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par le démon, que ses méfaits avaient rendu son maître[1].

Rodriguez (Ignazio). Voy. Inquisition.

Rois de l’enfer. Les rois de l’enfer sont au nombre de sept. On peut les lier depuis trois heures jusqu’à midi, et depuis neuf heures jusqu’au soir. Voy. Monarchie infernale.

Rois de France. Il est rapporté dans quelques chroniques que les premiers rois de France portaient une queue comme les singes ; qu’ils avaient du poil de sanglier tout le long de l’épine du dos, etc.

Roitelet. Une plume de cet oiseau portée en secret fait gagner à tous les jeux. On le croit au moins dans les villages.

Rolande du Vernois. Boguet cite cette femme comme sorcière. Elle fut convaincue, au seizième siècle, tout à la fois d’être possédée, voleuse et ventriloque, et fut pendue et bridée.

Rome, siège et domaine de l’Église, à qui Notre-Seigneur a dit que « les puissances de l’enfer ne prévaudront jamais contre elle ». Satan et ceux qu’il entraîne savent bien que Rome et tous ses monuments appartiennent au Pape ; que Constantin, se sentant amoindri en face du seul pouvoir incontestablement divin, céda Rome et ses États au Saint-Siège et se fit une autre capitale ; que Charlemagne confirma et agrandit cette donation ; que tous ceux qui ont honoré ou défendu l’Église Romaine ont été bénis et ont prospéré ; que, depuis saint Pierre jusqu’à nos jours, par la violence ou par les sophismes, tous ceux qui ont attaqué le Pape, ou dans sa personne, ou dans son pouvoir, ou dans son domaine, ont subi les coups de la justice divine. Mais Satan, le père des hérésies, des schismes et des désertions, ne désarme pas.

Romulus, celui qui éleva la ville de Rome. Romulus était enfant du diable selon quelques-uns, et grand magicien selon tous les démonomanes. Mars, au fait, qui fut son père n’était qu’un démon. Après qu’il eut bien établi son empire, un jour qu’il faisait la revue de son armée, il fut enlevé par un tourbillon, devant la multitude, et Bodin observe que le diable, à qui il devait le jour ; l’emporta dans un autre royaume.

Ronwe, marquis et comte de l’enfer, qui apparaît sous la forme d’un monstre ; il donne à ses adeptes la connaissance des langues et la bienveillance de tout le monde. Dix-neuf cohortes infernales sont sous ses ordres[2].

Rose-croix. Les rose-croix sont maintenant de hauts officiers dans les grades ridicules de la maçonnerie. Autrefois c’étaient les conservateurs des secrets de la cabale.

Naudé a écrit sur les rose-croix un petit livre curieux. Voy. Naudé, Andreæ, etc.

Rose de Jéricho. Voy. Brown.

Rosemberg. Voy. Femmes blanches.

Rosendal. Les Suédois de nos jours donnent ce nom (vallée des roses) au lieu où se fait le sabbat.

Rosier, démon invoqué comme prince des Dominations dans les litanies du sabbat.

Roskolnicks, sectaires russes qui proscrivent le tabac, qu’ils appellent l’arbre du diable.

Rounfl. C’est le nom que les Bretons donnent aux ogres.

Roussalkis, ondines des Russes, chez qui elles peuplent les étangs et les rivières.

Roustem ou Rustam, héros si fameux dans la Perse qu’il y est devenu presque fabuleux. Il vivait au sixième siècle. On lui prête des actions surnaturelles, comme d’avoir tué mille Tartares d’un seul coup, d’avoir vaincu des dragons et des diables blancs, d’avoir pris des villes à lui seul. C’est l’Hercule des Persans[3].

 
Ronwe
Ronwe
Ronwe.
 

Roux. Il y a chez les modernes une antipathie assez générale contre les roux. On expliquait autrefois ainsi l’origine des barbes rousses. Lorsque Moïse surprit les Israélites adorant le veau d’or, il le fit mettre en poudre, mêla cette poudre dans de l’eau et la fit boire au peuple. L’or s’arrêta sur les barbes de ceux qui avaient adoré l’idole et les fit reconnaître ; car toujours depuis ils eurent la barbe dorée[4].

Rubezal, prince des gnomes, fameux chez les habitants des monts Sudètes. Il est extrêmement malin, comme tous les êtres de son espèce, et joue mille tours aux montagnards. On a écrit des volumes sur son compte ; il est même le héros de quelques romans ; Musæus a conté longuement ses prouesses. Et toutefois on n’a pas encore suffisamment éclairci ce qui concerne ce lutin, qui probablement est un personnage de

  1. Voyez son histoire dans les Légendes infernales.
  2. Wierus, in Pseudomon. dæm.
  3. M. Eugène Flandin, Voyage en Perse.
  4. Jérémie de Pours, la Divine mélodie du saint Psalmiste, p. 829.