Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 8, 1879.djvu/536

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circoncis persiste à être infidèle. Ils croient d’abord les hommes de Ninive qui étaient parvenus à l’âge de Jésus-Christ. Ils publient un jeûne, ils se revêtent de cilices, depuis le plus grand jusqu’au plus petit : nourriture et vêtement conformes à la pénitence, et, après avoir offensé Dieu par le luxe de la table et des habits, ils lui plaisent en condamnant les choses par où ils l’avaient invité d’abord. Le cilice et le jeûne sont les armes de la pénitence, les secours des pécheurs : le jeûne d’abord et le cilice ensuite ; en premier lien ce qui est caché, et en second lieu ce qui est apparent ; le jeûne qu’on montre toujours a Dieu, le cilice qu’on montre parfois aux hommes. S’il faut retrancher l’une de ces deux choses nécessaires, mieux vaut le jeûne sans le cilice, que le cilice sans le jeûne. La pénitence commence au plus grand pour finir au plus petit ; c’est que nul n’est exempt de péché, sa vie ne serait-elle que d’un seul jour, et les années de sa vie se compteraient-elles sur les doigts. Job. 14, 1. seqq. Puisque les étoiles ne sont point pures en présence de Dieu, combien moins le sont le ver et la pourriture, ceux, qui sont tenus du péché d’Adam envers Dieu ? L’ordre des idées est des plus beaux : Dieu donne ordre an Prophète, le Prophète fait la prédication à la ville ; les hommes croient d’abord, et, après qu’ils ont publié un jeûne, tout âge se revêt du cilice. Les hommes ne publient pas le cilice, mais seulement le jeûne ; mais ceux à qui la pénitence est ordonnée joignent avec raison le cilice au jeûne, afin que la mortification des sens et leur extérieur suppliant plaident mieux leur cause devant le Seigneur.

« Cette parole parvint au roi de Ninive ; il sortit de son trône, quitta ses vêtements, se revêtit d’un sac et se coucha sur la cendre. On cria et on publia dans Ninive, de la part du roi et de ses princes : Que les hommes, les chevaux, les bœufs et les brebis ne prennent aucune nourriture, n’entrent pas dans les pâturages, et ne boivent point d’eau ; que les hommes soient couverts de cilices, ainsi que les animaux, et que leurs clameurs s’élèvent vers le Seigneur avec force ; que tout homme se convertisse et fuie l’iniquité qui souille ses mains, Qui sait si Dieu ne reviendra pas vers nous pour nous pardonner, s’il ne s’apaisera pas, s’il ne révoquera pas l’arrêt de notre perte qu’il a prononcé dans sa colère ? » Jon. 3, 6 et segq. Les Septante : « La prédication arriva au roi de Ninive il se leva, de son trône ; il se dépouilla de son manteau, se couvrit d’un sac et s’assit sur la cendre, On publia dans Ninive, de la part du roi et de tous ses grands : Que les hommes, les chevaux, les bœufs et les brebis ne prennent aucune nourriture, n’entrent point dans les pâturages et ne boivent point de l’eau. Les hommes et les animaux se couvrirent de cilices ; ils crièrent fortement vers le Seigneur ; tous sortirent de leur voie mauvaise et s’éloignèrent de l’iniquité qui souillait leurs mains, et ils disaient : Qui sait si Dieu changera sa sentence et révoquera l’arrêt de notre perte qu’il a prononcé dans sa colère ? » Ce roi de Ninive, qui est le dernier à entendre la prédication,