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Bible Crampon 1923/2 Samuel

La bibliothèque libre.
Traduction par Augustin Crampon.
Texte établi par Société de S. Jean l’Évangéliste, Desclée.

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IIme LIVRE DE SAMUEL

SELON LA VULGATE, DEUXIÈME DES ROIS
_____________

PREMIÈRE PARTIE.

[I, 1 — IV, 12.]

DAVID RÈGNE À HÉBRON SUR LA TRIBU DE JUDA.


1. Chap. i, 1-27 : Douleur de David à la mort de Saül et de Jonathas.À Siceleg (i, 1). Un Amalécite vient annoncer à David que les Israélites sont battus, que Saül et Jonathas sont morts (i, 2-4) et qu’il les a lui-même tués (i, 5-10). Deuil de David et de ses compagnons (i, 11, 12) ; il fait tuer l’Amalécite (i, 13-16). Chant funèbre (i, 17, 18) : Tombés les héros (i, 19-21) ! leur bravoure (i, 22-24) ; deuil de David au sujet de Jonathas (ii, 25, 26) ; refrain (i, 27).


Après la mort de Saül, David était revenu de battre les Amalécites, et David demeurait depuis deux jours à Siceleg. 2Le troisième jour, voici qu’un homme arriva du camp, d’auprès de Saül, les vêtements déchirés et de la terre sur la tête. Lorsqu’il arriva près de David, il se jeta par terre et se prosterna. 3David lui dit : « D’où viens-tu ? » Et il lui répondit : « Je me suis sauvé du camp d’Israël. » 4David lui dit : « Qu’est-il arrivé ? Raconte-le-moi donc. » Il dit : « Le peuple s’est enfui de la bataille, et un grand nombre parmi le peuple sont tombés et ont péri ; Saül même et son fils Jonathas sont morts. » 5David dit au jeune homme qui lui apportait ces nouvelles : « Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathas sont morts ? » 6Et le jeune homme qui lui apportait la nouvelle répondit : « Je me trouvais par hasard sur la montagne de Gelboé ; et voici que Saül s’appuyait sur sa lance, et voici que les chars et les cavaliers étaient près de l’atteindre. 7Il se retourna et, m’ayant aperçu, il m’appela, et je dis : « Me voici. » 8Et il me dit : « Qui es-tu ? » Je lui répondis : « Je suis un Amalécite. » 9Et il me dit : « Approche-toi donc de moi et donne-moi la mort ; car je suis pris de vertige, et ma vie est encore tout entière en moi. 10Je m’approchai de lui et je lui donnai la mort, car je savais bien qu’il ne survivrait pas à sa défaite. J’ai pris le diadème qui était sur sa tête et le bracelet qu’il avait au bras, et je les apporte ici à mon seigneur. »

11David saisit ses vêtements et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui firent de même. 12Ils célébrèrent leur deuil, pleurant et jeûnant jusqu’au soir, sur Saül, sur son fils Jonathas, sur le peuple de Yahweh et sur la maison d’Israël, parce qu’ils étaient tombés par l’épée.

13David dit au jeune homme qui lui avait apporté la nouvelle : « D’où es-tu ? » Il répondit : « Je suis fils d’un étranger, d’un Amalécite. » 14David lui dit : « Comment n’as-tu pas craint d’étendre ta main pour donner la mort à l’oint de Yahweh ? » 15Et David, appelant un des jeunes gens, dit : « Approche et tue-le. » Cet homme frappa l’Amalécite, et il mourut. 16Et David lui dit : « Que ton sang soit sur ta tête ! Car ta bouche a déposé contre toi quand tu as dit : C’est moi qui ai donné la mort à l’oint de Yahweh. »

17David entonna ce chant funèbre sur Saül et sur Jonathas, son fils, 18et il ordonna de l’enseigner aux enfants de Juda ; c’est le chant de l’Arc[1]. Voici qu’il est écrit dans le Livre du Juste :

19La splendeur d’Israël a-t-elle péri sur tes hauteurs ?
Comment sont tombés les héros ?

20Ne l’annoncez pas à Geth,
ne le publiez pas dans les rues d’Ascalon,
de peur que les filles des Philistins ne s’en réjouissent,
de peur que les filles des incirconcis ne sautent de joie !

21Montagnes de Gelboé[2],
qu’il n’y ait sur vous ni rosée ni pluie,
ni champs de prémices !
Car là fut jeté bas le bouclier des héros.

Le bouclier de Saül n’était pas oint d’huile,
22mais du sang des blessés, de la graisse des vaillants ;
l’arc de Jonathas ne recula jamais en arrière,
et l’épée de Saül ne revenait pas inactive.

23Saül et Jonathas, chéris et aimables
dans la vie et dans la mort, ils ne furent point séparés.
Ils étaient plus agiles que les aigles,
ils étaient plus forts que les lions.

24Filles d’Israël, pleurez sur Saül,
qui vous revêtait de pourpre au sein des délices,
qui mettait des ornements d’or sur vos vêtements !
25Comment les héros sont-ils tombés dans la bataille[3] ?

Jonathas a été percé sur tes hauteurs !
26L’angoisse m’accable à cause de toi, Jonathas, mon frère.
Tu faisais toutes mes délices ;
ton amour m’était plus précieux que l’amour des femmes.

27Comment les héros sont-ils tombés ?
Comment les guerriers ont-ils péri[4] ?

3. Chap. ii, 1-4a : David sacré à Hébron.

Après cela, David consulta Yahweh, en disant : « Monterai-je dans une des villes de Juda ? » Yahweh lui répondit : « Monte. » David dit : « Où monterai-je ? » Et Yahweh répondit : « À Hébron. » 2David y monta, avec ses deux femmes, Achinoam de Jezraël et Abigaïl de Carmel, femme de Nabal. 3David fit aussi monter les hommes qui étaient avec lui, chacun avec sa famille ; ils habitèrent dans les villes d’Hébron. 4Et les hommes de Juda vinrent, et là ils oignirent David pour roi sur la maison de Juda.

3. Chap. ii, 4b-7 : Reconnaissance de David envers les jabésites pour la sépulture de Saul.

On informa David que c’étaient les hommes de Jabès en Galaad qui avaient enterré Saül. 5Et David envoya des messagers aux gens de Jabès en Galaad pour leur dire : « Soyez bénis de Yahweh, de ce que vous avez rempli ce pieux devoir envers Saül, votre seigneur, et l’avez enterré. 6Et maintenant, que Yahweh use envers vous de bonté et de fidélité ! Moi aussi, je vous rendrai ce bien, parce que vous avez agi de la sorte. 7Et, maintenant, que vos mains se fortifient, et soyez de vaillants hommes ; car votre seigneur Saül est mort, et c’est moi que la maison de Juda a oint pour être son roi. »

4. Chap. ii, 8-32 : Opposition de la maison de Saül. Bataille de Gabaon.Abner fait roi Isboseth, fils de Saül (ii, 8, 9) ; les partisans des deux rois (ii, 10, 11). Abner et Joab à Gabaon ; combat restreint, victoire des serviteurs de David (ii, 12-17) ; Abner tue Asaël, frère de Joab (ii, 18-23) ; Joab et Abisaï poursuivent Abner, mais, à sa demande, cessent le combat (ii, 24-28). Retour des partisans de David à Hébron (ii, 29-32).

8Cependant Abner, fils de Ner, chef de l’armée de Saül, prit Isboseth[5], fils de Saül, et, l’ayant fait passer à Mahanaïm, 9il l’établit roi sur Galaad, sur les Assurites, sur Jezraël, sur Ephraïm, sur Benjamin, sur tout Israël[6]. 10— Isboseth, fils de Saül, était âgé de quarante ans lorsqu’il régna sur Israël, et il régna deux ans. — Seule, la maison de Juda restait attachée à David. 11Le temps pendant lequel David régna, à Hébron, sur la maison de Juda fut de sept ans et six mois.

12Abner, fils de Ner, et les serviteurs d’Isboseth, fils de Saül, sortirent de Mahanaïm pour marcher sur Gabaon. 13Joab, fils de Sarvia, et les serviteurs de David, se mirent aussi en marche. Ils se rencontrèrent près de l’étang de Gabaon, et ils s’établirent, les uns d’un côté de l’étang, les autres de l’autre côté de l’étang. 14Abner dit à Joab : « Que les jeunes gens se lèvent et qu’ils joutent devant nous ! » Joab répondit : « Qu’ils se lèvent ! » 15Ils se levèrent et s’avancèrent en nombre égal, douze pour Benjamin et pour Isboseth, fils de Saül, et douze des serviteurs de David. 16Chacun, saisissant son adversaire par la tête, enfonça son épée dans le flanc de son compagnon, et ils tombèrent tous ensemble. Et l’on donna à ce lieu le nom de Chelqath Hatsourim ; il est en Gabaon[7]. 17Et le combat devint très rude en ce jour-là, et Abner et les hommes d’Israël furent défaits par les serviteurs de David.

18Là se trouvaient les trois fils de Sarvia : Joab, Abisaï et Asaël. Asaël avait les pieds légers comme une des gazelles qui sont dans les champs ; 19Asaël poursuivit Abner, sans se détourner de derrière Abner, pour aller à droite ou à gauche. 20Abner, se tourna derrière lui et dit : « Est-ce toi, Asaël ? » Et il répondit : « C’est moi. » 21Abner lui dit : « Écarte-toi à droite ou à gauche ; saisis l’un des jeunes gens et prends sa dépouille. » Mais Asaël ne voulut pas se détourner de lui. 22Abner dit encore à Asaël : « Détourne-toi de derrière moi ; pourquoi te frapperais-je et t’étendrais-je par terre ? Comment pourrais-je ensuite lever mon visage devant Joab, ton frère ! » 23Et Asaël refusa de se détourner. Alors Abner le frappa au ventre avec l’extrémité inférieure de sa lance, et la lance sortit par derrière. Il tomba là, et mourut sur place. Tous ceux qui arrivaient au lieu où Asaël était tombé et était mort, s’y arrêtaient. 24Joab et Abisaï poursuivirent Abner ; au coucher du soleil, ils arrivèrent à la colline d’Ammah, qui est à l’est de Giach, sur le chemin du désert de Gabaon[8]. 25Les fils de Benjamin se rallièrent à la suite d’Abner et, réunis en un seul corps d’armée, ils s’arrêtèrent au sommet d’une colline. 26Abner appela Joab et dit : « L’épée dévorera-t-elle toujours ? Ne sais-tu pas qu’il y aura de l’amertume à la fin ? Jusques à quand attendras-tu à dire au peuple de cesser de poursuivre ses frères ? » 27Joab répondit : « Aussi vrai que Dieu est vivant ! si tu n’avais pas parlé, le peuple n’aurait pas cessé avant demain matin de poursuivre chacun son frère. » 28Et Joab sonna de la trompette, et tout le peuple s’arrêta ; ils ne poursuivirent plus Israël, et ils ne continuèrent pas à se battre.

29Abner et ses gens, après avoir marché toute la nuit dans la Plaine, passèrent le Jourdain, traversèrent tout le Bithron, et arrivèrent à Mahanaïm. 30Joab aussi cessa de poursuivre Abner et rassembla tout le peuple ; il manquait dix-neuf hommes des serviteurs de David, et Asaël. 31Et les serviteurs de David avaient frappé à mort trois cent soixante hommes de Benjamin et des hommes d’Abner.

32Ils emportèrent Asaël et l’enterrèrent dans le sépulcre de son père, qui est à Bethléem. Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit, et ils arrivèrent à Hébron au point du jour[9].
5. Chap. iii, 1-39 : Guerre entre la maison de David et celle de Saül ; mort d’Abner.Perpétuité de la guerre (iii, 1). Les fils de David (iii, 2, 5). Rupture d’Abner avec Isboseth (iii, 6-11) ; son message à David (iii, 12-16). Ses pourparlers en faveur de David (iii, 17-18). Abner chez David (iii, 19-21) ; reproches de Joab (iii, 22-25) ; il fait ramener Abner à Hébron et venge la mort d’Asaël (iii, 26-30). Deuil de David (iii, 31-39).

La guerre fut longue entre la maison de Saül et la maison de David. David allait se fortifiant, et la maison de Saül allait s’affaiblissant. 2Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Ammon, d’Achinoam de Jezraël ; 3le second Chéléab, d’Abigaïl de Carmel, femme de Nabal ; le troisième Absalom, fils de Maaca, fille de Tholmaï, roi de Gessur[10] ; 4le quatrième Adonias, fils de Haggith ; le cinquième Saphathia, fils d’Abital, 5et le sixième Jéthraam, d’Egla, femme de David. Tels sont les fils qui naquirent à David à Hébron.

6Pendant qu’il y avait guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner se fortifiait dans la maison de Saül. 7Or Saül avait eu une concubine, nommée Respha, fille d’Aia. Et Isboseth dit à Abner : 8« Pourquoi es-tu venu vers la concubine de mon père ? » Abner, très irrité des paroles d’Isboseth, répondit : « Suis-je un tête de chien appartenant à Juda[11] ? Aujourd’hui je montre de la faveur à la maison de Saül, ton père, à ses frères et à ses amis, et je ne t’ai point livré aux mains de David, et c’est aujourd’hui que tu me reproches une faute avec cette femme ? 9Que Dieu traite Abner dans toute sa rigueur, si je n’agis pas avec David selon ce que Yahweh lui a juré, 10en disant qu’il enlèverait la royauté de la maison de Saül, et qu’il établirait le trône de David sur Israël et sur Juda, depuis Dan jusqu’à Bersabée ! 11Isboseth ne put répondre un seul mot à Abner, parce qu’il le craignait.

12Abner envoya des messagers à David pour lui dire de sa part : « À qui est le pays ? Fais ton alliance avec moi, et voici que ma main t’aidera pour tourner vers toi tout Israël. » 13Il répondit : « Bien ! je ferai alliance avec toi ; mais je te demande une chose, c’est que tu ne voies pas ma face sans m’amener Michol, fille de Saül, lorsque tu viendras pour voir ma face. » 14Et David envoya des messagers à Isboseth, fils de Saül, pour lui dire : « Donne-moi ma femme Michol, que j’ai épousée pour cent prépuces de Philistins. » 15Isboseth l’envoya prendre à son mari Phaltiel, fils de Laïs ; 16et son mari l’accompagna, marchant et pleurant derrière elle, jusqu’à Bathurim. Là Abner lui dit : « Va, retourne chez toi. » Et il s’en retourna.

17Abner eut des pourparlers avec les anciens d’Israël, et leur dit : « Vous désiriez depuis longtemps déjà avoir David pour roi ; 18agissez donc maintenant, car Yahweh a dit à David : C’est par la main de David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple d’Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis. » 19Abner parla aussi aux oreilles de Benjamin, et Abner alla reporter aux oreilles de David, à Hébron, ce qui paraissait bon aux yeux d’Israël et aux yeux de toute la maison de Benjamin. 20Abner vint près de David, à Hébron, accompagné de vingt hommes ; et David fit un festin à Abner et aux hommes qui l’accompagnaient. 21Et Abner dit à David : « Je vais me lever et partir pour rassembler tout Israël vers mon seigneur le roi ; ils feront alliance avec toi et tu régneras sur tout ce que ton âme désire. » Et David congédia Abner, qui s’en alla en paix.

22Mais voici que les serviteurs de David et Joab revenaient d’une excursion, ramenant avec eux un grand butin. — Abner n’était plus auprès de David à Hébron, car David l’avait congédié et il s’en était allé en paix. — 23Joab et toute la troupe qui était avec lui arrivèrent, et on fit ce rapport à Joab : « Abner, fils de Ner, est venu auprès du roi, qui l’a congédié, et il s’en est allé en paix. » 24Joab se rendit chez le roi et dit : « Qu’as-tu fait ? Voilà qu’Abner est venu vers toi : pourquoi l’as-tu congédié et laissé partir ? 25Tu connais Abner, fils de Ner : c’est pour te tromper qu’il est venu, pour épier ta conduite, et savoir tout ce que tu fais. »

26Joab, ayant quitté David, envoya sur les traces d’Abner des messagers qui le ramenèrent depuis la citerne de Sira, sans que David en sût rien. 27Quand Abner fut de retour à Hébron, Joab le tira à l’écart, dans l’intérieur de la porte, comme pour lui parler tranquillement, et là il le frappa au ventre ; il mourut, à cause du sang d’Asaël, frère de Joab. 28David l’apprit ensuite, et il dit : « Je suis à jamais, moi et mon royaume, innocent, devant Yahweh, du sang d’Abner, fils de Ner. 29Que ce sang retombe sur la tête de Joab et sur toute la maison de son père ! Qu’il y ait toujours dans la maison de Joab un homme qui souffre d’un flux ou de la lèpre, ou qui tienne le fuseau, ou qui tombe par l’épée, ou qui manque de pain[12]. » 30C’est ainsi que Joab et Abisaï, son frère, tuèrent Abner, parce qu’il avait donné la mort à leur frère Asaël, à Gabaon, dans la bataille.

31David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui : « Déchirez-vos vêtements, ceignez-vous de sacs et faites le deuil devant Abner. » Et le roi David marchait derrière la litière. 32On enterra Abner à Hébron. Le roi pleura à haute voix sur le tombeau d’Abner et tout le peuple pleura. 33Le roi chanta un chant funèbre sur Abner, et dit :

Abner devait-il mourir comme meurt un insensé ?
34Tes mains ne furent pas liées
et tes pieds ne furent pas jetés dans les chaînes !
Tu es tombé comme on tombe devant des scélérats.

Tout le peuple continua de se lamenter sur Abner ; 35et tout le peuple s’approcha de David pour lui faire prendre de la nourriture lorsqu’il était encore jour. Mais David fit ce serment : « Que Yahweh me traite dans toute sa rigueur, si je goûte du pain ou quoi que ce soit avant le coucher du soleil ! » 36Tout le peuple le remarqua et le trouva bon, comme il trouvait bon tout ce que faisait le roi. 37Tout le peuple et tout Israël comprirent en ce jour que ce n’était point de par le roi qu’on avait fait mourir Abner, fils de Ner. 38Le roi dit à ses serviteurs : « Ne savez-vous pas qu’un chef, qu’un grand homme est tombé aujourd’hui en Israël ? 39Pour moi, je suis doux, quoiqu’ayant reçu l’onction royale ; et ces hommes, les fils de Sarvia, sont plus durs que moi. Que Yahweh rende à qui fait le mal selon le mal qu’il fait ! »

6. Chap. iv, 1-12 : Mort d’Isboseth, fin de la maison de Saül.Consternation d'Isboseth et d’Israël (iv, 1). Les deux chefs de bandes d’Isboseth (iv, 2, 3) ; son petit fils Miphiboseth (iv, 4). Isboseth tué par ses deux chefs de bandes (iv, 5-7), qui apportent sa tête à David (iv, 8) ; David les fait tuer (iv, 9-12).

