commande quarante-huit légions. Il pourrait bien être le même que Pocel.

Pucelle d’Orléans. Voy. Jeanne d’Arc

Puces. L’abbé Thiers, parmi les superstitions qu’il a recueillies, rapporte celleci : qu’on peut se prémunir contre la morsure des puces en disant : Och, och.

Puck. C’était un démon familier que ce Puck, qui eut longtemps son domicile chez les dominicains de Schwerin dans le Mecklembourg. Malgré les tours qu’il jouait aux étrangers qui venaient visiter le monastère, Puck, soumis aux moines, avait l’air d’être pour eux un bon serviteur. Sous la forme d’un singe, il tournait la broche, tirait le vin, balayait la cuisine. Cependant, malgré tous ces services, le religieux à qui nous devons la Veridica relatio de dœmonio Puck ne reconnaît

en lui qu’un esprit malin. Le Puck de Schwerin recevait pour ses gages deux pots d’étain et une veste bariolée de grelots en guise de boutons.

Le moine Rusch, de la légende suédoise, et Bronzet, de l’abbaye de Montmajor, près d’Arles, sont encore Puck sous d’autres noms. On le retrouve en Angleterre sous la forme de Robin Goodfellow ou de Robin Hood (Robin des bois),

  1. Mystique de Görres, liv VIII, ch. iii.