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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/260

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qu’on ne s’émeuve point de nous le voir appliquer aux docteurs, les qualifiant à la fois de prophètes et de contempteurs, lorsqu’il y a ce précepte de l’Apôtre : « Gardez-vous de contrister l’Esprit saint de Dieu, du sceau duquel vous avez été marqués pour le jour de la Rédemption ; Eph. 4, 30 ; et que David parle ainsi dans le psaume cinquante : « Ne retirez point de moi votre Esprit saint. » Psa. 50, 13. S’il n’arrivait pas que l’Esprit saint contristé fuie le séjour qu’il occupait d’abord et ne sortit de sa demeure, jamais Paul n’eût donné le précepte que j’ai cité, et David, après son adultère, n’eût pas redouté de perdre ce qu’il avait reçu ; et à ce sujet nous lisons dans l’Épître aux Hébreux : Songez combien mérite de plus grands supplices celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura profané le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’esprit de la grâce ? » Heb. 10, 29. Il est également écrit dans le troisième livre des Rois, qu’un homme de Dieu, – on ne peut douter qu’il ne fût prophète, – qui avait poussé ce cri contre l’autel de Samarie : « Autel, autel, il naîtra dans la maison de David un fils », 2Sa. 13, 2, etc, parce qu’au mépris de l’ordre du Seigneur il mangea chez un faux prophète, – c’est ainsi que Josèphe a expliqué ce passage, – fut mis à mort par un lion. D’ailleurs, pour que le fait ne parût point accidentel et fût considéré comme un châtiment du Seigneur, le faux prophète qui avait trompé l’homme de Dieu prédit ce qui devait arriver à ce dernier, et le lion lui-même, tout en punissant le prévaricateur, ne fit aucun, mal à son âne. Il ne faut donc point s’étonner de ce que des docteurs qui avaient été plein de l’Esprit saint, puissent devenir prévaricateurs, alors que chez les négligents, qui n’exercent pas une garde rigoureuse sur leur cœur, la cause fréquente de leur orgueil contre le Seigneur et de leur mépris, est qu’ils ont la science de Dieu, qu’ils connaissent sa bonté infinie, cachée en faveur de ceux qui le craignent, et qu’ils dédaignent les richesses de cette bonté pour amasser contre eux des trésors de colère pour le jour de la colère et de la révélation. À leur tour, que les prêtres, qui donnent le baptême, qui implorent la venue de notre Seigneur dans l’Eucharistie, qui font l’huile du saint chrême, qui imposent les mains, qui instruisent les catéchumènes, qui établissent prêtres les Lévites et d’autres, au lieu de s’indigner contre nous et contre les prophètes dont nous exposons le texte prophétique, prient le Seigneur et consacrent toute leur application à être dignes de n’être point comptés au nombre des prêtres qui profanent les choses saintes. Ce n’est point la dignité, ce n’est point les titres, c’est l’accomplissement des devoirs de la charge qui sauve les princes, les juges, les prophètes et les prêtres. « Celui, dit l’Apôtre, « qui désire l’épiscopat,