Lorsque le fils de Saül apprit qu’Abner était mort à Hébron, ses mains furent sans force, et tout Israël fut dans la consternation. 2Le fils de Saül avait deux chefs de bandes, dont l’un s’appelait Baana, et l’autre Réchab, tous deux fils de Remmon de Béroth, d’entre les fils de Benjamin. Car Béroth est aussi comptée comme faisant partie de Benjamin, 3et les Bérothites s’étaient enfuis à Géthaïm, et ils y ont habité jusqu’à ce jour. 4Jonathas, fils de Saül, avait un fils perclus des deux pieds. Cet enfant était âgé de cinq ans lorsque la nouvelle de la mort de Saül et de Jonathas arriva de Jezraël ; sa nourrice l’avait pris et s’était enfuie, et, dans la précipitation de sa fuite, il était tombé et devenu boiteux ; il s’appelait Miphiboseth[13].

5Or les fils de Remmon de Béroth, Réchab et Baana, vinrent et entrèrent pendant la chaleur du jour dans la maison d’Isboseth, qui était couché pour le repos de midi[14]. 6Ayant pénétré jusqu’au milieu de la maison pour prendre du blé, ils le frappèrent au ventre. Et Réchab, et Baana, son frère, se glissèrent à la dérobée[15]. 7Quand ils entrèrent dans la maison, Isboseth reposait sur son lit, dans sa chambre à coucher ; ils le frappèrent à mort et, lui ayant coupé la tête, ils la prirent, et marchèrent toute la nuit au travers de la Plaine. 8Ils apportèrent la tête d’Isboseth à David, à Hébron, et ils dirent au roi : « Voici la tête d’Isboseth, fils de Saül, ton ennemi, qui en voulait à ta vie. Yahweh a accordé aujourd’hui au roi, mon seigneur, la vengeance sur Saül et sur sa race. » 9David répondit à Réchab et à Baana, son frère, fils de Remmon de Béroth, et leur dit : « Yahweh, qui m’a délivré de tout péril, est vivant ! 10Celui qui est venu me dire cette nouvelle : Voici que Saül est mort, celui-là était à ses propres yeux porteur d’une bonne nouvelle ; mais je l’ai fait saisir et mettre à mort à Siceleg, pour lui donner le salaire de son bon message ; 11combien plus, quand de méchants hommes ont assassiné un homme innocent dans sa maison, sur sa couche, dois-je redemander son sang de vos mains et vous exterminer de la terre ? » 12Et David ordonna aux jeunes gens de les tuer ; ils leurs coupèrent les mains et les pieds et les pendirent au bord de l’étang d’Hébron. Puis, ayant pris la tête d’Isboseth, ils l’enterrèrent dans le tombeau d’Abner, à Hébron.


DEUXIÈME PARTIE.

[V, 1 — IX, 13.]

RÈGNE DE DAVID À JÉRUSALEM SUR TOUT ISRAËL.


1. Chap. v, 1-16 : David règne sur tout Israël.Alliance de toutes les tribus avec David pour la royauté (v, 1-3) ; durée de son règne (v, 4, 5). Siège et prise de Jérusalem (v, 6-9). Grandeur de David, ambassade d’Hiram, roi de Tyr (v, 10-12). Femmes et enfants de David (v, 13-16).

Toutes les tribus d’Israël vinrent auprès de David, à Hébron, et dirent : « Nous voici : nous sommes tes os et ta chair[16]. 2Autrefois déjà, quand Saül était notre roi, c’était toi qui menais et ramenais Israël[17]. Et Yahweh t’a dit : « C’est toi qui paîtras mon peuple d’Israël, et c’est toi qui seras prince sur Israël. » 3Ainsi tous les anciens d’Israël vinrent auprès du roi, à Hébron, et le roi David fit alliance avec eux devant Yahweh, à Hébron, et ils oignirent David pour roi sur Israël.

4David était âgé de trente ans lorsqu’il devint roi, et il régna quarante ans. 5À Hébron, il régna sur Juda sept ans et six mois, et il régna à Jérusalem trente-trois ans sur tout Israël et Juda.

6Le roi marcha avec ses hommes sur Jérusalem contre les Jébuséens, habitants du pays. Et on dit à David : « Tu n’entreras pas ici, mais les aveugles et les boiteux te repousseront ». Ce qui voulait dire : David n’entrera jamais ici.

7Mais David s’empara de la forteresse de Sion : c’est la cité de David[18]. 8David dit ce jour-là : « Quiconque frappera les Jébuséens et atteindra par le canal… » Quant aux boiteux et aux aveugles, ce sont les ennemis de l’âme de David. De là vient le dicton : « L’aveugle et le boiteux n’entreront point dans la maison[19]. » 9David s’établit dans la forteresse et l’appela cité de David, et David bâtit à l’entour, à partir du Mello, et à l’intérieur[20]. 10David devenait de plus en plus grand, et Yahweh, le Dieu des armées, était avec lui. 11Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, avec des bois de cèdre, ainsi que des charpentiers et des tailleurs de pierres, qui bâtirent une maison à David[21]. 12Et David reconnut que Yahweh l’affermissait comme roi sur Israël, et qu’il élevait sa royauté à cause de son peuple d’Israël. 13David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après qu’il fut venu d’Hébron, et il naquit encore à David des fils et des filles. 14Voici les noms de ceux qui lui naquirent à Jérusalem : Samua, Sobab, Nathan, Salomon[22], 15Jébahar, Elisua, Népheg, 16Japhia, Elisama, Elioda et Eliphaleth.

2. Chap. v, 17-25 : Défaites des Philistins.Les Philistins dans la vallée des Rephaim (v, 17, 18) ; première défaite à Baal-Pharasim (v, 19-21) ; deuxième défaite, de Gabaa à Gézer (v, 22-25).

17Les Philistins apprirent qu’on avait oint David pour roi sur Israël ; alors tous les Philistins montèrent pour rechercher David. David l’apprit et il descendit à la forteresse. 18Les Philistins, étant venus, se répandirent dans la vallée des Rephaïm. 19David consulta Yahweh, en disant : « Monterai-je contre les Philistins ? Les livrerez-vous entre mes mains ? » Et Yahweh dit à David : « Monte, car je livrerai certainement les Philistins entre tes mains. » 20David vint donc à Baal-Pharasim, et là David les battit. Et il dit : « Yahweh a brisé mes ennemis devant moi, comme les eaux brisent les digues. » C’est pourquoi on a donné à ce lieu le nom de Baal-Pharasim[23]. 21Ils laissèrent là leurs idoles, et David et ses gens les emportèrent[24].

22Les Philistins montèrent de nouveau et se répandirent dans la vallée des Rephaïm. 23Et David consulta Yahweh, qui lui dit : « Ne monte pas ; tourne-les par derrière, et tu arriveras sur eux du côté des balsamiers[25]. 24Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des balsamiers, alors attaque vivement, car alors Yahweh sortira devant toi pour porter ses coups dans l’armée des Philistins. » 25David fit ainsi, comme Yahweh le lui ordonnait, et il battit les Philistins depuis Gabaa jusqu’à Géser.

3. Chap. vi, 1-23 : Transport de l’arche à Jérusalem.À Baalé-Juda avec le peuple (vi, 1-2). Transport de l’arche, allégresse de David (vi, 3-5). Châtiment d’Oza (vi, 6-8). L’arche chez Obédédom (vi, 9-11), son transport à la cité de David (vi, 12-15) ; Michol voit David danser et sauter devant l’arche (vi, 16). Sous la tente provisoire ; sacrifices et aumônes de David (vi, 17-19). Reproches de Michol, réponse de David (vi, 20-23).

David rassembla encore toute l’élite d’Israël, au nombre de trente mille hommes[26]. 2Accompagné de tout le peuple réuni auprès de lui, David se leva et se mit en marche depuis Baalé-Juda, pour faire monter de là l’arche de Dieu, sur laquelle est invoqué le Nom, le nom de Yahweh des armées qui siège sur les Chérubins[27]. 3Ils placèrent sur un chariot neuf l’arche de Dieu, et l’emmenèrent de la maison d’Abinadab, qui était sur la colline[28] ; Oza et Achio, fils d’Abinadab, conduisaient le chariot neuf 4(et ils l’emmenèrent de la maison d’Abinadab, qui était sur la colline[29]) avec l’arche de Dieu ; Achio marchait devant l’arche. 5David et toute la maison d’Israël dansaient devant Yahweh, au son de toutes sortes d’instruments de bois de cyprès, de harpes, de luths, de tambourins, de sistres et de cymbales.

6Lorsqu’ils furent arrivés[30] à l’aire de Nachon, Oza étendit la main vers l’arche de Dieu et la saisit, parce que les bœufs avaient fait un faux pas. 7La colère de Yahweh s’enflamma contre Oza, et Dieu le frappa sur place, à cause de sa précipitation ; et Oza mourut là, près de l’arche de Dieu. 8David fut fâché de ce que Yahweh avait ainsi porté un coup à Oza ; et ce lieu a été appelé jusqu’à ce jour Phéréts-Oza[31]. 9David eut peur de Yahweh en ce jour-là, et il dit : « Comment l’arche de Yahweh viendrait-elle vers moi ? » 10Et David ne voulut pas retirer l’arche de Yahweh chez lui, dans la cité de David ; et la David la fit conduire dans la maison d’Obédédom de Geth. 11L’arche de Yahweh resta trois mois dans la maison d’Obédédom de Geth, et Yahweh bénit Obédédom et toute sa maison.

12On vint dire au roi David : « Yahweh a béni la maison d’Obédédom et tout ce qui est à lui, à cause de l’arche de Dieu. » Et David se mit en route, et il fit monter l’arche de Dieu de la maison d’Obédédom dans la cité de David, avec un joyeux cortège[32]. 13Quand les porteurs de l’arche de Yahweh eurent fait six pas, on offrit en sacrifice un bœuf et un veau gras. 14David dansait de toute sa force devant Yahweh, et David était ceint d’un éphod de lin. 15David et toute la maison d’Israël firent monter l’arche de Yahweh avec des cris de joie et au son des trompettes. 16Lorsque l’arche de Yahweh entra dans la cité de David, Michol, fille de Saül, regarda par la fenêtre et, voyant le roi David sauter et danser devant Yahweh, elle le méprisa dans son cœur.

17Après qu’on eut fait entrer l’arche de Yahweh et qu’on l’eut déposée à sa place, au milieu de la tente que David avait dressée pour elle, David offrit devant Yahweh des holocaustes et des sacrifices pacifiques. 18Quand David eut achevé d’offrir les holocaustes et les sacrifices pacifiques, il bénit le peuple au nom de Yahweh des armées. 19Puis il distribua à tout le peuple, à toute la multitude d’Israël, hommes et femmes, à chacun un gâteau, une portion de viande et une pâte de raisins. Et tout le peuple s’en alla chacun dans sa maison[33]. 20Comme David s’en retournait pour bénir sa maison, Michol, fille de Saül, sortit à la rencontre de David, et elle dit : « Quelle gloire aujourd’hui pour le roi d’Israël de s’être découvert aujourd’hui aux yeux des servantes de ses serviteurs, comme se découvrirait un homme de rien ![34] » 21David répondit à Michol : « C’est devant Yahweh, qui m’a choisi de préférence à ton père et à toute sa maison pour m’établir prince sur son peuple, sur Israël, c’est devant Yahweh que j’ai dansé. 22Je m’humilierai encore plus que cela et je serai vil à mes propres yeux[35], et auprès des servantes dont tu parles, auprès d’elles, je serai en honneur. » 23Et Michol, fille de Saül, n’eut point d’enfant jusqu’au jour de sa mort.

4. Chap. vii, 1-17 : Prophétie de Nathan.David songe à bâtir un temple à Yahweh (vii, 1-3). Parole de Yahweh à Nathan : David ne bâtira pas le temple (vii, 4, 5) ; jusqu’alors Yahweh n’a pas réclamé de temple (vii, 6, 7) ; il a élevé David (vii, 8-11) ; il lui fera une maison perpétuelle, son fils bâtira le temple (vii, 12-17).

Lorsque le roi fut établi dans sa maison et que Yahweh lui eut donné du repos en le délivrant de tous ses ennemis à l’entour[36], 2le roi dit à Nathan le prophète : « Vois donc ! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite au milieu de la tente ![37] » 3Nathan répondit au roi : « Va, fais tout ce que tu as dans le cœur, car Yahweh est avec toi. »

4Cette nuit-là, la parole de Yahweh fut adressée à Nathan en ces termes : 5« Va dire à mon serviteur, à David : Ainsi parle Yahweh : Est-ce toi qui me bâtirais une maison pour que j’y habite ?[38] 6Car je n’ai point habité dans une maison depuis le jour où j’ai fait monter d’Égypte les enfants d’Israël jusqu’à ce jour ; j’ai voyagé sous une tente et dans un tabernacle. 7Pendant tout le temps que j’ai voyagé avec tous les enfants d’Israël, ai-je dit un mot à l’un des chefs d’Israël à qui j’ai ordonné de paître mon peuple d’Israël[39], en disant : Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre ? 8Maintenant, tu diras à mon serviteur, à David : Ainsi parle Yahweh des armées : Je t’ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour être prince sur mon peuple, sur Israël ; 9j’ai été avec toi partout où tu allais, j’ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et je t’ai fait un grand nom, comme le nom des grands qui sont sur la terre ; 10j’ai assigné un lieu à mon peuple, à Israël, et je l’ai planté, et il habite chez lui, et il ne sera plus troublé, et les fils d’iniquité ne l’opprimeront plus, comme autrefois 11et comme au jour où j’avais établi des juges sur mon peuple d’Israël. Je t’ai accordé du repos en te délivrant de tous tes ennemis. Et Yahweh t’annonce qu’il te fera une maison[40]. 12Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sortira de tes entrailles, et j’affermirai sa royauté[41]. 13C’est lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume[42]. 14Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le châtierai avec une verge d’hommes et des coups de fils d’hommes[43]. 15Mais ma grâce ne se retirera point de lui, comme je l’ai retirée de Saül, que j’ai retiré de devant toi[44]. 16Ta maison et ta royauté seront pour toujours assurées devant toi ; ton trône sera affermi pour toujours. »

17Nathan parla à David selon toutes ces paroles et toute cette vision[45].

5. Chap. vii, 18-29 : Prière de David au sanctuaire.Humilité de David en présence des faveurs divines (vii, 18-21). Grandeur de Yahweh et privilège d’Israël (vii, 22-24). Que Yahweh affermisse et bénisse la maison royale (vii, 25-29).

18Le roi David vint et demeura devant Yahweh ; et il dit : « Qui suis-je, Seigneur Yahweh, et quelle est ma maison, pour que vous m’ayez fait arriver jusque-là ?[46] 19Et c’est encore peu de chose à vos yeux, Seigneur Yahweh ; vous avez parlé aussi de la maison de votre serviteur pour les temps lointains : c’est agir à mon égard selon la loi de l’homme, Seigneur Yahweh[47] ! 20Que pourrait vous dire de plus David ? Vous connaissez votre serviteur, Seigneur Yahweh ! 21C’est à cause de votre parole et selon votre cœur que vous avez fait toute cette grande chose, pour la faire connaître à votre serviteur[48]. 22C’est pourquoi vous êtes grand, Seigneur Yahweh ! car nul n’est semblable à vous, et il n’y a point d’autre Dieu que vous, d’après tout ce que nous avons entendu de nos oreilles. 23Quelle autre nation y a-t-il sur la terre comme votre peuple, comme Israël, que Dieu est venu racheter pour en faire son peuple, pour lui faire un nom et accomplir pour vous des choses grandes et des prodiges en faveur de votre terre, en chassant de devant votre peuple[49], que vous vous êtes racheté d’Égypte, les nations et leurs dieux ? 24Vous avez affermi votre peuple d’Israël pour qu’il soit votre peuple à jamais, et vous, Yahweh, vous êtes devenu son Dieu. 25Maintenant donc, Yahweh Dieu, la parole que vous avez dite au sujet de votre serviteur et au sujet de sa maison, maintenez-la à jamais et agissez selon votre parole ; 26et que votre nom soit glorifié à jamais, et que l’on dise : Yahweh des armées est Dieu sur Israël ! Et que la maison de votre serviteur David soit affermie devant vous. 27Car vous-même Yahweh des armées, Dieu d’Israël, vous vous êtes révélé à votre serviteur, en disant : Je te bâtirai une maison ; c’est pourquoi votre serviteur s’est enhardi à vous adresser cette prière[50]. 28Maintenant, Seigneur Yahweh, c’est vous qui êtes Dieu, et vos paroles sont vraies. Or vous avez dit à votre serviteur cette parole agréable ; 29maintenant, qu’il vous plaise de bénir la maison de votre serviteur, afin qu’elle subsiste à jamais devant vous. Car c’est vous, Seigneur Yahweh, qui avez parlé, et par votre bénédiction la maison de votre serviteur sera bénie éternellement. »

6. Chap. viii, 1-18 : Guerres et victoires de David ; ses principaux officiers.Défaites des Philistins (viii, 1), des Moabites (viii, 2), d’Hadadézer, roi de Soba et des Syriens de Damas (viii, 3-8). Message et présents de Thoùt roi de Hamath (viii, 9-10). David consacre présents et dépouilles à Yahweh (viii, 11, 12). Victoire sur les Edomites (viii, 13, 14). Officiers de David (viii, 15-18).

Après cela[51], David battit les Philistins et les abaissa, et David ôta de la main des Philistins les rênes de leur capitale[52]. 2Il battit les Moabites et, les ayant fait coucher par terre, il les mesura au cordeau ; il en mesura deux cordeaux pour les faire mourir, et un plein cordeau pour leur laisser la vie. Et les Moabites furent pour David des esclaves lui apportant le tribut.

3David battit Hadadézer, fils de Rohob, roi de Soba, lorsqu’il était en chemin pour établir sa domination sur le fleuve de l’Euphrate[53]. 4Et David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille hommes de pied[54] ; et David coupa les jarrets à tous les chevaux d’attelage et n’en laissa que cent attelages. 5Les Syriens de Damas étant venus au secours d’Hadadézer, roi de Soba, David battit aux Syriens vingt-deux mille hommes. 6David mit des garnisons dans la Syrie de Damas, et les Syriens furent pour David des esclaves apportant le tribut. Yahweh donnait la victoire à David partout où il allait.

7David prit les boucliers d’or qui étaient sur les serviteurs d’Hadadézer, et les apporta à Jérusalem. 8Le roi David prit encore une grande quantité d’airain à Bété et à Béroth, villes d’Hadadézer. 9Lorsque Thoü, roi de Hamath, apprit que David avait battu toutes les forces d’Hadadézer, 10Thoü envoya Joram, son fils, vers le roi David, pour le saluer et le féliciter d’avoir attaqué Hadadézer et de l’avoir battu, car Thoü était constamment en guerre avec Hadadézer. Joram avait dans la main des vases d’or, des vases d’argent et des vases d’airain[55]. 11Le roi David les consacra aussi à Yahweh, avec l’argent et l’or qu’il consacra après les avoir enlevés à toutes les nations qu’il avait foulées aux pieds, 12à la Syrie, à Moab, aux fils d’Ammon, aux Philistins, à Amalec, et au butin d’Hadadézer, fils de Rohob, roi de Soba[56].

13David se fit un nom, lorsqu’il revint de battre les Syriens, dans la vallée du Sel, au nombre de dix-huit mille[57]. 14Il mit des garnisons dans Edom ; en tout Edom il mit des garnisons, et tout Edom fut assujetti à David. Et Yahweh donnait la victoire à David partout où il allait. 15David régna sur tout Israël, et David faisait droit et justice à tout son peuple. 16Joab, fils de Sarvia, commandait l’armée ; Josaphat, fils d’Ahilud, était archiviste ; 17Sadoc, fils d’Achitob, et Achimélec, fils d’Abiathar[58], étaient prêtres ; Saraias était secrétaire ; 18Banaïas, fils de Joiada, était chef des Céréthiens et des Phéléthiens ; et les fils de David étaient ses conseillers intimes[59].

7. Chap. ix, 1-13 : David et Miphiboseth.En souvenir de Jonathas, David fait venir Miphiboseth (ix, 1-8), lui assure le revenu des biens de Saül, et l’admet à manger à sa table (ix, 9-13).

David dit : « Reste-t-il encore quelqu’un de la maison de Saül, que je lui fasse du bien à cause de Jonathas ? » 2Il y avait un serviteur de la maison de Saül, nommé Siba. On le fit venir auprès de David, et le roi lui dit : « Es-tu Siba ? » Et il répondit : « Ton serviteur ! » 3Le roi dit : « N’y a-t-il plus personne de la maison de Saül à qui je puisse faire du bien comme Dieu ? » Et Siba répondit au roi : « Il y a encore un fils de Jonathas, qui est perclus des deux pieds. » 4Et le roi lui dit : « Où est-il ? » ; et Siba répondit au roi : « Voici qu’il est dans la maison de Machir, fils d’Ammiel, à Lodabar. » 5Le roi David l’envoya chercher de la maison de Machir, fils d’Ammiel de Lodabar. 6Arrivé auprès de David, Miphiboseth, fils de Jonathas, fils de Saül, tomba sur sa face et se prosterna. Et David dit : « Miphiboseth ! » Il répondit : « Voici ton serviteur. » 7Et David lui dit : « Ne crains point, car je veux te faire du bien à cause de Jonathas, ton père. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton père, et toi tu prendras toujours ta nourriture à ma table. » 8Il se prosterna et dit : « Qu’est ton serviteur pour que tu te tournes vers un chien mort tel que moi ? »

9Le roi appela Siba, serviteur de Saül, et lui dit : « Tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa maison, je le donne au fils de ton maître. 10Tu cultiveras pour lui les terres, toi, tes fils et tes serviteurs, et tu apporteras la récolte, afin que le fils de ton maître ait de quoi se nourrir ; mais Miphiboseth, le fils de ton maître, prendra toujours sa nourriture à ma table. » Or Siba avait quinze fils et vingt serviteurs. 11Siba dit au roi : « Ton serviteur fera tout ce que le roi, mon seigneur, ordonne à son serviteur. » Et Miphiboseth mangea à la table de David, comme l’un des fils du roi[60]. 12Miphiboseth avait un jeune fils nommé Micha, et tous ceux qui demeuraient dans la maison de Siba étaient ses serviteurs. 13Miphiboseth habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi ; et il était boiteux des deux pieds.

TROISIÈME PARTIE.

[X, 1 — XII, 31.]
FAUTE DE DAVID.
1. Chap. x, 1-19 : Guerre contre les Ammonites et les Syriens. — Les messagers de David outragés par Hanon, roi d’Ammon (x, 1-5). Soutenus par les Syriens, les Ammonites se préparent au combat (x, 6-8). Joab et Abisaï mettent en fuite les adversaires (x, 9-14). Essai de revanche, nouvelle défaite (x, 15-19).

Après cela, le roi des fils d’Ammon mourut, et Hanon, son fils, régna à sa place. 2David dit : « Je montrerai de la bienveillance à Hanon, fils de Naas, comme son père m’a montré de la bienveillance. » Et David l’envoya consoler au sujet de son père, par l’intermédiaire de ses serviteurs. Lorsque les serviteurs de David furent arrivés dans le pays des fils d’Ammon, 3les princes des fils d’Ammon dirent à Hanon, leur maître : « Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t’envoie des consolateurs ? N’est-ce pas pour reconnaître et explorer la ville, afin de la détruire, que David a envoyé ses serviteurs vers toi ? » 4Alors Hanon, ayant saisi les serviteurs de David, leur rasa la moitié de la barbe et coupa leurs habits à mi-hauteur, jusqu’aux fesses, et il les renvoya. 5On informa David, et il envoya des gens à leur rencontre, car ces hommes étaient dans une grande confusion ; et le roi leur fit dire : « Restez à Jéricho jusqu’à ce que votre barbe ait repoussé, et vous reviendrez ensuite. »

6Les fils d’Ammon virent qu’ils s’étaient rendus odieux à David ; et les fils d’Ammon envoyèrent prendre à leur solde les Syriens de Beth-Rohob et les Syriens de Soba, soit vingt mille hommes de pied, puis le roi de Maacha, soit mille hommes, et les gens de Tob, soit douze mille hommes. 7David l’apprit et il fit partir contre eux Joab et toute l’armée, les hommes vaillants. 8Les fils d’Ammon sortirent et se rangèrent en bataille à l’entrée de la porte ; les Syriens de Soba et de Rohob, ainsi que les hommes de Tob et de Maacha, étaient à part dans la campagne. 9Lorsque Joab vit qu’il y avait un front de bataille devant et derrière lui, il choisit parmi toute l’élite d’Israël un corps qu’il rangea en face des Syriens ; 10et il mit le reste du peuple sous le commandement de son frère Abisaï, qui les rangea en face des fils d’Ammon. 11Il dit : « Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours ; et si les fils d’Ammon sont plus forts que toi, j’irai te secourir. 12Sois ferme et combattons vaillamment pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que Yahweh fasse ce qui semblera bon à ses yeux ! » 13Joab s’avança donc, ainsi que le peuple qui était avec lui, pour attaquer les Syriens, et ceux-ci s’enfuirent devant lui. 14Les fils d’Ammon, voyant que les Syriens avaient pris la fuite, s’enfuirent aussi devant Abisaï, et rentrèrent dans la ville. Et Joab s’en retourna de la guerre contre les fils d’Ammon et rentra dans Jérusalem. 15Les Syriens, voyant qu’ils avaient été battus devant Israël, se réunirent ensemble. 16Hadadézer envoya des messagers pour faire venir les Syriens qui étaient de l’autre côté du fleuve, et ils vinrent à Hélam, et Sobach, chef de l’armée d’Hadadézer, marchait devant eux[61]. 17David en reçut la nouvelle et, ayant assemblé tout Israël, il passa le Jourdain et vint à Hélam. Les Syriens se rangèrent en bataille contre David, et engagèrent le combat contre lui. 18Mais les Syriens s’enfuirent devant Israël, et David tua aux Syriens les chevaux de sept cents chars et quarante mille cavaliers ; il frappa aussi le chef de leur armée, Sobach, qui mourut là[62]. 19Tous les rois vassaux de Hadadézer, se voyant battus devant Israël, firent la paix avec Israël et lui furent assujettis ; et les Syriens craignirent de porter encore secours aux fils d’Ammon[63].

2. Chap. xi, 1-27 : Siège de Rabba ; double crime de David.David envoie Joab assiéger Rabba (xi, 1). Il s’éprend de Bethsabée, femme d’Urie, qui devient enceinte (xi, 2-5). David fait venir Urie, qui s’obstine à passer les nuits avec les serviteurs du roi (xi, 6-13). David fait tuer Urie (xi, 14-17)  ; attitude du roi à la nouvelle de cette mort (xi, 18-25). Deuil de Bethsabée, elle enfante un fils (xi, 26, 27).

Au retour de l’année, au temps où les rois se mettent en campagne, David envoya Joab avec ses serviteurs et tout Israël, et ils ravagèrent le pays des fils d’Ammon et assiégèrent Rabba. Mais David resta à Jérusalem[64].

2Un soir que David s’était levé de sa couche et se promenait sur le toit de la maison du roi, il aperçut de dessus le toit une femme qui se baignait, et cette femme était très belle d’aspect[65]. 3David fit rechercher qui était cette femme, et on lui dit : « C’est Bethsabée, fille d’Eliam, femme d’Urie le Héthéen. » 4Et David envoya des gens pour la prendre ; elle vint chez lui et il coucha avec elle. Puis elle se purifia de sa souillure et retourna dans sa maison[66]. 5Cette femme fut enceinte, et elle le fit annoncer à David, en disant : « Je suis enceinte. »

6Alors David expédia cet ordre à Joab : « Envoie-moi Urie, le Héthéen. » Et Joab envoya Urie à David. 7Urie s’étant rendu auprès de David, celui-ci demanda des nouvelles de Joab, de l’armée et du combat. 8Puis David dit à Urie : « Descend dans ta maison et lave tes pieds. » Urie sortit de la maison du roi, et on porta après lui un don de la table du roi ; 9mais Urie se coucha devant la porte de la maison du roi avec tous les serviteurs de son maître, et il ne descendit pas dans sa maison. 10On en informa David, en disant : « Urie n’est pas descendu dans sa maison. » Et David dit à Urie : « N’arrives-tu pas de voyage ? Pourquoi n’es-tu pas descendu dans ta maison ? » 11Urie répondit à David : « L’arche, et Israël, et Juda habitent sous des tentes, mon seigneur Joab et les serviteurs de mon seigneur campent en rase campagne, et moi j’entrerai dans ma maison pour manger et boire, et pour coucher avec ma femme ! Par ta vie et par la vie de ton âme, je n’en ferai rien. » 12David dit à Urie : « Reste ici encore aujourd’hui, et demain je te renverrai. » Et Urie resta donc à Jérusalem ce jour-là et le suivant[67]. 13David l’invita à manger et à boire en sa présence, et il l’enivra ; et le soir, Urie sortit pour s’étendre sur sa couche auprès des serviteurs de son maître, mais il ne descendit pas dans sa maison.

14Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et l’envoya par la main d’Urie. 15Il écrivait dans cette lettre : « Placez Urie au plus fort du combat, et retirez-vous de derrière lui, afin qu’il soit frappé et qu’il meure. » 16Joab, qui faisait le siège de la ville, plaça Urie à l’endroit où il savait que se trouvaient les hommes les plus vaillants. 17Les hommes de la ville, ayant fait une sortie pour attaquer Joab, plusieurs tombèrent d’entre le peuple, d’entre les serviteurs de David ; Urie le Héthéen mourut aussi. 18Joab envoya un messager pour informer David de tous les faits du combat ; 19il donna cet ordre au messager : « Quand tu auras achevé de raconter au roi tous les faits du combat, si la colère du roi se soulève et qu’il te dise : 20Pourquoi vous êtes-vous approchés de la ville pour livrer combat ? Ne saviez-vous pas que les assiégés lanceraient des traits du haut de la muraille ?[68] 21Qui a frappé Abimélech, fils de Jérobaal ? N’est-ce pas une femme qui a lancé sur lui du haut de la muraille un morceau de meule, ce dont il est mort à Thébès ? Pourquoi donc vous êtes-vous approchés de la muraille ? — Alors tu diras : Ton serviteur Urie le Héthéen est mort aussi. »

22Le messager partit et, à son arrivée, il raconta à David tout ce que Joab lui avait ordonné[69]. 23Le messager dit à David : « Ces gens, plus forts que nous, ont fait une sortie contre nous dans la campagne, mais nous les avons repoussés jusqu’à la porte. 24Alors leurs archers ont tiré du haut de la muraille sur tes serviteurs, et plusieurs des serviteurs du roi sont morts tués, et ton serviteur Urie le Héthéen est mort aussi. » 25David dit au messager : « Voici ce que tu diras à Joab : Ne sois pas trop en peine de cette affaire, car l’épée dévore tantôt l’un, tantôt l’autre. Redouble de vigueur contre la ville et renverse-la. Et toi, encourage-le. » 26La femme d’Urie apprit que son mari, Urie, était mort, et elle pleura sur son mari. 27Quand le deuil fut passé, David l’envoya chercher et la recueillit dans sa maison. Elle devint sa femme et lui enfanta un fils. Et l’action que David avait faite déplut aux yeux de Yahweh.

3. Chap. xii, 1-25 : Nathan et David.La parabole de Nathan (xii, 1-4). « Tu es cet homme » (xii, 5-7a) ; grandeur de la faute (xii, 7b,-9) ; annonce du châtiment (xii, 10-12). Repentir du roi, pardon divin (xii, 13-15). Maladie de l’enfant, deuil et prière de David (xii, 16, 17). Mort de l’enfant (xii, 19-23). Naissance de Salomon (xii, 24, 25).

Yahweh envoya Nathan vers David ; et Nathan vint à lui et lui dit : « Il y avait dans une ville deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre. 2Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre, 3et le pauvre n’avait rien, si ce n’est une petite brebis qu’il avait achetée ; il l’élevait et elle grandissait chez lui avec ses enfants, mangeant de son pain, buvant de sa coupe et dormant sur son sein, et elle était pour lui comme une fille. 4Une visite arriva chez l’homme riche ; et le riche s’abstint de prendre de ses brebis ou de ses bœufs, pour préparer un repas au voyageur qui était venu chez lui ; il prit la brebis du pauvre et l’apprêta pour l’homme qui était venu chez lui. »

5La colère de David s’enflamma violemment contre cet homme, et il dit à Nathan : « Aussi vrai que Yahweh est vivant ! l’homme qui a fait cela mérite la mort ; 6et il rendra quatre fois la brebis, pour avoir fait une pareille chose et pour avoir été sans pitié[70]. » 7Et Nathan dit à David : « Tu es cet homme-là ! Ainsi parle Yahweh, le Dieu d’Israël : Je t’ai oint pour roi sur Israël, et je t’ai délivré de la main de Saül ; 8je t’ai donné la maison de ton maître, et j’ai mis sur ton sein les femmes de ton maître ; et je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda, et, si cela était trop peu, j’y aurais encore ajouté ceci ou cela. 9Pourquoi as-tu méprisé la parole de Yahweh, en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé par l’épée Urie le Héthéen ; tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et tu l’as tué par l’épée des fils d’Ammon. 10Et maintenant, l’épée ne s’éloignera jamais de ta maison, parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Héthéen, pour en faire ta femme. 11Ainsi parle Yahweh : Voici que je vais faire lever, de ta maison même, le malheur sur toi, et je prendrai sous tes yeux tes femmes pour les donner à ton voisin, et il couchera avec tes femmes à la vue de ce soleil. 12Car toi, tu as agi en secret ; et moi, je ferai cela en présence de tout Israël et à la face du soleil. »

13David dit à Nathan : « J’ai péché contre Yahweh. » Et Nathan dit à David : « Yahweh a pardonné ton péché, tu ne mourras point. 14Mais, parce que tu as fait, par cette action, mépriser Yahweh par ses ennemis, le fils qui t’est né mourra. » 15Et Nathan s’en alla dans sa maison.

Yahweh frappa l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David, et il devint gravement malade. 16David pria Dieu pour l’enfant, et jeûna ; et, étant entré dans sa chambre, il passa la nuit couché par terre. 17Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour le faire lever de terre ; mais il ne voulut point et ne mangea pas avec eux. 18Le septième jour, l’enfant mourut. Les serviteurs de David craignaient de lui annoncer que l’enfant était mort, car ils disaient : « Lorsque l’enfant vivait encore, nous lui avons parlé, et il n’a pas écouté notre voix ; comment lui dirons-nous : L’enfant est mort ? Il fera pis encore. » 19David s’aperçut que ses serviteurs parlaient tout bas entre eux, et David comprit que l’enfant était mort. David dit à ses serviteurs : « L’enfant est donc mort ? » Ils dirent : « Il est mort. » 20Alors David, s’étant levé de terre, se baigna, s’oignit et changea de vêtements ; puis il alla dans la maison de Yahweh et se prosterna. Revenu chez lui, il demanda qu’on lui servît à manger, et il mangea. 21Ses serviteurs lui dirent : « Qu’est-ce que tu fais là ? Lorsque l’enfant vivait, tu jeûnais et tu pleurais, et maintenant que l’enfant est mort, tu te lèves et tu manges du pain ! [71] » 22Il dit : « Quand l’enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais, car je disais : Qui sait ? Yahweh aura peut-être pitié de moi, et l’enfant vivra ? 23Maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Puis-je encore le faire revenir ? J’irai vers lui ; mais il ne reviendra pas vers moi. »

24David consola Bethsabée, sa femme ; il s’approcha d’elle et coucha avec elle, et elle enfanta un fils, qu’il appela Salomon ; et Yahweh l’aima[72], 25et il envoya dire par l’intermédiaire de Nathan, le prophète, qui lui donna le nom de Jedidiah, à cause de Yahweh[73].

4. Chap. xii, 26-31 : Prise de Rabba.Joab invite David à venir achever le siège (xii, 26-28). David s’empare de Rabba, le butin ; châtiment des habitants (xii, 29-31).

26Joab, qui assiégeait Rabba des fils d’Ammon, s’empara de la ville royale[74] ; 27et Joab envoya des messagers à David pour lui dire : « J’ai assiégé Rabba et je me suis déjà emparé de la ville des eaux[75]. 28Maintenant, rassemble le reste du peuple, viens camper contre la ville et prends-la, de peur que je ne prenne moi-même la ville, et qu’on ne l’appelle de mon nom. » 29David rassembla tout le peuple et, ayant marché sur Rabba, il l’attaqua, et s’en rendit maître. 30Il enleva la couronne de leur roi de dessus sa tête : son poids était d’un talent d’or ; et il y avait sur elle une pierre précieuse, et elle fut mise sur la tête de David. Et il emporta de la ville un très grand butin[76].

31Quant au peuple qui s’y trouvait, il l’en fit sortir et le mit aux scies, aux pics de fer et aux haches de fer, et il les fit passer au moule à briques ; il traita de même toutes les villes des fils d’Ammon. Puis David retourna à Jérusalem avec tout le peuple[77].

QUATRIÈME PARTIE.

[XIII, 1 — XX, 26.]

DAVID ET ABSALOM.

I. — DISGRACE ET RETOUR D’ABSALOM
[XIII, 1 — XIV, 33]

1. Chap. xiii, 1-22 : Inceste d’Amnon.Désir incestueux d’Amnon (xiii, 1-5). Thamar chez Amnon (xiii, 6-14). Amnon chasse Thamar (xiii, 15-19). Colère de David et d’Absalom (xiii, 20-22).

Après cela, il arriva qu’Absalom, fils de David, ayant une sœur qui était belle et qui s’appelait Thamar, Amnon, fils de David, l’aima. 2Amnon se tourmentait, jusqu’à se rendre malade, au sujet de Thamar, sa sœur ; car elle était vierge, et il semblait impossible à Amnon de lui rien faire. 3Amnon avait un ami, nommé Jonadab, fils de Sammaa, frère de David, et Jonadab était un homme fort avisé. 4Il lui dit : « Pourquoi es-tu ainsi défait, fils du roi, chaque matin ? Ne me l’indiqueras-tu pas ? » Amnon lui répondit : « J’aime Thamar, sœur de mon frère Absalom. » 5Jonadab lui dit : « Mets-toi au lit et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras : Permets, je te prie, que Thamar, ma sœur, vienne me donner à manger, et qu’elle prépare le mets sous mes yeux, afin que je le voie, et je mangerai de sa main. » 6Amnon se coucha et fit le malade. Le roi vint le voir, et Amnon dit au roi : « Je te prie, que Thamar, ma sœur, vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et que je les mange de sa main. »

7David envoya dire à Thamar dans la maison : « Va à la maison de ton frère Amnon et prépare-lui un mets. » 8Thamar alla chez son frère Amnon, qui était couché. Prenant de la pâte, elle la pétrit, la mit en gâteaux sous ses yeux et fit cuire les gâteaux ; 9elle prit ensuite la poêle et les versa devant lui. Mais il refusa de manger. Amnon dit alors : « Faites sortir d’auprès de moi tout le monde. » Lorsque tous furent sortis d’auprès de lui, 10Amnon dit à Thamar : « Apporte le mets dans l’alcôve, et que je le mange de ta main. » Thamar prit les gâteaux qu’elle avait faits, et les apporta à son frère Amnon dans l’alcôve. 11Comme elle les lui présentait à manger, il la saisit et lui dit : « Viens, couche avec moi, ma sœur. » 12Elle lui répondit : « Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n’agit point ainsi en Israël ; ne commets pas cette infamie. 13Moi, où irais-je porter ma honte ? Et toi, tu serais comme l’un des infâmes en Israël. Parles-en au roi, je te prie, et il ne refusera pas de me donner à toi. » 14Mais il ne voulut pas écouter sa voix ; plus fort qu’elle, il la violenta et coucha avec elle. 15Aussitôt Amnon eut pour elle une très forte aversion, et la haine dont il la haït fut plus forte que l’amour dont il l’avait aimée ; et Amnon lui dit : « Lève-toi, va-t-en ! » 16Elle lui répondit : « Au mal que tu m’as fait, n’ajoute pas le mal plus grand encore de me chasser[78]. » Mais, sans vouloir l’écouter, 17il appela le garçon qui le servait et dit : « Jetez cette femme dehors, loin de moi ; et ferme la porte derrière elle. » 18Or elle avait une robe longue, car c’était le vêtement que portaient les filles du roi encore vierges. Le serviteur d’Amnon la mit dehors et ferma la porte derrière elle. 19Thamar prit de la poussière et la mit sur sa tête ; elle déchira la longue robe qu’elle portait et, mettant la main sur sa tête, elle s’en alla en poussant des cris. 20Absalom, son frère, lui dit : « Ton frère Amnon a-t-il été avec toi ? Maintenant, ma sœur, tais-toi, c’est ton frère ; ne prends pas cette affaire à cœur. » Et Thamar demeura, désolée, dans la maison de son frère Absalom. 21Lorsque le roi David apprit toutes ces choses, il fut très irrité[79]. — 22Absalom n’adressait plus aucune parole, bonne ou mauvaise, à Amnon, car Absalom haïssait Amnon, à cause de l’outrage fait à Thamar, sa sœur.

2. Chap. xiii, 23-39. Vengeance d’Absalom.Les fils du roi chez Absalom pour la tonte des brebis (xiii, 23-27). Meurtre d’Amnon (xiii, 28, 29) ; on l’annonce à David (xiii, 30-33). Retour des fils du roi ; Absalom s’enfuit (xiii, 34-39).

23Deux ans après, Absalom avait les[80] tondeurs à Baal-Hasor, près d’Ephraïm, et Absalom invita tous les fils du roi. 24Absalom alla trouver le roi et dit : « Voici que ton serviteur a les tondeurs ; que le roi et ses domestiques viennent chez ton serviteur. » 25Et le roi dit à Absalom : « Non, mon fils, nous n’irons pas tous, de peur que nous ne te soyons à charge. » Absalom fit des instances, mais le roi ne voulut pas y aller, et il le bénit. 26Alors Absalom dit : « Si tu ne viens pas, permets du moins à Amnon, mon frère, de venir avec nous. » Le roi répondit : « Pourquoi irait-il avec toi ? » 27Absalom ayant insisté, le roi laissa aller avec lui Amnon et tous les fils du roi[81].

28Absalom donna cet ordre à ses serviteurs : « Faites attention ! Quand le cœur d’Amnon sera gavé par le vin et que je vous dirai : Frappez Amnon ! vous le tuerez. Ne craignez pas ; n’est-ce pas moi qui vous l’ai commandé ? Soyez fermes et montrez du courage ! » 29Les serviteurs d’Absalom firent à Amnon comme Absalom l’avait ordonné. Et tous les fils du roi se levant, montèrent chacun sur sa mule et s’enfuirent.

30Comme ils étaient encore en chemin, ce bruit arriva à David : « Absalom a tué tous les fils du roi, et il n’en est pas resté un seul. » 31Le roi se leva, déchira ses vêtements et se coucha par terre, et tous ses serviteurs se tenaient , les vêtements déchirés. 32Jonadab, fils de Semmaa, frère de David, prit la parole et dit : « Que mon seigneur ne dise point qu’on a tué tous les jeunes gens, fils du roi ; Amnon seul est mort. C’est une chose qui était sur les lèvres d’Absalom depuis le jour où Amnon a déshonoré Thamar, sa sœur[82]. 33Et maintenant, que le roi mon seigneur ne s’imagine pas que tous les fils du roi sont morts ; car Amnon seul est mort. » 34Et Absalom prit la fuite.

Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda, et voici qu’une grande troupe venait par la route occidentale, du côté de la montagne[83]. 35Jonadab dit au roi : « Voici les fils du roi qui arrivent ; les choses se sont passées comme le disait ton serviteur. » 36Comme il achevait de parler, les fils du roi arrivèrent et, élevant la voix, ils pleurèrent ; le roi aussi et tous ses serviteurs versèrent des larmes abondantes. 37Mais Absalom s’enfuit et s’en alla chez Tholomaï, fils d’Ammiud, roi de Gessur. Et David faisait le deuil de son fils tous les jours.

38Absalom s’enfuit et s’en alla à Gessur, et il y fut trois ans. 39Et le roi David renonça à poursuivre Absalom, car il s’était consolé de la mort d’Amnon.

3. Chap. xiv, 1-33 : Retour d’Absalom ; réconciliation.Joab entreprend de réconcilier David et Absalom ; l’apologue de la femme de Thécua (xiv, 1-11) et son application (xiv, 12-17). David charge Joab de faire revenir Absalom, mais refuse de le voir (xiv, 18-24). Beauté d’Absalom (xiv, 25-27). Entrevue et réconciliation (xiv, 28-33).

Joab, fils de Sarvia, s’aperçut que le cœur du roi se tournait vers Absalom. 2Joab envoya chercher à Thécua une femme habile, et il lui dit : « Feins d’être dans le deuil et revêts des habits de deuil ; ne t’oins pas d’huile et sois comme une femme qui depuis longtemps est dans le deuil pour un mort. 3Tu viendras chez le roi et tu lui tiendras ce discours… » Et Joab lui mit dans la bouche ce qu’elle devait dire.

4La femme de Thécua vint parler au roi[84]. Tombant la face contre terre et se prosternant, elle dit : « Ô roi, sauve-moi ! » 5Le roi lui dit : « Qu’as-tu ? » Elle répondit : « Je suis une veuve, mon mari est mort. 6Or ta servante avait deux fils ; et ils se sont tous deux querellés dans les champs ; comme il n’y avait personne pour les séparer, l’un a frappé l’autre et l’a tué. 7Et voici que toute la famille s’est levée contre ta servante, en disant : Livre le meurtrier de son frère ; nous le ferons mourir pour la vie de son frère qu’il a tué, et nous détruirons même l’héritier ! Ils éteindront ainsi le charbon qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni un nom ni un survivant sur la face de la terre. » 8Le roi dit à la femme : « Va à ta maison ; je donnerai des ordres à ton sujet. » 9La femme de Thécua dit au roi : « Que ce soit sur moi, ô roi mon Seigneur, et sur la maison de mon père que la faute retombe ; que le roi et son trône n’aient pas à en souffrir ! » 10Le roi dit : « Si quelqu’un t’inquiète encore, amène-le-moi, et il ne lui arrivera plus de te toucher[85]. » 11Elle dit : « Que le roi fasse mention de Yahweh, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n’augmente pas le dommage, et qu’on ne détruise pas mon fils ! » Il répondit : « Aussi vrai que Yahweh est vivant ! Il ne tombera pas à terre un cheveu de ton fils. »

12La femme dit : « Permets à ta servante, je te prie, de dire un mot à mon seigneur le roi ! » Il répondit : « Parle ! » 13Et la femme dit : « Pourquoi as-tu pensé ainsi à l’égard du peuple de Dieu — le roi, en prononçant ce jugement, se déclare coupable, — à savoir que le roi ne rappelle pas celui qu’il a banni. 14Car nous mourrons certainement ; nous sommes comme les eaux répandues à terre et qui ne se rassemblent plus ; Dieu n’ôte pas la vie, et il forme le dessein que le banni ne reste pas banni de sa présence[86]. 15Maintenant, si je suis venue dire ces choses au roi mon seigneur, c’est que le peuple m’a effrayée ; et ta servante a dit : Je veux parler au roi ; peut-être le roi fera-t-il ce que dira ta servante[87]. 16Oui, le roi écoutera, pour délivrer sa servante de la main de l’homme qui veut nous retrancher, mon fils et moi, de l’héritage de Dieu. 17Ta servant a dit : Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos ! Car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu, pour écouter le bien et le mal. Et que Yahweh, ton Dieu, soit avec toi ! »

18Le roi répondit et dit à la femme : « Ne me cache rien de ce que je vais te demander. » La femme dit : « Que mon seigneur le roi parle ! » 19Et le roi dit : « La main de Joab est-elle avec toi dans tout cela ? » La femme répondit : « Aussi vrai que ton âme est vivante, ô mon seigneur le roi, il est impossible d’aller à droite ou à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. Oui, c’est ton serviteur Joab qui m’a donné des ordres et qui a mis toutes ces paroles dans la bouche de ta servante. 20C’est pour détourner l’aspect de la chose que ton serviteur Joab a fait cela ; mais mon seigneur est aussi sage qu’un ange de Dieu, pour connaître tout ce qui se passe sur la terre. » 21Le roi dit à Joab : « Voici, je vais faire cela ; va donc, ramène le jeune homme Absalom. » 22Joab tomba la face contre terre et se prosterna, et il bénit le roi ; puis Joab dit : « Ton serviteur connaît aujourd’hui que j’ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, mon seigneur, puisque le roi agit selon la parole de son serviteur. » 23Et Joab, s’étant levé, alla à Gessur, et il ramena Absalom à Jérusalem. 24Mais le roi dit : « Qu’il se retire dans sa maison, et qu’il ne voie point ma face. » Et Absalom se retira dans sa maison, et il ne vit point la face du roi.

25Dans tout Israël il n’y avait pas un homme aussi renommé qu’Absalom pour sa beauté ; de la plante du pied au sommet de la tête, il n’y avait en lui aucun défaut. 26Lorsqu’il se rasait la tête, — c’était chaque année qu’il le faisait ; lorsque sa chevelure lui pesait, il la rasait — le poids des cheveux de sa tête était de deux cents sicles, poids du roi. 27Il naquit à Absalom trois fils et une fille nommée Thamar ; c’était une femme de belle figure.

28Absalom demeura deux ans à Jérusalem sans voir la face du roi. 29Absalom fit demander Joab pour l’envoyer vers le roi ; mais Joab ne voulut pas venir vers lui. Absalom le fit demander une seconde fois, et il ne voulut pas venir. 30Absalom dit alors à ses serviteurs : « Voyez, le champ de Joab est à côté du mien ; il s’y trouve de l’orge pour lui : allez-y mettre le feu. » Et les serviteurs d’Absalom mirent le feu au champ[88]. 31Joab se leva et, étant venu vers Absalom dans sa maison, il lui dit : « Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m’appartient ? » 32Absalom répondit à Joab : « Voilà que je t’avais envoyé dire : Viens ici et je t’enverrai vers le roi afin que tu lui dises : Pourquoi suis-je revenu de Gessur ? Il vaudrait mieux pour moi que j’y fusse encore. Maintenant, je veux voir la face du roi ; et, s’il y a quelque iniquité en moi, qu’il me fasse mourir ! »

33Joab alla trouver le roi et lui rapporta ces choses. Et il appela Absalom, et celui-ci vint auprès du roi et se prosterna la face contre terre devant le roi. Et le roi baisa Absalom.
II. — RÉVOLTE D’ABSALOM ET FUITE DE DAVID.
[XV, 1 — XVIII, 33.]
1. Chap. xv, 1-12 : Révolte d’Absalom.Manœuvres d’Absalom pour acquérir la popularité (xv, 1-6). De Jérusalem il va à Hébron (xv, 7-9) et organise une puissante conjuration (xv, 10-12).

Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux, et cinquante hommes qui couraient devant lui. 2Absalom se levait de bonne heure, et se tenait près de l’avenue de la porte ; et chaque fois qu’un homme ayant un procès se rendait vers le roi pour obtenir un jugement, Absalom l’appelait et disait : « De quelle ville es-tu ? » Lorsqu’il avait répondu : « Ton serviteur est de telle tribu d’Israël, » 3Absalom lui disait : « Vois, ta cause est bonne et juste ; mais personne ne t’écoutera de la part du roi. » 4Absalom ajoutait : « Qui m’établira juge dans le pays ! Quiconque aurait un procès ou une affaire viendrait à moi, et je lui rendrais justice. » 5Et lorsque quelqu’un s’approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le prenait et le baisait. 6Absalom agissait ainsi envers tous ceux d’Israël qui se rendaient vers le roi pour demander justice ; et il séduisait les cœurs des gens d’Israël. 7Au bout de quatre ans[89], Absalom dit au roi : « Permets, je te prie, que j’aille à Hébron pour m’acquitter du vœu que j’ai fait à Yahweh. 8Car pendant que je demeurais à Gessur en Aram, ton serviteur a fait un vœu, en disant : « Si Yahweh me ramène à Jérusalem, je servirai Yahweh. » 9Le roi lui dit : « Va en paix ! » Il se leva et partit pour Hébron. 10Absalom envoya des émissaires dans toutes les tribus d’Israël, pour dire : « Dès que vous entendrez le son de la trompette, vous direz : Absalom règne à Hébron ! » 11Avec Absalom partirent deux cents hommes de Jérusalem : c’étaient des invités qui allaient en toute simplicité, sans se douter de rien. 12Pendant qu’Absalom offrait les sacrifices, il envoya chercher à sa ville de Gilo Achitophel le Gilonite, conseiller de David. La conjuration devint puissante, car le peuple était de plus en plus nombreux autour d’Absalom.

2. Chap. xv, 13 — xvi, 14 : Fuite de David.Informé de la conjuration, David quitte Jérusalem (xv, 13, 14) ; ses serviteurs l’accompagnent (xv, 15-22). Au delà du Cédron : David renvoie Sadoc avec l’arche (xv, 23-29). En gravissant les Oliviers : David charge Chusaï de déjouer les menées d’Achitophel (xv, 30-37). Au delà des Oliviers : Siba trahit Miphiboseth (xvi, 1-4). À Bahurim : Séméï insulte David (xvi, 5-8) qui empêche Abisaï de le châtier (xvi, 9-19).

13On vint en informer David, en disant : « Le cœur des hommes d’Israël s’est mis à la suite d’Absalom. » 14Et David dit à tous ses serviteurs qui étaient avec lui à Jérusalem : « Levez-vous, fuyons, car il n’y a pas moyen pour nous d’échapper devant Absalom. Hâtez-vous de partir, de peur que, se hâtant, il ne nous surprenne, qu’il ne fasse tomber sur nous le malheur et qu’il ne frappe la ville du tranchant de l’épée. » 15Les serviteurs du roi lui dirent : « Quelque parti que prenne mon seigneur le roi, voici tes serviteurs. » 16Le roi partit, avec toute sa famille, à pied, et il laissa dix concubines pour garder la maison. 17Le roi sortit avec tout le peuple à pied, et ils s’arrêtèrent à la dernière maison. 18Tous ses serviteurs marchaient à ses côtés, tous les Céréthiens et tous les Phéléthiens ; et tous les Géthéens, au nombre de six cents hommes, qui étaient venus de Geth sur ses pas, marchaient devant le roi. 19Le roi dit à Ethaï le Géthéen : « Pourquoi viendrais-tu, toi aussi, avec nous ? Retourne et reste avec le roi, car tu es un étranger et même tu es un exilé sans domicile. 20Tu es arrivé d’hier, et aujourd’hui je te ferais errer avec nous, alors que moi-même je m’en vais je ne sais où ! Retourne et emmène tes frères avec toi ; sur toi soient la grâce et la fidélité de Yahweh ! [90] » 21Ethaï répondit au roi et dit : « Yahweh est vivant et mon seigneur le roi est vivant ! À l’endroit où sera mon seigneur le roi, soit pour mourir soit pour vivre, là sera ton serviteur. » 22David dit à Ethaï : « Va, passe ! » Et Ethaï le Géthéen passa avec tous ses hommes et tous les enfants qui étaient avec lui. 23Toute la contrée pleurait et poussait des cris au passage de tout ce peuple. Le roi ayant passé le torrent de Cédron, tout le peuple passa vis-à-vis du chemin du désert[91].

24Et voici que Sadoc, et avec lui tous les lévites qui portaient l’arche de l’alliance de Dieu, déposèrent l’arche de Dieu, tandis qu’Abiathar montait, jusqu’à ce que tout le peuple eut achevé de sortir de la ville. 25Alors le roi dit à Sadoc : « Reporte l’arche de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux de Yahweh, il me ramènera et me fera voir l’arche et sa demeure. 26Mais s’il dit : Je n’ai pas de plaisir en toi, — me voici : qu’il me traite comme il lui semblera bon. » 27Le roi dit encore au prêtre Sadoc : « Ô toi, voyant, retourne en paix dans la ville, avec Achimaas, ton fils, et Jonathas, fils d’Abiathar : vos deux fils avec vous. 28Voyez ! Moi j’attendrai dans les plaines du désert[92], jusqu’à ce qu’il m’arrive un mot de vous qui me renseigne. » 29Sadoc et Abiathar reportèrent donc l’arche de Dieu à Jérusalem, et ils y restèrent.

30David gravissait la colline des Oliviers ; il montait en pleurant, la tête voilée, et il marchait nu-pieds ; et tout le peuple qui était avec lui avait aussi la tête couverte, et ils montaient en pleurant. 31On apporta à David cette nouvelle : « Achitophel est avec Absalom parmi les conjurés. » Et David dit : « Yahweh réduisez à néant, je vous prie, les conseils d’Achitophel. » 32Lorsque David fut arrivé au sommet, là où l’on adore Dieu, voici que Chusaï l’Arachite vint au-devant de lui, la tunique déchirée et de la terre sur la tête. 33David lui dit : « Si tu passes avec moi, tu me seras à charge. 34Mais si, retournant dans la ville, tu dis à Absalom : Ô roi, je veux être ton serviteur ; j’ai été le serviteur de ton père autrefois, je serai maintenant le tien, — tu déjoueras en ma faveur le conseil d’Achitophel. 35Tu auras là avec toi les prêtres Sadoc et Abiathar, et tout ce que tu apprendras de la maison du roi, tu le feras savoir aux prêtres Sadoc et Abiathar. 36Et comme ils ont auprès d’eux leurs deux fils, Achimaas, fils de Sadoc, et Jonathas, fils d’Abiathar, vous m’informerez par eux de tout ce que vous aurez appris. » 37Et Chusaï, ami de David, retourna à la ville, au même temps qu’Absalom faisait son entrée à Jérusalem.

Lorsque David eut un peu dépassé le sommet, voici que Siba, serviteur de Miphiboseth, vint au-devant de lui, avec une paire d’ânes bâtés, portant deux cents pains, cent masses de raisins secs, cent fruits mûrs et une outre de vin. 2Le roi dit à Siba : « Que veux-tu faire de cela ? » Siba répondit : « Les ânes sont pour la maison du roi, pour les monter, le pain et les fruits sont pour que les jeunes gens mangent, et le vin pour que boivent ceux qui seront fatigués dans le désert. » 3Le roi dit : « Et où est le fils de ton maître ? » Siba répondit au roi : « Voici qu’il est resté à Jérusalem, car il a dit : Aujourd’hui la maison d’Israël me rendra le royaume de mon père. » 4Le roi dit à Siba : « Voici que tout ce qui appartient à Miphiboseth est à toi. » Et Siba dit : « Je me mets à tes pieds ; que je trouve grâce devant toi, ô mon seigneur le roi ! »

5Lorsque le roi fut arrivé à Bahurim, voici que sortit de là un homme de la même famille que la maison de Saül ; il se nommait Séméï, fils de Géra ; il s’avançait en maudissant, 6et il jetait des pierres à David et à tous les serviteurs du roi David, tandis que tout le peuple et tous les hommes vaillants étaient à sa droite et à sa gauche. 7Séméï parlait ainsi en le maudissant : « Va-t’en, va-t’en, homme de sang, homme de Bélial ! 8Yahweh a fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, à la place duquel tu t’es fait roi, et il a livré le royaume entre les mains d’Absalom, ton fils ; et te voilà dans ton malheur, car tu es un homme de sang ![93] » 9Alors Abisaï, fils de Sarvia, dit au roi : « Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi, mon seigneur ? Laisse-moi donc passer que je lui coupe la tête. » 10Le roi répondit : « Qu’ai-je à faire avec vous, fils de Sarvia ? Qu’il maudisse ! Car si Yahweh lui a dit : Maudis David, qui lui dira : Pourquoi agis-tu ainsi ? [94] » 11Et David dit à Abisaï et à tous ses serviteurs : « Voici que mon fils, qui est sorti de mes entrailles, en veut à ma vie ; à plus forte raison ce fils de Benjamin ! Laissez-le maudire, car Yahweh le lui a ordonné. 12Peut-être Yahweh regardera-t-il mon affliction, et Yahweh me fera-t-il du bien en retour de la malédiction d’aujourd’hui[95]. » 13Et David et ses gens continuaient leur chemin, tandis que Séméï marchait sur le flanc de la montagne, près de David, ne cessant de le maudire, lui jetant des pierres et faisant voler de la poussière[96]. 14Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent fatigués à…, et là ils prirent du repos[97].

3. Chap. xvi, 15–xvii, 23 : Absalom à Jérusalem.Il entre avec Achitophel, et Chusaï feint de s’attacher à lui (xvi, 15-19). Conseil d’Achitophel en vue de fortifier le parti (xvi, 20-23) ; il propose d’aller lui-même combattre David (xvii, (1-4). Mais Chusaï conseille à Absalom de prendre la tête de l’armée (xvii, 5-14) ; en même temps Chusaï fait avertir David de s’enfuir au delà du Jourdain (xvii, 15-22). Achitophel se pend de dépit (xvii, 23).

15Absalom et tout le peuple, les hommes d’Israël, entrèrent à Jérusalem, et Achitophel était avec Absalom. 16Lorsque Chusaï l’Arachite, ami de David, vint vers Absalom, Chusaï dit à Absalom : « Vive le roi ! Vive le roi ! » 17Absalom dit à Chusaï : « Voilà donc ton attachement pour ton ami ! Pourquoi n’es-tu pas allé avec ton ami ? » 18Chusaï répondit à Absalom : « Non, mais c’est à celui qu’ont choisi Yahweh, et tout ce peuple, et tous les hommes d’Israël, que je veux appartenir, c’est avec lui que je veux rester. 19D’ailleurs, quel est celui que je servirai ? N’est-ce pas son fils ? Comme j’ai été le serviteur de ton père, ainsi je serai le tien ! »

20Absalom dit à Achitophel : « Tenez conseil entre vous, pour savoir ce que nous avons à faire. » 21Et Achitophel dit à Absalom : « Va vers les concubines que ton père a laissées pour garder la maison ; tout Israël saura ainsi que tu t’es rendu odieux à ton père, et les mains de tous ceux qui sont avec toi seront fortifiées. » 22On dressa donc pour Absalom une tente sur le toit, et Absalom vint vers les concubines de son père, aux yeux de tout Israël. 23Le conseil que donnait en ce temps-là Achitophel était comme la parole de Dieu à celui qui la demande ; il en était ainsi de tous ses conseils, soit pour David, soit pour Absalom.

Achitophel dit à Absalom : « Laisse-moi choisir douze mille hommes ; je me lèverai et je poursuivrai David cette nuit même et, 2tombant sur lui à l’improviste pendant qu’il est fatigué et que ses mains sont affaiblies, je l’épouvanterai, et tout le peuple qui est avec lui s’enfuira ; je frapperai alors le roi seul, 3et je ramènerai à toi tout le peuple : l’homme à qui tu en veux vaut le retour de tous ; et tout le peuple sera en paix.[98] » 4Ce discours plut à Absalom et à tous les anciens d’Israël.

5Cependant Absalom dit : « Appelez encore Chusaï l’Arachite et que nous entendions ce que lui aussi a dans la bouche. » 6Chusaï vint auprès d’Absalom, et Absalom lui dit : « Voici comment a parlé Achitophel ; devons-nous faire ce qu’il a dit ? Sinon, parle à ton tour. » 7Chusaï répondit à Absalom : « Pour cette fois, le conseil qu’a donné Achitophel n’est pas bon. » 8Et Chusaï ajouta : « Tu sais que ton père et ses gens sont des braves ; ils sont exaspérés comme le serait dans la campagne une ourse privée de ses petits[99]. Ton père est un homme de guerre, et il ne passe pas la nuit avec le peuple. 9Voici que maintenant il est caché dans quelque ravin ou dans quelque autre lieu. Et si, dès le commencement, il tombe quelques-uns des vôtres, on l’apprendra et l’on dira : Il y a eu une déroute dans le peuple qui suit Absalom. 10Alors, même le plus vaillant, son cœur fût-il comme un cœur de lion, sera découragé ; car tout Israël sait que ton père est un héros, et que ceux qui l’accompagnent sont des braves. 11Je conseille donc que tout Israël se rassemble auprès de toi, depuis Dan jusqu’à Bersabée, multitude[100] pareille au sable qui est sur le bord de la mer ; et tu marcheras en personne au combat. 12Nous l’atteindrons en quelque lieu qu’il se trouve, et nous tomberons sur lui comme la rosée tombe sur le sol, et nous ne laisserons échapper ni lui, ni aucun de tous les hommes qui sont avec lui. 13S’il se retire dans une ville, tout Israël apportera des cordes vers cette ville, et nous la traînerons jusqu’au torrent, jusqu’à ce qu’on n’y trouve plus même une pierre. » 14Absalom et tous les gens d’Israël dirent : « Le conseil de Chusaï l’Arachite vaut mieux que le conseil d’Achitophel. » Yahweh avait décidé de rendre vain le bon conseil d’Achitophel, afin que Yahweh amenât le malheur sur Absalom.

15Chusaï dit aux prêtres Sadoc et Abiathar : « Achitophel a donné tel et tel conseil à Absalom et aux anciens d’Israël, et moi j’ai donné tel et tel conseil. 16Envoyez donc de suite informer David, et faites-lui dire : Ne passe pas la nuit dans les plaines du désert, mais hâte-toi de traverser, de peur qu’il n’y ait un suprême désastre pour le roi et pour tout le peuple qui est avec lui. »

17Jonathas et Achimaas se tenaient à En-Rogel ; la servante allait les informer, et eux-mêmes allaient donner avis au roi David ; car ils ne pouvaient se faire voir en entrant dans la ville. 18Un jeune homme les ayant aperçus, il le rapporta à Absalom. Mais ils se hâtèrent tous deux de partir, et ils arrivèrent à Bahurim, dans la maison d’un homme qui avait une citerne dans sa cour, et ils y descendirent. 19La femme prit une couverture, qu’elle étendit au dessus de la citerne, et elle y répandit du grain pilé, en sorte qu’on ne remarquait rien. 20Les serviteurs d’Absalom entrèrent chez la femme dans la maison, et dirent : « Où sont Achimaas et Jonathas ? » La femme leur répondit : « Ils ont passé le ruisseau[101]. » Ils cherchèrent et, ne les trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem. 21Après leur départ, Achimaas et Jonathas remontèrent de la citerne, et allèrent informer le roi David. Ils dirent à David : « Levez-vous et hâtez-vous de passer l’eau, car Achitophel a donné tel conseil contre vous. » 22David et tout le peuple qui était avec lui, s’étant levés, passèrent le Jourdain ; au point du jour, il n’en restait pas un seul qui n’eût passé le Jourdain.

23Quand Achitophel vit que son conseil n’était pas suivi, il sella son âne, et se leva pour s’en aller chez lui dans sa ville ; puis, après avoir donné ses ordres à sa maison, il s’étrangla, et mourut ; et on l’enterra dans le tombeau de son père.

4. Chap. xvii, 24 — xviii, 32 : Défaite et mort d’Absalom.David à Mahanaïm, Absalom en Galaad (xvii, 24-26). David réconforté par les populations de Transjordane (xvii, 27-29). Il organise l’armée, mais demeure à Mahanaïm (xviii, 1-5). Défaite des adversaires (xviii, 6-8), meurtre d’Absalom, son monument (xviii, 9-18). Achimaas court annoncer la victoire à David (xviii, 19-28) David apprend d’un Couschite envoyé par Joab la mort d’Absalom (xviii, 29-32).

24David arriva à Mahanaïm[102] ; et Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d’Israël avec lui. 25Absalom avait mis à la tête de l’armée Amasa, à la place de Joab ; Amasa était fils d’un homme appelé Jéthra, l’Ismaélite, qui était allé vers Abigaïl, fille de Naas, sœur de Sarvia, la mère de Joab[103]. 26Ainsi Israël et Absalom campaient dans le pays de Galaad.

27Lorsque David fut arrivé à Mahanaïm, Sobi, fils de Naas, de Rabba des fils d’Ammon, Machir, fils d’Ammiel de Lodabar, et Berzellaï, le Galaadite, de Rogelim, 28vinrent lui offrir des lits, des plats, des vases de terre, du froment, de l’orge, de la farine, du grain rôti, des fèves, des lentilles, du grain rôti, 29du miel, du beurre, des brebis et des fromages de vache : ils apportèrent ces choses en nourriture à David et au peuple qui était avec lui, car ils disaient : « Ce peuple a souffert de la faim, de la fatigue et de la soif dans le désert. »

David, ayant passé en revue le peuple qui était avec lui, établit sur eux des chefs de milliers et des chefs de centaines. 2David mit le peuple[104], un tiers aux mains de Joab, un tiers aux mains d’Abisaï, fils de Sarvia, frère de Joab, et un tiers aux mains d’Ethaï, le Géthéen. Et le roi dit au peuple : « Moi aussi je veux sortir avec vous. » 3Mais le peuple dit : « Tu ne sortiras point ! Car, si nous sommes mis en fuite, ils ne prendront pas garde à nous, et si la moitié d’entre nous succombe, ils n’y prendront pas garde. Mais toi, tu es comme dix mille d’entre nous ; il vaut donc mieux que tu puisses venir de la ville à notre secours. » 4Le roi leur répondit : « Ce qui vous paraîtra bon, je le ferai. » Et le roi se tint à côté de la porte, pendant que tout le peuple sortait par groupes de cent et par groupes de mille. 5Le roi donna cet ordre à Joab, à Abisaï et à Ethaï : « Ménagez-moi le jeune homme, Absalom ! » Et tout le peuple entendit que le roi donnait un ordre à tous les chefs au sujet d’Absalom.

6Le peuple sortit dans la campagne à la rencontre d’Israël, et la bataille eut lieu dans la forêt d’Ephraïm. 7Là le peuple d’Israël fut battu devant les serviteurs de David, et il y eut là en ce jour un grand carnage ; vingt mille hommes périrent. 8Le combat s’étendit sur la surface de tout le pays, et ce jour-là la forêt dévora plus de gens que n’en dévora l’épée.

9Absalom se trouva en présence des serviteurs de David. Absalom était monté sur un mulet, et le mulet s’engagea dans les branches touffues d’un grand térébinthe ; la tête d’Absalom se prit au térébinthe, et il resta suspendu entre le ciel et la terre, et le mulet qui le portait passa outre[105]. 10Un homme l’ayant vu, vint le rapporter à Joab, disant : « Voilà que j’ai vu Absalom suspendu à un térébinthe. » 11Joab dit à l’homme qui lui apportait cette nouvelle : « Tu l’as vu ! Pourquoi donc ne l’as-tu pas abattu sur place ? Je t’aurais bien donné dix sicles d’argent et une ceinture[106]. » 12Cet homme répondit à Joab : « Non, quand je pèserais sur ma main mille sicles d’argent, je n’étendrais pas la main sur le fils du roi ; car à nos oreilles le roi t’a donné cet ordre, à toi, à Abisaï et à Ethaï : Prenez garde chacun de toucher au jeune homme, à Absalom[107] ! 13Et si j’avais perfidement attenté à sa vie, rien n’aurait été caché au roi, toi-même tu te serais dressé contre moi. » 14Joab dit : « Je ne veux pas m’attarder auprès de toi ; » et ayant pris en main trois javelots[108], il les enfonça dans le cœur d’Absalom, encore vivant au milieu du térébinthe. 15Et dix jeunes gens, qui portaient les armes de Joab, entourèrent Absalom, et, le frappant, lui donnèrent la mort.

16Joab fit sonner de la trompette, et le peuple revint de poursuivre Israël, car Joab retint le peuple. 17Ayant pris Absalom, ils le jetèrent dans une grande fosse au milieu de la forêt, et on éleva sur lui un très grand monceau de pierres. Et tout Israël s’enfuit chacun dans sa tente. 18De son vivant Absalom s’était érigé le monument qui est dans la vallée du Roi ; car il disait : « Je n’ai point de fils pour conserver le souvenir de mon nom. » Et il donna son propre nom au monument, et on l’appela la Main d’Absalom, jusqu’à ce jour[109].

19Achimaas, fils de Sadoc, dit : « Laisse-moi courir et porter au roi la bonne nouvelle que Yahweh lui a fait justice en le délivrant de la main de ses ennemis. » 20Joab lui dit : « Tu ne seras pas aujourd’hui le porteur de la bonne nouvelle ; tu la porteras une autre fois, mais tu ne la porteras pas aujourd’hui puisque le fils du roi est mort. » 21Et Joab dit à un Couschite : « Va, et annonce au roi ce que tu as vu. » Le Couschite se prosterna devant Joab et courut. 22Achimaas, fils de Sadoc, dit encore à Joab : « Quoi qu’il puisse arriver, laisse-moi courir, moi aussi, après le Couschite. » Et Joab dit : « Pourquoi veux-tu courir, mon fils ? Ce message ne saurait te profiter. » 23Achimaas reprit : « Quoi qu’il arrive, je courrai. » Et Joab lui dit : « Cours ! » Achimaas courut par le chemin de la Plaine[110], et il devança le Couschite.

24David était assis entre les deux portes. La sentinelle alla sur le toit de la porte, au-dessus de la muraille et, levant les yeux, elle regarda et voici un homme qui courait seul. 25La sentinelle cria et avertit le roi. Le roi dit : « S’il est seul, il y a une bonne nouvelle dans sa bouche. » Pendant que cet homme continuait à approcher, 26la sentinelle vit un autre homme qui courait. La sentinelle cria au portier et dit : « Voici un homme qui court seul. » Le roi dit : « Lui aussi apporte un bonne nouvelle. » 27La sentinelle dit : « Je vois que la manière de courir du premier est la manière de courir d’Achimaas, fils de Sadoc. » Et le roi dit : « C’est un homme de bien ; il vient pour de bonnes nouvelles. »

28Achimaas, cria et dit au roi : « Victoire ! [111] » Puis il se prosterna devant le roi la face contre terre, et dit : « Béni soit Yahweh, ton Dieu, qui a livré les hommes qui levaient la main contre mon seigneur le roi ! » 29Le roi dit : « Tout va-t-il bien pour le jeune homme, pour Absalom ? » Achimaas répondit : « J’ai aperçu une grande foule au moment où Joab envoyait le serviteur du roi et moi, ton serviteur, et j’ignore ce que c’était. » 30Et le roi dit : « Écarte-toi et tiens-toi ici. » Il s’écarta et demeura là. 31Et voici qu’arriva le Couschite ; il dit : « Que le roi mon seigneur apprenne une bonne nouvelle ! Aujourd’hui Yahweh t’a fait justice de tous ceux qui s’élevaient contre toi. » 32Le roi dit au Couschite : « Tout va-t-il bien pour le jeune homme, pour Absalom ? » Le Couschite répondit : « Qu’ils soient comme ce jeune homme, les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui s’élèvent contre toi pour te faire du mal ! »

III. — RETOUR DE DAVID.
[XIX, 1 — XX, 26.]
1. Chap. xix, 1-16 : Reconnaissance de l’autorité de David.David inconsolable de la mort d’Absalom (xix, 1-5). Représentations de Joab. David se montre au peuple (xix, 6-9a). Mouvement de sympathie en Israël (xix, 9b-11). David députe Sadoc auprès des anciens de Juda ; ils invitent David à revenir (xix, 12-16).

Le roi, tremblant d’émotion, monta dans la chambre au-dessus de la porte et pleura. Il disait en marchant : « Mon fils Absalom ! Mon fils, mon fils Absalom ! Que ne suis-je mort à ta place ! Absalom mon fils, mon fils ![112] »

2On vint dire à Joab : « Voici que le roi pleure et se lamente sur son fils. » 3La victoire, ce jour-là, fut changée en deuil pour tout le peuple, car le peuple entendit dire en ce jour-là : « Le roi est affligé à cause de son fils. » 4Ce jour-là le peuple entra dans la ville à la dérobée, comme entrent à la dérobée des gens honteux d’avoir fui dans la bataille. 5Le roi s’était voilé le visage, et le roi criait à haute voix : « Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils ! »

6Joab vint vers le roi chez lui, et dit : « Tu couvres aujourd’hui de confusion la face de tous tes serviteurs qui ont en ce jour sauvé ta vie et la vie de tes fils et de tes filles, et la vie de tes femmes et la vie de tes concubines. 7Tu aimes ceux qui te haïssent et tu hais ceux qui t’aiment, car tu montres aujourd’hui que chefs et serviteurs ne sont rien pour toi, et je vois aujourd’hui que si Absalom vivait et que nous fussions tous morts en ce jour, cela serait heureux à tes yeux. 8Lève-toi donc, sors et parle selon le cœur de tes serviteurs ; car je jure par Yahweh que, si tu ne sors pas, pas un homme ne passera avec toi cette nuit ; et ce sera pour toi un mal pire que tous les maux qui te sont arrivés depuis ta jeunesse jusqu’à présent. » 9Alors le roi se leva et il s’assit à la porte. On l’annonça à tout le peuple en disant : « Voici que le roi est assis à la porte. » Et tout le peuple vint devant le roi.

Israël s’était enfui chacun dans sa tente. 10Tout le peuple, dans toutes les tribus d’Israël, s’accusait, en disant : « Le roi nous a délivrés de la main de nos ennemis ; c’est lui qui nous a sauvés de la main des Philistins ; et maintenant il a dû fuir du pays devant Absalom. 11Or Absalom, que nous avions oint pour régner sur nous, est mort dans la bataille : pourquoi donc ne parlez-vous pas de faire revenir le roi ? »

12Le roi David envoya parler aux prêtres Sadoc et Abiathar en ces termes : « Parlez aux anciens de Juda et dites-leur : Pourquoi seriez-vous les derniers à ramener le roi dans sa maison ? — Et ce qui se disait dans tout Israël était parvenu au roi chez lui[113]. — 13Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair : pourquoi seriez-vous les derniers à ramener le roi. » 14Vous direz aussi à Amasa : « N’es-tu pas mon os et ma chair ? Que Dieu me traite dans toute sa rigueur, si tu ne deviens pas devant moi pour toujours chef de l’armée à la place de Joab ! » 15Et David fléchit le cœur de tous les hommes de Juda comme d’un seul homme ; et ils envoyèrent dire au roi : « Reviens, toi et tous tes serviteurs ». 16Le roi revint et arriva jusqu’au Jourdain ; et Juda se rendit à Galgala pour aller au-devant du roi et faire passer au roi le Jourdain.

2. Chap. xix, 17-44 : Épisodes du retour.David accorde, malgré Abisaï, le pardon à Séméï (xix, 17-24). Entrevue avec Miphiboseth (xix, 2531). David veut entraîner à Jérusalem Berzellaï (xix, 32-34), qui s’excuse et plaide la cause de son fils Chamaan (xix, 35-39). Passage du Jourdain, à Galgala (xix, 40-41). Discussion entre Israélites et Judéens (xix, 42-44).

17Séméï, fils de Géra, Benjamite, de Bahurim, se hâta de descendre avec les hommes de Juda à la rencontre du roi David. 18Il avait avec lui mille hommes de Benjamin, et Siba, serviteur de la maison de Saül, et ses quinze fils et ses vingt serviteurs ; ils se précipitèrent au Jourdain devant le roi[114]. 19Déjà le bateau qui devait transporter la maison du roi et se mettre à sa disposition, était passé[115]. Séméï, fils de Géra, se jeta aux pieds du roi, au moment où celui-ci allait passer le Jourdain, 20et il dit au roi : « Que mon seigneur ne m’impute point d’iniquité, et ne se souvienne pas de l’offense de ton serviteur, le jour où le roi mon seigneur sortait de Jérusalem, pour y prêter attention, ô roi ! 21Car ton serviteur reconnaît que j’ai péché ; et voici que je viens aujourd’hui le premier de toute la maison de Joseph pour descendre à la rencontre du roi mon seigneur. » 22Abisaï, fils de Sarvia, prit la parole et dit : « Au contraire, Séméï ne doit-il pas être mis à mort pour avoir maudit l’oint de Yahweh ? » 23Mais David dit : « Qu’ai-je à faire avec vous, fils de Sarvia, que vous vous faites aujourd’hui mes adversaires ? Un homme serait-il mis à mort en ce jour en Israël ? Ne sais-je donc pas que je deviens roi aujourd’hui sur Israël ? » 24Et le roi dit à Séméï : « Tu ne mourras point » ; et le roi le lui jura.

25Miphiboseth, petit-fils de Saül, descendit aussi à la rencontre du roi. Il n’avait pas lavé ses pieds ni arrangé sa moustache, il n’avait pas lavé ses vêtements depuis le jour où le roi était parti jusqu’au jour où il revenait en paix. 26Lorsqu’il vint de Jérusalem au-devant du roi[116], le roi lui dit : « Pourquoi n’es-tu pas venu avec moi, Miphiboseth ? » 27Et il répondit : « Mon seigneur le roi, mon serviteur m’a trompé ; car ton serviteur s’était dit : Je ferai seller l’ânesse, je monterai sur elle et j’irai avec le roi ! car ton serviteur est boiteux. 28Et il a calomnié ton serviteur auprès de mon seigneur le roi. Mais mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu ; fais ce qui te semblera bon. 29Car toute la maison de mon père n’est faite pour mon seigneur le roi que de gens dignes de mort ; et cependant tu as mis ton serviteur au nombre de ceux qui mangent à ta table. Quel droit puis-je encore avoir de crier encore vers le roi ? » 30Le roi lui dit : « Pourquoi tant de paroles ? [117] Je l’ai déclaré : toi et Siba, vous partagerez les terres. » 31Et Miphiboseth dit au roi : « Qu’il prenne même le tout, puisque mon seigneur le roi est rentré en paix dans sa maison. »

32Berzellaï le Galaadite descendit de Rogelim et passa vers le roi au Jourdain pour l’accompagner au fleuve. 33Berzellaï était très vieux, âgé de quatre-vingt ans ; il avait fourni des aliments au roi pendant son séjour à Mahanaïm, car c’était un homme fort riche. 34Le roi dit à Berzellaï : « Passe avec moi, je te nourrirai chez moi à Jérusalem. » 35Mais Berzellaï répondit au roi : « Combien d’années ai-je encore à vivre, pour que je monte avec le roi à Jérusalem ? 36Je suis aujourd’hui âgé de quatre-vingt ans. Puis-je distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais ? Ton serviteur peut-il savourer ce qu’il mange et ce qu’il boit ? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur serait-il encore à charge à mon seigneur le roi ? 37Ton serviteur passera un peu au delà du Jourdain avec le roi. Et pourquoi le roi m’accorderait-il cette récompense ? 38Laisse, je t’en prie, ton serviteur s’en retourner, et que je meure dans ma ville, près du sépulcre de mon père et de ma mère. Mais voici ton serviteur Chamaam ; qu’il passe avec le roi mon seigneur, et fais pour lui ce que tu trouveras bon. » 39Le roi dit : « Que Chamaam passe avec moi, et je ferai pour lui tout ce qui te plaira ; et tout ce que tu désireras de moi, je te l’accorderai. » 40Et quand tout le peuple eut passé le Jourdain, le roi le passa aussi, et le roi baisa Berzellaï et le bénit, et celui-ci retourna chez lui.

41Le roi passa à Galgala, et Chamaam passa avec lui ; et tout le peuple de Juda, ainsi que la moitié du peuple d’Israël escortèrent le roi. 42Mais voici que tous les hommes d’Israël vinrent auprès du roi et lui dirent : « Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, t’ont-ils enlevé, et ont-ils fait passer le Jourdain au roi, à sa maison et à tous les gens de David avec lui ? » 43Tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d’Israël : « C’est que le roi me tient de plus près ; pourquoi te fâches-tu de cela ? Avons-nous vécu aux dépens du roi ? Ou bien en avons-nous reçu quelque chose ? » 44Les hommes d’Israël répondirent aux hommes de Juda, en disant : « J’ai dix parts sur le roi, et même David m’appartient plus qu’à toi[118]. Pourquoi m’as-tu fait cette injure ? Ma parole n’a-t-elle pas été la première pour rétablir mon roi ? Et le langage des hommes de Juda fut plus dur que celui des hommes d’Israël.

3. Chap. xx, 1-26 : Révolte de Séba.Séba entraîna dans une révolte les tribus d’Israël (xx, 1, 2). David à Jérusalem charge Amasa, puis Abisaï, d’organiser l’armée (xx, 3-7). À Gabaon : Joab tue Amasa et se dirige contre Séba (xx, 8-13). Siège d’Abel-Beth-Maacha ; une femme remet à Joab la tête de Séba ; fin du siège (xx, 14-22).

Il se trouvait là un homme de Bélial, nommé Séba, fils de Bochri, Benjamite ; il sonna de la trompette et dit : « Nous n’avons point de part avec David, nous n’avons point d’héritage avec les fils de Jessé. Chacun à ses tentes, Israël ! » 2Et tous les hommes d’Israël s’éloignèrent de David et suivirent Séba, fils de Bochri. Mais les hommes de Juda s’attachèrent à leur roi, depuis le Jourdain jusqu’à Jérusalem.

3David revint dans sa maison, à Jérusalem, et le roi prit les dix concubines qu’il avait laissées pour veiller sur la maison, et les mit dans une maison gardée. Il pourvut à leur entretien, mais il n’alla plus vers elles ; et elles furent enfermées jusqu’au jour de leur mort, vivant ainsi dans l’état de veuvage. 4Le roi dit à Amasa : « Convoque-moi d’ici à trois jours les hommes de Juda ; et toi, sois ici présent. » 5Amasa partit pour convoquer Juda ; mais il tarda au-delà du temps que le roi avait fixé. 6Alors David dit à Abisaï : « Séba, fils de Bochri, va maintenant nous faire plus de mal qu’Absalom. Toi donc, prends les serviteurs de ton maître et poursuis-le, de peur qu’il ne trouve des villes fortes et ne se dérobe à nos yeux[119]. » 7Derrière Abisaï partirent les gens de Joab, les Céréthiens et les Phéléthiens, et tous les vaillants hommes ; ils sortirent de Jérusalem afin de poursuivre Séba, fils de Bochri.

8Lorsqu’ils furent près de la grande pierre qui est à Gabaon, Amasa arriva devant eux. Joab avait pour vêtement une tunique militaire, et sur cette tunique était ceinte une épée attachée à ses reins dans son fourreau. Comme il s’avançait, l’épée tomba[120]. 9Et Joab dit à Amasa : « Te portes-tu bien, mon frère ? » Et la main droite de Joab saisit la barbe d’Amasa pour le baiser. 10Amasa ne prit pas garde à l’épée qui était dans la main de Joab ; et Joab l’en frappa au ventre et répandit ses entrailles à terre et, sans qu’on lui portât un second coup, Amasa mourut. Joab et son frère Abisaï se mirent à la poursuite de Séba, fils de Bochri. 11Mais un des jeunes hommes de Joab resta près d’Amasa, et il disait : « Qui est favorable à Joab, et qui est pour David, qu’il suive Joab ! » 12Or Amasa s’était roulé dans son sang, au milieu de la route. Cet homme, voyant que tout le peuple s’arrêtait, tira Amasa hors de la route dans un champ, et jeta sur lui un manteau, parce qu’il voyait que tous ceux qui arrivaient près de lui s’arrêtaient. 13Lorsqu’il fut ôté de la route, chacun passa après Joab, à la poursuite de Séba, fils de Bochri.

14Joab traversa toutes les tribus d’Israël jusqu’à Abel et Beth-Maacha, et tous les hommes d’élite se rassemblèrent[121] et le suivirent. 15Ils vinrent assiéger Séba dans Abel-Beth-Maacha, et ils élevèrent contre la ville une terrasse, qui atteignait le rempart ; et tout le peuple qui était avec Joab s’efforçait à faire tomber la muraille[122]. 16Alors une femme avisée se mit à crier de la ville : « Écoutez, écoutez, je vous prie ! Dites à Joab : Approche jusqu’ici, je veux te parler. » 17Il s’approcha d’elle et la femme dit : « Es-tu Joab ? » Il répondit : « C’est moi. » Et elle lui dit : « Écoute les paroles de ta servante. » Il répondit : « J’écoute. » 18Et elle dit : « Autrefois on avait coutume de dire : Que l’on consulte Abel, — et tout s’arrangeait ainsi. 19Je suis une des villes paisibles et fidèles en Israël ; toi, tu cherches à détruire une ville qui est une mère en Israël ! Pourquoi détruirais-tu l’héritage de Yahweh ! » [123] 20Joab répondit : « Loin, bien loin de moi ! Je ne veux ni détruire ni ruiner ? 21La chose n’est pas ainsi. Mais un homme de la montagne d’Ephraïm, nommé Séba, fils de Bochri, a levé sa main contre le roi David ; livrez-le, lui seul, et je m’éloignerai de la ville. » La femme dit à Joab : « Voici que sa tête te sera jetée par-dessus la muraille. » 22La femme alla vers tout le peuple et lui parla sagement ; et ils coupèrent la tête à Séba, fils de Bochri, et la jetèrent à Joab. Joab fit sonner de la trompette, et l’on se dispersa loin de la ville, chacun vers ses tentes ; et Joab retourna à Jérusalem vers le roi[124].

4. Chap. xx, 23-26 : Les officiers de David.

23Joab commandait toute l’armée d’Israël ; Banaïas, fils de Joïada, commandait les Céréthiens et les Phéléthiens ; 24Aduram était préposé aux corvées ; Josaphat, fils d’Ahilud, était archiviste ; Siva était secrétaire ; 25Sadoc et Abiathar étaient prêtres, 26et Ira le Jaïrite était aussi conseiller intime de David[125].


CINQUIÈME PARTIE

[XXI, 1 — XXIV, 25.]
SUPPLÉMENTS DIVERS.

1. Chap. xxi, 1-14 : Réparation accordée aux Gabaonites.À l’occasion d’une famine, Yahweh déclare que la cause en est dans la cruauté de Saül envers les Gabaonites (xxi, 1). David leur fait réparation (xxi, 2-10) ; il ensevelit les os de Saül et de Jonathas dans le tombeau de Cis (xxi, 11-14).

Au temps de David, il y eut une famine, et elle dura trois ans continus. David consulta la face de Yahweh[126], et Yahweh dit : « C’est à cause de Saül et de sa maison, parce qu’il y a du sang, parce qu’il a mis à mort des Gabaonites. » 2Le roi appela les Gabaonites et leur dit : — Les Gabaonites n’étaient pas d’entre les enfants d’Israël, mais ils étaient du reste des Amorrhéens, et les enfants d’Israël s’étaient liés envers eux par serment. Et néanmoins, Saül avait voulu les frapper, par zèle pour les enfants d’Israël et de Juda. — 3David dit aux Gabaonites : « Que ferai-je pour vous, et avec quoi ferai-je l’expiation, afin que vous bénissiez l’héritage de Yahweh ? » 4Les Gabaonites lui dirent : « Ce n’est pas pour nous une question d’argent et d’or avec Saül et avec sa maison, et il n’est pas question pour nous de faire mourir personne en Israël. » Et le roi dit : « Que voulez-vous donc que je fasse pour vous ? » 5Ils répondirent au roi : « Cet homme nous a détruits et il avait formé le projet de nous exterminer, pour que nous ne subsistions pas dans tout le territoire d’Israël : 6qu’on nous livre sept hommes d’entre ses fils, pour que nous les pendions devant Yahweh à Gabaa de Saül, l’élu de Yahweh. » Et le roi dit : « Je les livrerai. »

7Le roi épargna Miphiboseth, fils de Jonathas, fils de Saül, à cause du serment par Yahweh qui était entre eux, entre David et Jonathas, fils de Saül. 8Le roi prit les deux fils que Respha, fille d’Aia, avait enfantés à Saül, Armoni et Miphiboseth, et les cinq fils que Michol, fille de Saül, avait enfantés à Hadriel, fils de Bersellaï, de Molathi[127], 9et il les livra entre les mains des Gabaonites, qui les pendirent sur la montagne, devant Yahweh. Tous les sept périrent ensemble ; ils furent mis à mort dans les premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges. 10Respha, fille d’Aia, ayant pris un sac, l’étendit pour elle sur le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu’à ce que la pluie se répandit du ciel sur eux ; et elle empêcha les oiseaux du ciel de se poser sur eux pendant le jour, et les bêtes des champs pendant la nuit. 11On apprit à David ce qu’avait fait Respha, fille d’Aia, concubine de Saül. 12Et David alla prendre les os de Saül et les os de Jonathas, son fils, chez les habitants de Jabès en Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Bethsan, où les Philistins les avaient suspendus, au jour où les Philistins avaient battu Saül à Gelboé. 13Il emporta de là les os de Saül et les os de Jonathas, son fils, et l’on recueillit aussi les os de ceux qui avaient été pendus. 14On enterra les os de Saül et de son fils Jonathas dans le pays de Benjamin, à Séla[128], dans le sépulcre de Cis, père de Saül, et l’on fit tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu fut apaisé envers le pays.

2. Chap. xxi, 15-22 : Les vaillants hommes de David.Abisaï (xxi, 15-17) ; Sabochaï (xxi, 18) ; Elchatian (xxi, 19) ; Jonathan (xxi, 20-22).

15Il y eut encore guerre entre les Philistins et Israël, et David descendit avec ses serviteurs, et ils combattirent les Philistins : David fut fatigué. 16Et Jesbi-Benob, l’un des fils de Rapha, — le poids de sa lance était de trois cents sicles d’airain, et il était ceint d’une épée neuve, — parlait de frapper David[129]. 17Abisaï, fils de Sarvia, vint au secours de David ; il frappa le Philistin et le tua. Alors les gens de David lui firent serment, en lui disant : « Tu ne sortiras plus avec nous pour combattre, et tu n’éteindras point le flambeau d’Israël. » 18Après cela, il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins[130]. Alors Sabochaï, le Husathite, tua Saph, qui était parmi les fils de Rapha. 19Il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins ; et Elchanan, fils de Jaaré-Oreghim, de Bethléem, tua Goliath de Geth ; le bois de sa lance était semblable à une ensouple de tisserand[131]. 20Il y eut encore une bataille à Geth. Il s’y trouva un homme de haute taille, et les doigts de ses mains et les doigts de ses pieds étaient au nombre respectif de six, vingt-quatre en tout, et lui aussi descendait de Rapha. 21Il insulta Israël, et Jonathan, fils de Samaa, frère de David, le tua. 22Ces quatre hommes étaient des fils de Rapha, à Geth ; ils périrent par la main de David et par la main de ses serviteurs.

3. Chap. xxii, 1-51 : Cantique de David.Après la délivrance (xxii, 1) : Action de grâces (xxii, 2-4). Prière de David (xxii, 5-7) ; trouble des éléments à la descente de Yahweh (xxii, 8-10) ; appareil de sa majesté (xxii, 11-13, 14-16) ; il délivre David (xxii, 17-20) ; justice de David (xxii, 21-24) ; justice de Yahweh (xxii, 25-28) ; il accompagne son serviteur au combat (xxii, 29-31) ; il lui donne force et habileté (xxii, 32-35) ; il met en déroute les ennemis (xxii, 36-39 ; 40-43) et attire à David des sujets (xxii, 44-46). Nouvelle expression d’action de grâces (xxii, 47-51).

David adressa à Yahweh les paroles de ce cantique, au jour où Yahweh l’eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. 2Il dit[132] :


Yahweh est mon rocher, ma forteresse, mon libérateur,
3Dieu est mon roc où je trouve un asile,
mon bouclier, la corne de mon salut,
ma haute retraite et mon refuge.
Mon Sauveur, tu m’as sauvé de la violence.
4J’invoquai celui qui est digne de louange, Yahweh,
et je fus délivré de mes ennemis.

5Car les vagues de la mort m’environnaient,
les torrents de Bélial m’épouvantaient.
6Les liens du schéol m’enlaçaient,
les filets de la mort étaient tombés devant moi.
7Dans ma détresse, j’invoquai Yahweh,
et je criai vers mon Dieu ;
de son temple il entendit ma voix,
et mon cri parvint à ses oreilles.

8La terre fut ébranlée et trembla,
les fondements du ciel s’agitèrent ;
ils furent ébranlés, parce qu’il était courroucé ;
9une fumée montait de ses narines,
et un feu dévorant sortait de sa bouche ;
il en jaillissait des charbons embrasés.
10Il abaissa les cieux, et descendit ;
une sombre nuée était sous ses pieds.

11Il monta sur un Chérubin, et il volait[133],
il apparut sur les ailes du vent.
12Il s’entoura des ténèbres comme d’une tente,
d’amas d’eaux et de sombres nuages.
13De l’éclat qui le précédait
jaillissaient des charbons de feu.

14Yahweh tonna des cieux,
le Très-Haut fit retentir sa voix.
15Il lança des flèches et les dispersa[134],
la foudre, et il les confondit.
16Alors le lit de la mer apparut,
les fondements de la terre furent mis à nu ;
à la menace de Yahweh,
au souffle du vent de ses narines.

17Il étendit sa main d’en haut et me saisit,
il me retira des grandes eaux ;
18il me délivra de mon ennemi puissant,
de ceux qui me haïssaient, alors qu’ils étaient plus forts que moi.
19Ils m’avaient surpris au jour de mon malheur,
mais Yahweh fut mon appui.
20Il m’a mis au large,
il m’a sauvé, parce qu’il s’est complu en moi.

21Yahweh m’a récompensé selon ma justice,
il m’a rendu selon la pureté de mes mains.
22Car j’ai gardé les voies de Yahweh,
et je n’ai pas péché, pour m’éloigner de mon Dieu.
23Tous ses jugements étaient devant moi,
et je ne m’écartais pas de ses lois.
24J’étais sans reproche envers lui,
et je me tenais en garde contre mon iniquité.

25Yahweh m’a rendu selon ma justice,
selon ma pureté devant ses yeux.
26Avec celui qui est bon, tu te montres bon,
avec l’homme droit[135], tu te montres droit ;
27avec celui qui est pur, tu te montres pur,
et avec le fourbe, tu agis perfidement.
28Tu sauves le peuple humilié,
et de ton regard tu abaisses les orgueilleux.

29Car tu es ma lumière, ô Yahweh ;
Yahweh éclaire mes ténèbres.
30Avec toi je me précipite sur les bataillons armés.
Avec mon Dieu je franchis les murailles[136].
31Dieu !… Ses voies sont parfaites,
la parole de Yahweh est éprouvée ;
il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.

32Car qui est Dieu, si ce n’est Yahweh,
et qui est un rocher, si ce n’est notre Dieu ?
33Dieu est ma forte citadelle,
il conduit l’homme intègre dans sa voie[137],
34Il rend mes pieds semblables à ceux des biches,
et il me fait tenir debout sur mes hauteurs.
35Il forme mes mains au combat,
et mes bras tendent l’arc d’airain.

36Tu m’as donné le bouclier de ton salut,
et ta douceur me fait grandir.
37Tu élargis mon pas au-dessous de moi,
et mes pieds ne chancellent point.
38Je poursuis mes ennemis et je les détruis ;
je ne reviens pas sans les avoir anéantis.
39Je les anéantis, je les brise, ils ne se relèvent pas ;
ils tombent sous mes pieds.

40Tu me ceins de force pour le combat,
tu fais plier sous moi mes adversaires.
41Mes ennemis, tu leur fais tourner le dos devant moi,
comme à ceux qui me haïssent, pour que je les extermine.
42Ils regardent, et personne qui les sauve !
Ils crient vers Yahweh[138], et il ne leur répond pas !
43Je les broie comme la poussière de la terre ;
comme la boue des rues, je les écrase, je les foule.

44Tu me délivres des révoltes de mon peuple ;
tu me conserves pour chef des nations ;
un peuple que je ne connaissais pas m’est asservi.
45Les fils de l’étranger me flattent,
dès qu’ils ont entendu, ils m’obéissent.
46Les fils de l’étranger sont défaillants,
ils sortent tremblants de leurs forteresses[139].

47Vive Yahweh et béni soit mon rocher !
Dieu, mon rocher de refuge, qu’il soit exalté !

48Dieu, qui m’accorde des vengeances,
qui fait descendre les peuples sous mes pieds,
49qui me fait échapper à mes ennemis ;
toi qui m’élèves au-dessus de mes adversaires,
qui me délivres de l’homme de violence[140].
50C’est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Yahweh,
et je chanterai à la gloire de ton nom.

51Il accorde de glorieuses délivrances à son roi,
il fait miséricorde à son oint,
à David et à sa postérité pour toujours.

4. Chap. xxiii, 1-7 : Dernières paroles de David.Prologue (xxiii, 1) ; le souverain juste (xxiii, 2, 3a ; 3b, 4) ; sa postérité (xxiii, 5) ; sort des impies (xxiii, 6, 7).

Voici les dernières paroles de David :

Oracle de David, fils d’Isaï,
oracle de l’homme haut placé[141],
de l’oint du Dieu de Jacob,
de l’aimable chantre d’Israël.

2L’Esprit de Yahweh a parlé par moi,
et sa parole est sur ma langue.
3Le Dieu d’Israël a parlé,
le Rocher d’Israël a parlé :

Un juste dominant sur les hommes,
dominant dans la crainte de Dieu !…
4C’est comme la lumière du matin, quand se lève le soleil,
un matin sans nuages !
Par ses rayons, après la pluie, l’herbe sort de terre.

5N’en est-il pas ainsi de ma maison avec Dieu ?
Car il a fait avec moi une alliance éternelle,
de tous points bien ordonnée et gardée ;
oui, il fera germer tout mon salut et tout son bon plaisir[142].

6Mais les gens de Bélial sont tous comme des épines que l’on rejette,
on ne les prend pas avec la main ;
7l’homme qui y touche s’arme d’un fer ou d’un bois de lance,
et on les consume par le feu sur place[143].

5. Chap. xxiii, 8-39 : Encore les vaillants hommes de David.Jesbaam (xxiii, 8) ; Eléazar (xxiii, 9, 10) ; Semma (xxiii, 11, 12) ; trois braves anonymes (xxiii, 13-17) ; Abisaï (xxiii, 18, 19) ; Banaias (xxiii, 20-23) ; trente-sept autres braves (xxiii, 24-39).

8Voici les noms des héros qui étaient au service de David[144] :

Jessbam, fils de Hachamoni, chef des officiers. Il brandit sa lance sur huit cents hommes, qu’il fit périr en une seule fois[145].

9Après lui, Eléazar, fils de Dodo, fils d’Ahohi. Il était parmi les trois vaillants qui étaient avec David, lorsqu’ils défièrent les Philistins qui étaient rassemblés là pour combattre, 10tandis que les hommes d’Israël remontaient. Il se leva et frappa les Philistins jusqu’à ce que sa main fut lasse, et que sa main adhérât à l’épée. Yahweh opéra une grande délivrance en ce jour-là, et le peuple revint à la suite d’Eléazar, mais seulement pour ramasser les dépouilles.

11Après lui, Semma, fils d’Agé, le Hararite. Les Philistins s’étaient rassemblés en une seule troupe ; il y avait là une pièce de terre pleine de lentilles, et le peuple fuyait devant les Philistins. 12Semma se plaça au milieu du champ, le défendit et battit les Philistins. Et Yahweh opéra une grande délivrance.

13Trois d’entre les trente capitaines descendirent et vinrent, au temps de la moisson, auprès de David, à la caverne d’Odollam, tandis qu’une troupe de Philistins était campée dans la vallée des Réphaïm. 14David était alors dans la forteresse, et il y avait un poste de Philistins à Bethléem. 15David eut un désir, et il dit : « Qui me fera boire de l’eau de la citerne qui est à la porte de Bethléem ? » 16Aussitôt les trois braves, passant au travers du camp des Philistins, puisèrent de l’eau de la citerne qui est à la porte de Bethléem. Ils la prirent et l’apportèrent à David ; mais il ne voulut pas la boire, et il en fit une libation à Yahweh, 17en disant : « Loin de moi, ô Yahweh, de faire cela ! N’est-ce pas le sang de ces hommes qui sont allés au péril de leur vie ? [146] » Et il ne voulut pas la boire. Voilà ce que firent ces trois braves.

18Abisaï, frère de Joab, fils de Sarvia, était aussi chef des officiers. Il brandit sa lance contre trois cents hommes et les tua, et il eut du renom parmi les trois. 19Il était le plus considéré d’entre les trois, et il fut leur chef ; mais il n’égala pas les trois premiers[147].

20Banaïas, fils de Joïadas, fils d’un homme vaillant et riche en exploits, de Cabséel. Il frappa les deux ariels de Moab[148]. Il descendit et frappa le lion au milieu de la citerne un jour de neige. 21Il frappa un Égyptien d’un aspect redoutable[149] ; et dans la main de l’Égyptien il y avait une lance. Il descendit vers lui avec un bâton, et il arracha la lance de la main de l’Égyptien et le frappa de sa propre lance. 22Voilà ce que fit Banaïas, fils de Joïadas, et il eut du renom parmi les trois vaillants[150]. 23Il était plus considéré que les trente, mais il n’égala pas les trois. David le fit membre de son conseil[151].

24Asaël, frère de Joab, était des trente ; Elchanan, fils de Dodo, de Bethléem ; 25Semma, de Harod ; Elica, de Harod ; 26Hélès de Phalti ; Hira, fils d’Accès, de Thécué ; 27Abiéser, d’Anathoth ; Mobonnaï, le Husatite ; 28Selmon, l’Ahohite ; Maharaï, de Nétopha ; 29Héled, fils de Baana, de Nétopha ; Ethaï, fils de Ribaï, de Gabaa des fils de Benjamin ; 30Banaïa, de Pharaton ; Heddaï, des vallées de Gaas ; 31Abi-Albon, d’Araba ; Azmaveth, de Bérom ; 32Eliaba, de Salabon ; Benê-Yassen ; Jonathan ; 33Semma, le Hararite ; Ahiam, fils de Sarar, le Haradite ; 34Eliphélet, fils d’Aasbaï, fils d’un Machatien ; Eliam, fils d’Achitophel, de Gilo ; 35Hesraï, de Carmel ; Pharaï, d’Arbi ; 36Igaal, fils de Nathan, de Soba ; Bonni de Gad[152] ; 37Sélec, l’Ammonite ; Naharaï, de Béroth, écuyer de Joab, fils de Sarvia ; 38Ira, de Jéther ; Gareb, de Jéther ; 39Urie, le Héthéen. En tout trente-sept[153].

6. Chap. xxiv[154], 1-25 : Dénombrement du peuple ; achat de l’aire d’Areuna.Faute de David dans le dénombrement du peuple (xxiv, 1-10). Gad l’invite à choisir le fléau qui doit le châtier (xxiv, 11-14). La peste ; prière de David (xxiv, 15-17). Achat de l’aire d’Areuna ; l’autel ; fin du fléau (xxiv, 18-25).

La colère de Yahweh s’enflamma de nouveau contre Israël, et il excita David contre eux, en disant : « Va, fais le dénombrement d’Israël et de Juda. » 2Le roi dit à Joab, chef de l’armée, qui était avec lui : « Parcours donc toutes les tribus d’Israël, depuis Dan jusqu’à Bersabée ; faites le dénombrement du peuple, afin que je sache le chiffre du peuple. » 3Joab dit au roi : « Que Yahweh ton Dieu ajoute au peuple cent fois ce qu’il y en a, et que les yeux du roi mon seigneur le voient ! Mais pourquoi le roi mon seigneur met-il son plaisir à faire cela ? » 4Mais la parole du roi prévalut contre Joab, et sur les chefs de l’armée ; et Joab et les chefs de l’armée partirent de devant le roi pour faire le dénombrement du peuple d’Israël.

5Ayant passé le Jourdain, ils campèrent à Aroër, à droite de la ville, qui est au milieu de la vallée de Gad, puis à Jazer. 6Ils vinrent en Galaad et dans le pays de Thachthim-Hodsi ; puis ils vinrent à Dan-Jaan et aux environs de Sidon[155]. 7Ils vinrent à la place forte de Tyr et dans toutes les villes des Hévéens et des Chananéens, ils aboutirent au Négeb de Juda, à Bersabée. 8Lorsqu’ils eurent ainsi parcouru tout le pays, ils revinrent à Jérusalem au bout de neuf mois et vingt jours. 9Joab remit au roi le rôle du dénombrement du peuple : il y avait en Israël huit cent mille hommes de guerre tirant l’épée, et en Juda cinq cent mille hommes. 10David sentit battre son cœur après qu’il eut compté le peuple, et David dit à Yahweh : « J’ai commis un grand péché en ce que j’ai fait ! Maintenant, ô Yahweh, ôtez, je vous prie, l’iniquité de votre serviteur, car j’ai tout à fait agi en insensé. »

11Le lendemain, quand David se leva, la parole de Yahweh fut adressée à Gad, le prophète, le voyant de David, en ces termes : 12« Va dire à David : Ainsi parle Yahweh : Je mets devant toi trois choses ; choisis-en une, et je te la ferai. » 13Gad vint vers David et lui fit connaître la parole de Yahweh, et lui dit : « Une famine de sept années viendra-t-elle dans ton pays, ou bien fuiras-tu trois mois devant tes ennemis qui te poursuivront, ou bien y aura-t-il une peste de trois jours dans ton pays ? Maintenant, sache et vois ce que je dois répondre à celui qui m’envoie[156]. » 14David répondit à Gad : « Je suis dans une cruelle angoisse. Ah ! Tombons entre les mains de Yahweh, car ses miséricordes sont grandes ; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! » 15Et Yahweh envoya une peste en Israël depuis le matin de ce jour jusqu’au temps fixé ; et il mourut, de Dan à Bersabée, soixante-dix mille hommes parmi le peuple[157]. 16L’ange étendait la main sur Jérusalem pour la détruire. Et Yahweh se repentit de ce mal, et il dit à l’ange qui faisait périr le peuple : « Assez ! retire maintenant ta main. » L’ange de Yahweh se tenait près de l’aire d’Areuna, le Jébuséen. 17À la vue de l’ange qui frappait le peuple, David dit à Yahweh : « Voici, c’est moi qui ai péché, c’est moi qui suis coupable ; mais celles-là, ces brebis, qu’ont-elles fait ? Que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père ! » [158]

18Ce jour-là, Gad vint auprès de David et lui dit : « Monte et élève à Yahweh un autel sur l’aire d’Areuna, le Jébuséen. » 19David monta, selon la parole de Gad, comme Yahweh l’avait ordonné. 20Areuna, ayant regardé, vit le roi et ses serviteurs qui se dirigeaient vers lui[159] ; 21Areuna sortit et se prosterna devant le roi, le visage contre terre, en disant : « Pourquoi mon seigneur le roi vient-il vers son serviteur ? » Et David répondit : « Pour acheter de toi cette aire afin de bâtir un autel à Yahweh, pour que la plaie se retire de dessus le peuple. » 22Areuna dit à David : « Que mon seigneur le roi prenne l’aire et qu’il offre en sacrifice ce qu’il trouvera bon ! Voici les bœufs pour l’holocauste, les traîneaux et les jougs des bœufs pour le bois. 23Tout cela, ô roi, Areuna le donne au roi. » Et Areuna dit encore au roi : « Que Yahweh ; ton Dieu, te sois favorable ! » 24Mais le roi dit à Areuna : « Non ! Mais je veux l’acheter de toi à prix d’argent, et je n’offrirai point à Yahweh, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûtent rien. » Et David acheta l’aire et les bœufs pour cinquante sicles d’argent. 25Et David bâtit là un autel à Yahweh et offrit des holocaustes et des sacrifices pacifiques.

Ainsi Yahweh fut apaisé envers le pays, et la plaie se retira d’Israël.

