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Arthus a été par enchantement transformé en corbeau ; et pour cela on respecte beaucoup les corbeaux, car l’un d’eux pourrait être l’héroïque monarque.

Arundel (Thomas). Comme il s’était opposé (quatorzième siècle) aux séditions des wickleffites, Chassaignon, dans ses Grands et redoutables jugements de Dieu, imprimés à Morges en 1581, chez Jean Lepreux, imprimeur des très-puissants seigneurs de Berne, Chassaignon, réformé et défenseur de tous les hérétiques, dit qu’il mourut cruellement, la langue tellement enflée qu’il ne pouvait plus parler, « lui qui avait voulu empêcher, dans la bouche des disciples de Wickleff, le cours de la sainte parole… » Mais il n’ose pas rechercher si Thomas Arundel fut, comme Wickleff, étranglé par le diable.

Aruspices, devins du paganisme, dont l’art se nommait aruspicine. Ils examinaient les entrailles des victimes pour en tirer des présages ; il fallait être de bonne maison pour exercer cette espèce de sacerdoce. Ils prédisaient 1opar la simple inspection des victimes vivantes ; 2o par l’état de leurs entrailles après qu’elles étaient ouvertes ; 3o par la flamme qui s’élevait de leurs chairs brûlées. — La victime qu’il fallait amener avec violence, ou qui s’échappait de l’autel, donnait des présages sinistres ; le cœur maigre, le foie double ou enveloppé d’une double tunique, et surtout l’absence du cœur ou du foie, annonçaient de grands maux. On croirait que les aruspices étaient habiles dans l’art d’escamoter, car le cœur manqua aux deux bœufs immolés le jour où l’on assassina César.

C’était mauvais signe quand la flamme ne s’élevait pas avec force et n’était pas transparente et pure ; et si la queue de la bête se courbait en brûlant, elle menaçait de grandes difficultés dans les affaires. Voy. Hépatoscopie.

Arzels. Voy. Cheval.

Asaphins, devins ou sorciers chaldéens, qui expliquaient les songes et tiraient les horoscopes. Ils avaient pour divinité une idole nommé Asaph.

Ascaroth. C’est le nom que donnent les démonographes à un démon peu connu qui protège les espions et les délateurs. Il dépend du démon Nergal.

Ascèse diabolique. L’ascèse chrétienne élève les âmes à Dieu ; l’ascèse diabolique les abaisse et les enfonce jusqu’aux démons.

Ascik-Pacha, démon turc, qui favorise les intrigues secrètes, facilite les accouchements, enseigne les moyens de rompre les charmes et donne l’art d’en composer.

Asclétarion, astrologue qui se permit de faire des prophéties dont l’empereur Domitien ne fut pas content. Il le fit venir et lui dit : « Toi qui sais le moment de ma mort, connais-tu le genre de la tienne ? — Oui, répondit l’astrologue. Je serai mangé par les chiens. » Domitien pour prouver que sa science était vaine, le fit tuer sur-le-champ et ordonna que son corps fût brûlé. Mais un grand orage qui survint éteignit le bûcher et mit les exécuteurs en fuite. Des chiens vinrent, mirent le corps en pièces et le mangèrent. Suétone et Dion Cassius mentionnent ce singulier fait.

Aselle. L’aselle aquatique, espèce de cloporte, était révérée des Islandais, qui croyaient qu’en tenant cet insecte dans la bouche, ou son ovaire desséché sur la langue, ils obtenaient tout ce qu’ils pouvaient désirer. Ils appelaient son ovaire sec pierre à souhaits.

Ases. Divinités Scandinaves. Elles sont au nombre de trente, dont douze dieux qui ont pour maître Odin, et dix-huit déesses, à la tête desquelles domine Frigga.

Asgard. C’est la ville des ases ou dieux Scandinaves. Odin habite cette ville somptueuse, située en un lieu du monde d’où il peut voir tous les êtres et tous les événements.

Ashmole (Élie), antiquaire et alchimiste anglais, né en 1617. On lui doit quelques ouvrages utiles et le musée ashmoléen d’Oxford. Mais il

 
Élie Ashmole
Élie Ashmole
 
publia à Londres, en 1652, un volume in-4o, intitulé Theatrum chemicum britannicum, contenant différents poèmes des philosophes anglais qui ont écrit sur les mystères hermétiques. Six ans après, il fit imprimer le Chemin du bonheur, in-4o, 1658. Ce traité, qui n’est pas de lui, mais auquel il mit une préface, roule aussi sur la pierre philosophale. Voy. Pierre philosophale.

Asile. Les lois qui accordaient droit d’asile aux criminels dans les églises exceptaient ordinairement les sorciers, qui, d’ailleurs, ne cherchaient pas trop là leur recours.

Asima, démon qui rit quand on fait le mal. Il a été adoré à Emath, dans la tribu de Nephtali, avant que les habitants de cette ville fussent transportés à Samarie.

Aske, le premier homme dans les traditions religieuses des Scandinaves.

Asmodée, démon destructeur, le même que Samaël, suivant quelques rabbins. Il est surintendant des maisons de jeu. Il sème la dissipation