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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/126

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New-York ne sont plus que des compartiments du marché général des valeurs mobilières et les mouvements en hausse ou en baisse qui se produisent dans l’un de ces compartiments se répercutent aussitôt dans les autres. Et si l’on considère que tout haussement ou toute diminution de la quantité du capital offert fait descendre ou monter en progression géométrique le taux de sa rétribution, on s’explique que le capital se répande et tende à se niveler dans toutes les parties du marché du monde, en dépit des barrages qui s’opposent à ses mouvements. Ces barrages sont nombreux et ils ne s’abaissent guère que pour les emprunts d’État. Seuls ceux-ci peuvent être négociés presque sans entraves, tandis que les entreprises particulières n’obtiennent qu’avec difficulté le privilège d’être inscrites à la cote des bourses placées sous la tutelle officielle. Cependant, telle est la puissance d’impulsion de la concurrence qu’elle fait circuler le capital dans toutes les parties du marché en le portant toujours où il est le plus demandé et le mieux rétribué, partant le plus utile[1].

X. — Avant les voies rapides de communication, les cours des changes étaient fort élevés et leurs variations considérables. Le commerce payait fort cher aux banquiers ce genre de service. Au Mexique, par exemple, qui offre des traits semblables à l’état économique de l’Europe, il y a soixante ans, le change de Mexico sur certaines villes de l’intérieur situées loin des chemins de fer est encore de 5 et de 6 p. 100. Là où règne le papier-monnaie, en Turquie, en Russie, dans l’Autriche-Hongrie, dans la République argentine, les opérations de change continuent à fournir une source considérable de profits aux banquiers. Mais les pays placés à la tête du mouvement économique ont réduit considérablement cette charge du commerce par un bon système monétaire et particulièrement par l’adoption de l’or comme étalon. Aujourd’hui les écarts des changes sont beaucoup moindres. Même dans l’intérieur de pays comme la France ou l’Angleterre, on ne cote plus le change. Il y a seulement des commissions de recouvrement.

L’or est devenu dans le courant du siècle la base du système

  1. L’Évolution économique, au xixe siècle (1878, Paris, Guillaumin).