  1. Chant de l’Arc, ainsi appelé parce qu’il y est question de l’arc (vers. 22), dans le maniement duquel excellait Jonathas et sans doute aussi parce que, d’une manière générale, c’est un chant de guerre, l’arc étant à cette époque l’arme principale des guerriers. — Livre du Juste ou du Yâschâr, recueil de chants nationaux (voy. Jos. x, 13), auquel notre auteur l’emprunta. — Le vers. 18 se termine ainsi dans la Vulg. : Pense, Israël, à ceux qui sont morts de leurs blessures sur tes montagnes. Ces mots sont une traduction défectueuse de la première partie du vers. 19, et font double emploi avec inclyti Israël, etc. On a à peu près la même chose dans les LXX.
  2. Ni champs de prémices. À plusieurs auteurs une variante des LXX a suggéré la leçon Montagnes perfides (au vocatif) qui serait en parallélisme avec montagnes de Gelboé.
  3. Jonathas a été percé sur tes hauteurs. Une variante des LXX a suggéré la leçon À cause de ta mort (bemotheka au lieu de al-bamôtheitkha), Jonathas, je suis dans la douleur (chîl il au lieu de chalal), ce qui forme un bon parallélisme avec le vers suivant.
  4. Les guerriers, litt. les instruments de combat. Vulg., les armes ; mais cette idée paraîtrait ici bien faible.
  5. Isboseth, homme de Honte. Le nom véritable était Isbaat (I Par. viii, 33 ; ix, 39), homme de Baal. C’est par réaction contre l’idolâtrie que le nom de Baal a été remplacé par celui de Honte.
  6. Assurites. Aucun peuple de ce nom n’est mentionné dans la Bible. Lire sans doute Asérites, c’est à-dire la tribu d’Aser dont le territoire était en connexion avec la plaine de Jezraël.
  7. Helqat Hatsurim, c.-à-d. Champ des tranchants, ou des lames tranchantes ; Vulg., Champ des forts (de tsur, qui a aussi le sens de pierre, rocher).
  8. Qui est à l’est de Giach, sur le chemin du désert de Gabaon ; LXX, qui est à l’est de la vallée du désert, sur le chemin de Gabaon.
  9. Et ils arrivèrent à Hébron au point du jour. m. à m. et le jour brilla pour eux à Hébron.
  10. Chéléab, appelé Daniel (Dieu est mon juge) dans I Par. iii, 1. Comp. I Sam. xxv, 39. Les LXX ont lu Dalaia, qui pourrait bien être pour Dodaia (Yahweh est mon bien aimé). Chéléab serait le résultat d’une faute de copiste, car le mot hébr. suiv. commence par Jeab.
  11. Une tête de chien, un homme méprisable, appartenant à Juda (manque dans LXX), ton ennemi ; Vulg., moi l’adversaire de Juda.
  12. Qui tienne le fuseau, savoir un homme mou, efféminé. Cette leçon appuyée par la lexicographie comparée, est préférable à qui s’appuie sur un bâton (un estropié).
  13. Miphiboseth. Dans la recension lucianique des LXX, on a Memphibaal. Dans les Chroniques, ce nom devient Meri-baal (I Par. ix, 40) et Meribbaal (I Par. viii, 34). Il est probable que le nom primitif était Miphibaal (de la bouche de Baal ; voir la note de II Sam. ii, 8.
  14. Repos du midi, la sieste ou la méridienne, selon la coutume de tous les pays chauds. La Vulgate ajoute, et la portière de la maison s’était endormie en nettoyant du blé : ces mots ont passé de l’ancienne Italique, d’après les LXX (vers. 6), dans la version de S. Jérôme.
  15. LXX : Et voici que la portière de la maison, qui nettoyait le blé, s’était assoupie et dormait ; et Réchab et Baana, les frères (pour son frère), se glissèrent à la dérobée.
  16. 1-10. Comp. I Par. xi, 1-9.
  17. Qui menais et ramenais, qui dirigeais les affaires d’Israël (1 Sam. xviii, 5).
  18. Sion. La situation de Sion sur l’Ophel, c’est-à-dire sur la colline orientale, au sud de l’enceinte de Haram-es-shérif, est acquise à la science. C’est là, non loin de la source de Gihon (la fontaine de la Vierge ; pour les Arabes, Umm ed-Daradj, la fontaine des Degrés), que s’élevait la cité des Jébuséens, dont David devait faire sa citadelle.
  19. La première phrase n’est pas achevée. D’après I Par. xi, 6, elle se terminait par ces mots : sera chef et prince, sera récompensé par une dignité soit civile, soit militaire. — Par le canal. Cette traduction du mot hébreu tsinnôr, qui est celle d’Aquila, est désormais justifiée, après les admirables travaux des PP. Vincent et Abel sur Jérusalem antique (tome premier de Jérusalem. Recherches de topographie, d’Archéologie et d’Histoire, 1912), p. 146 et sv.) Ce canal, que les fouilles récentes ont permis de découvrir, était un tunnel, une sorte d’escalier qui de la citadelle permettait de descendre à la source de Gihon. On en a trouvé de pareils à Gézer et à Gabaon. Désespérant peut-être de s’emparer de vive force de la cité jébuséenne, trouvant en tout cas la ruse plus facile, David signala ce canal comme fournissant le moyen à un groupe de quelques hommes de pénétrer à l’improviste dans la citadelle et d’y jeter le trouble et la panique. D’après I Par. xi, 6, ce fut Joab qui fraya la voie et mérita la récompense. Il est vraisemblable que cette donnée figurait aussi dans le texte de Samuel, qui, en sa forme actuelle, paraît tout bouleversé. — Vulgate : David avait proposé en ce jour-là une récompense à celui qui battrait les Jébuséens, atteindrait les gouttières des toits et enlèverait les aveugles et les boiteux (placés, au dire de Josèphe, sur les murailles par les assiégés), qui haïssent la vie de David.
  20. Et David bâtit à l’entour. I Par. xi, 8 : Et il bâtit la ville (LXX de Samuel : et il la bâtit en ville) tout autourMillo (de mâlé, remplir). C’était une partie de la fortification, qui devait se trouver au sud-ouest du Haram actuel, c’est-à-dire au nord-ouest de l’ancienne ville ; il avait probablement fallu combler en ce point la vallée du Tyropéon.
  21. Compar. I Par. xiv, 1-16.
  22. Samua et les trois suivants étaient fils de Bethsabée (comp. I Par. iii, 5-8 ; xiv, 4-7). Nous avons donc ici une énumération anticipée.
  23. Yahweh a brisé, etc., m. à m. Yahweh a brisé…, comme une brisure d’eaux, comme en une brèche causée par les eaux qui s’échappent. Explication du nom Baal-Pharasim, maître des brisures, ou brèches.
  24. Les emportèrent et les brûlèrent (I Par. xiv, 12).
  25. Yahweh. La Vulg. ajoute, d’après le vers. 19 : Monterai-je contre les Philistins ? Les livrerez-vous entre mes mains ? — Tourne-les par derrière, pour les attaquer du côté du nord. Balsamiers ; mûriers, d’après les rabbins ; LXX et Vulg., poiriers.
  26. 1-11. Comp. I Par. xiii, 6-14.
  27. Baalé-Juda, ou Baala, nom chananéen de Cariathiarim (Jos. ix, 17), de Juda. Vulg., d’entre les hommes (LXX, les chefs) de Juda. Au lieu de depuis Baala. I Par. xiii, 6, porte : à Baala, leçon plus facile. Quant à la leçon de Samuel, ou c’est une faute très ancienne de copie, ou il faut interpréter : depuis Baala de Juda, où ils étaient montés, etc. — Sur laquelle est invoqué le Nom, etc., ou peut-être qui est appelée le Nom (que l’on désigne par le Nom), à savoir, le nom de Yahweh des armées.
  28. Sur la colline : la Vulg. fait du mot hébr. un nom propre, à Gabaa ; à tort.
  29. Les mots entre parenthèses manquent dans les LXX et sont une répétition fautive d’une phrase du vers. 3.
  30. Avaient fait un faux pas, ou, avec plusieurs versions anciennes, l’avaient fait chanceler.
  31. Phéréts-Oza, Brèche ou Coup d’Oza.
  32. 12-19. Comp. le récit plus détaillé de I Par. xv.
  33. Une pâte de raisins ; LXX, un pain d’épices ; Vulg., de la farine frite dans l’huile.
  34. David s’était peut-être dépouillé, pour danser, de quelques-uns de ses vêtements royaux, et il avait revêtu l’éphod, qui ne descendait guère au-dessous de la ceinture. D’après I Par. xv, 27, il ne se serait pas réellement découvert comme le prétendait Michol.
  35. À mes propres yeux ; LXX, à tes yeux.
  36. 1-17. Comp. I Par. xvii, 1-15.
  37. Nathan. Voy. xii, 1 ; I Rois, i, 10 ; I Par. xxix, 29 ; II Par. ix, 29.
  38. Est-ce toi : la réponse doit être négative. Comp. I Par. xvii, 4 : Ce n’est pas toi qui me bâtiras etc.
  39. À l’un des chefs, m. à m. des juges, corrigé d’après I Par. xvii, 6. Le texte de Samuel porte : à l’une des tribus.
  40. Qu’il te fera une maison, m. à. m. que Yahweh te fera, etc.
  41. 12 et sv. Dans le sens immédiat, cette prophétie se rapporte à Salomon (vers. 13. Comp. I Par. xxviii, 5 sv.) ; mais dans la personne de Salomon est comprise sa descendance tout entière (vers. 14-16). C’est donc à bon droit que S. Pierre (Act. ii, 30) applique la prophétie au Christ, descendant de David, et à son royaume éternel. Le titre de fils de David, donné au Messie dans les écrits rabbiniques, comme aussi son application spéciale à Jésus dans le Nouveau Testament, suppose que la signification messianique de ce passage était universellement reconnue chez les Juifs.
  42. Voy. I Rois, viii, 16-20 ; cf. Luc, i, 31-33 ; Jean, i, 12 ; Ephés. i, 20-22 ; I Tim. iii, 15 ; Hébr. iii, 6, etc.
  43. Je serai pour lui un père : comp. Ps. lxxxix, 26 sv. Ce texte, approprié à Salomon I Par. xvii, 13 ; xxii, 9 sv. ; xxviii, 6, est appliqué à J.-C., Hébr. i, 5. S. Aug. De Civit, xvii.
  44. Devant toi ; de même LXX. Vulg., devant moi : cette leçon paraît préférable ; de même au vers. 16 (comp. Jér. xxxv, 19 ; I Rois, ii, 30, 35) ; à moins, ce qui est vraisemblable, que la véritable leçon soit celle des Paralipomènes, (I, xvii, 13) comme je l’ai retirée de celui (Saül) qui était avant toi (I Cor. vi, 19).
  45. Cette prophétie est l’une des plus importantes de l’Ancien Testament. Elle marque un notable progrès dans l’histoire de la révélation messianique : le Rédempteur n’appartiendra pas seulement à la race de la femme (Gen. iii, 15), à la race de Sem (Gen. ix, 26), à la postérité d’Abraham (Gen. xii, 3 sv.), à la tribu de Juda (Gen. xlix, 10). Sa famille même est déterminée : la famille de David est proclamée par Yahweh la dépositaire de la royauté messianique par laquelle doit être réalisée cette promesse faite à Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité. »
  46. 18-29. Comp. I Par. xvii, 16-27.
  47. 19. C’est agir à mon égard selon la loi de l’homme. Sens incertain ; I Par. xvii, 17, a une leçon différente : « Vous daignez porter vos regards sur moi à la manière des hommes, vous qui êtes élevé. »
  48. 21. Votre parole, une promesse spéciale faite à David (I Sam. xvi, 12 : comp I Par. xvii, 19), et en général les promesses messianiques (Gen. xlix, 10 ; Nombr. xxiv, 17 sv. : comp. I Par. xxviii, 4).
  49. 23. Au lieu de leartséka (en faveur de votre terre), il faudrait sans doute lire, à la suite des LXX, legâresch (comp. I Par. xvii, 21) : pour chasser, ou en chassant (comme il a fallu le suppléer dans la traduction), de devant votre peuple, etc.
  50. S’est enhardi, m. à m. a trouvé son cœur.
  51. 1-18. Comp. I Par. xviii, 1-17.
  52. Les rênes de leur capitale (hébr. Métheg-Ammah en prenant le mot ammah comme un dérivé de êm, mère, dans le sens de métropole), de Geth). Le vrai sens de cette locution nous semble indiqué par l’endroit parallèle I Par. xviii, 1 : David prit Geth et ses filles (les villes de sa dépendance) de la main des Philistins.
  53. Hadadézer (c’est la forme originale de ce mot écrit quelquefois, — toujours par la Vulg., — Adarézer), c.-à-d. celui dont Hadad, dieu solaire et principale divinité des Syriens, est le secours.
  54. Mille sept cents cavaliers. La plupart des interprètes modernes préfèrent la leçon de I Par. xviii, 4 : mille chars et sept mille cavaliers.
  55. Joram : la vraie leçon paraît être Adoram (I Par. xviii, 10).
  56. À la Syrie, hébr. Aram, ou mieux, d’après I Par. xviii, 11, à Edom. Les deux lettres resch et daleth s’échangent facilement.
  57. Les Syriens, hébr. Aram. La mention de la Vallée du Sel et tout le contexte montrent qu’il faut lire les Edomites (ou Edom).
  58. Achimélech, fils d’Abiathar. D’après d’autres textes, il faudrait lire : Abiathar, fils d’Achimélech (I Sam. xxii, 20 : comp. II Sam. xv, 24, 35 ; xvii, 15. al.).
  59. 18. Était chef, suppléé d’après I Par. xviii, 17Conseillers intimes ou ministres d’État : en hébreu kôhânim, prêtres, peut-être ici en un sens primitif de ministres. Comp. I Par. xviii, 17 ; I Rois, iv, 5. Vulg. Sacerdotes.
  60. À la table de David, m. à m. à sa table, comme ont lu les LXX. L’hébreu actuel, suivi par la Vulgate, porte à ma table, ce qui ne donne pas un sens satisfaisant.
  61. Hadarézer, le même que l’Hadarézer du chap. viii.
  62. Les nombres diffèrent de ceux de I Par. xix, 18, par suite d’erreurs de copistes.
  63. Devant Israël. La Vulg. ajoute, eurent peur et s’enfuirent avec 58 mille hommes devant Israël : ces mots manquent dans les LXX.
  64. Comp. I Par. xx, 1a.
  65. Un soir : le soir commençait à 3 heures ; nous dirions, une après midi. — S’était levé. après avoir fait la sieste. — Il aperçut de dessus le toit une femme qui se baignait ; non comme dit la Vulg. : une femme qui se baignait, vis-à-vis sur son toit ; elle se baignait dans la cour de sa maison, où se trouvait une fontaine, selon l’usage oriental.
  66. Puis elle se purifia de sa souillure. Ou bien : Or elle était en train de se purifier (par le bain) de sa souillure (mensuelle).
  67. Et le suivant, le lendemain, pourrait se rattacher au vers. 13.
  68. Ne saviez-vous pas que les assiégés lanceraient des traits du haut de la muraille ? m. à m. ne saviez-vous pas ce qu’on lance de dessus la muraille ?
  69. Les LXX ajoutent : David s’irrita contre Joab et il dit au messager : « Pourquoi vous êtes-vous approchés de la ville pour combattre ? Ne saviez vous pas que les assiégés lancent des traits du haut de la muraille ? Qui a frappé Abimélech, fils de Jérobaal ? N’est-ce pas une femme qui a lancé sur lui du haut de la muraille un morceau de meule, ce dont il est mort à Thébès ? Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille ? » De telles répétitions ne sont pas étrangères au style de ces récits.
  70. Quatre fois la brebis, selon la loi (Exod. xx, 37 : comp. Luc. xix, 8). Les LXX mettent sept brebis, comme Prov. vi, 31.
  71. Lorsque l’enfant vivait : m. à m. à cause de l’enfant, lorsqu’il vivait. Le vers 22. il est vrai invite à lire beôdh au lieu de baabour et à traduire simplement : Lorsque l’enfant vivait encore.
  72. Salomon, c.-à-d pacifique, homme de paix.
  73. Yedidiah c.-à-d. bien-aimé du Seigneur, de l’hébr. yadad, aimer (d’où dod, amour, qui a formé aussi le nom de David), et de yâh, abrégé de Yahweh.
  74. 26-31. Comp I Par. xx, 1b-3.
  75. La ville royale. Il faut probablement lire la ville des eaux, comme au vers. 27. Aujourd’hui encore, on distingue très nettement à Amman la citadelle et la ville base, copieusement arrosée.
  76. La couronne de leur roi. Le grec lit Milcom, l’idole des Ammonites. Cette leçon est mieux en rapport avec le poids de la couronne (un talent d’or : plus de 58 kg) On ne mit à la couronne de David que la pierre précieuse.
  77. Les mit aux scies, c’est-à-dire les soumit aux corvées. — Au lieu du texte massorétique he’ebir « fit passer » il faut probablement lire né’ébid, fit travailler et le mot malben n’est pas le four, mais le moule à briques. Cf. Revue Biblique, 1898, p 254.
  78. Au mal, etc. m. à m. Pas, au sujet de ce mal plus grand que l’autre que tu m’as fait, en me chassant. (Ne me chasse pas, car ce serait un mal plus grand, etc.) LXX (récension lucianique) : Non, mon frère, car ce dernier mal serait plus grand que le premier, si tu me chassais.
  79. Les LXX et la Vulgate ajoutent Mais il ne voulut pas contrister l’esprit d’Amnon, son fils, car il l’aimait comme étant son premier-né.
  80. Les tondeurs : la tonte des brebis était une occasion de réjouissances et de festins Comp. Gen. xxxviii, 12 ; I Sam. xxv, 4.
  81. La Vulgate ajoute, après les LXX : et Absalom avait fait un festin comme un festin de roi.
  82. C’est une chose qui était sur les lèvres d’Absalom. Peut-être : car son destin était fixé dans la bouche d’Absalom.
  83. Par la route occidentale ou par le chemin qui était derrière lui. Les LXX (Codex Vaticanus et récension lucianique) portent : Le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda, et voici qu’une grande troupe marchait sur la route de Horonaim, à la descente ; alors le jeune homme placé en sentinelle vint et donna cette nouvelle au roi : « J’ai vu des gens sur la route de Horonaim. au flanc de la montagne. » Horonaim pourrait designer les deux Béthoron : Béthoron le-haut et Béthoron-le-bas.
  84. Vint parler, litt. dit. Toutes les anciennes versions ont lu vathabo, vint, se présenta au roi (LXX, Vulg.), au lieu de vathomer, et cette leçon paraît être la vraie.
  85. Si quelqu’un t’inquiète encore. Le roi a en vue celui auquel revient la vengeance du sang. Voir vers. 11.
  86. Dieu n’ôte pas la vie : Dhorme : Dieu ne ramène pas l’âme, quand l’homme est mort. À quoi bon dès lors de continuer à venger Amnon ?
  87. Le peuple m’a effrayée, en demandant mon fils pour le mettre à mort. Vulg., je suis venue dire ces choses au roi en présence du peuple ; S. Jérôme a pris yérouni parf. de yaré craindra, pour le futur de raah, voir.
  88. Les LXX ajoutent : Les serviteurs de Joab vinrent vers lui, avec leurs vêtements déchirés, et ils dirent : Les serviteurs d’Absalom ont mis le feu au champ.
  89. Quatre ans : l’hébreu actuel porte quarante, et c’est ainsi qu’ont lu les LXX et la Vulg., mais ce nombre ne pourrait que se rapporter ou à la première onction de David, laquelle n’a rien à faire ici, ou à son avènement au trône, ce qui nous amènerait à la dernière de son règne, hypothèse également inadmissible. La vraie leçon paraît être quatre ans (Syr. Arab. et plusieurs manuscrits de la Vulg.), comptés à partir du retour d’Absalom à Jérusalem, ou de son entière réconciliation avec David, ou enfin de ses intrigues pour arriver à la royauté (vers. 1).
  90. Sur toi, etc. La Vulg. explique le sens : Que le Seigneur use envers toi de bonté et de fidélité ! Elle ajoute : parce que tu as fait preuve de bonté et de fidélité.
  91. Tout le peuple passa vis-à-vis du chemin du désert. LXX : Tout le peuple passa devant lui, sur la route de l’olivier qui se trouve dans le désert.
  92. Dans les plaines (keri : bearboth), les steppes du désert de Jéricho (II Rois, xxv, 5). Le chétib semble préférable : beabroth, c.-à-d. les passages, les gués du Jourdain. Réfugié près de ces gués, David pouvait facilement, en cas de danger, passer d’une rive à l’autre.
  93. Ton malheur, le malheur que tu mérites.
  94. Qu’ai-je à faire avec vous ; litt. qu’y a-t-il à moi et à vous : hébraïsme. pour dire : Que nous importe ? Laissez faire. Cf. Jos. xxii, 24 ; Jug. xi, 12 ; II Sam. xvi, 10 ; xix, 22 ; I Rois, xvii, 18 ; II Rois, iii, 13 ; II Par. xxxv, 21 ; Matth. viii, 29 ; Marc, i, 24 ; Luc, viii, 28.
  95. Mon affliction, en lisant, avec la Vulg. beoneyi. Dans l’hébreu le chethib porte haavoni, ma faute, le keri, mon œil (mes larmes ?).
  96. Lui jetant des pierres, m. à m. jetant des pierres à côté de lui. Ces derniers mots sont sans doute une répétition fautive.
  97. Fatigués à… (LXX, Vulg.) Le nom du lieu a disparu. La recension lucianique des LXX porte : vers le Jourdain, ce qui est peut-être une conjecture. On prend souvent Ayéphim comme un nom propre.
  98. Après Je ramènerai à toi tout le peuple, les LXX portent : de même que revient la fiancée vers son époux. C’est seulement l’âme d’un seul homme que tu poursuis, et tout le peuple sera en paix.
  99. Une ourse privée de ses petits. