Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 8, 1879.djvu/529

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croire égal à vous, Phi. 2, 1, seqq. voulant élever le genre humain jusqu’à vous, afin que là où nous sommes vous et moi, ils soient aussi, tous ceux qui ont cru en vous et en moi, je dis ce qui suit.

« Mais de nouveau, je vois votre temple saint. » Jon. 2, 5. Les Septante : « Pensez-vous que, néanmoins, je verrai votre temple saint. » Le mot grec ἇρα, que la Vulgate rend par « pensez-vous », peut s’interpréter par « donc », comme pour indiquer la dernière conclusion du raisonnement avancé, du syllogisme entouré de ses preuves, conclusion émise sans hésitation et sans incertitude, avec la confiance d’une ferme adhésion ; de là notre traduction : «(Néanmoins, je vois de nouveau votre temple saint », selon ce qui est dit au nom du Fils dans le Psaume : « Seigneur, j’aime la beauté de votre maison et le lieu du tabernacle de votre gloire ; » Psa. 25, 8 ; et le passage de l’Évangile où il est écrit : « Mon Père, glorifiez-moi auprès de vous de cette gloire que j’eus avant que le monde fût fait ; » Jn. 17, 5 ; à quoi le Père répond du haut des cieux : « Je vous ai glorifié et je vous glorifierai. » Jn. 12, 28. Ou certainement, parce que nous lisons dans l’Évangile : « Mon Père est en moi, et moi je suis en mon Père », Jn. 14, 11, comme le Fils est le temple du Père, ainsi le Père est le temple du Fils, qui a dit lui-même : « Je suis sorti de mon Père, et je suis venu ; » Jn. 16, 28 ; car le « Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. » Jn. 1, 1. Ou bien encore le Sauveur, Dieu et homme à la fois, comme homme, sollicite ce qu’il promet comme Dieu, avec la pleine assurance de posséder la nature divine qu’il eut toujours. Pour ce qui est de la personne de Jonas lui-même, il est évident que, descendu au fond de la mer, avec l’ardeur du désir et la confiance de la foi, il soupirait après la vue du temple du Seigneur ; il était ailleurs en esprit, il contemplait autre chose que l’abîme où était son corps.

« Je me suis vu jusqu’à l’âne au milieu des eaux qui m’environnaient, l’abîme m’a enveloppé de toutes parts. » Jon. 2, 6. Les Septante : « Je me suis vu jusqu’à l’âme au milieu de l’eau qui m’entourait ; le plus profond abîme m’a enveloppé. » Ces eaux qui sont voisines des abîmes, qui roulent et coulent dans les terres, et qui entraînent beaucoup de limon avec elle~, s’efforcent de mettre à mort, non le corps, mais l’tune, puisqu’elles sont amies du corps, dont elles aiment les voluptés. De là, d’après ce que nous avons déjà dit, le langage du Seigneur dans le psaume : « Sauvez-moi, Seigneur, parce que les eaux sont entrées jusque dans mon âne ;) ; Psa. 68, 1 ;… « notre âme a traversé le torrent ; » Psa. 123, 5 ;… « Que l’ouverture du puits ne m’ensevelisse pas, et que l’enfer ne se ferme point sur moi ; » Psa. 68, 16 ;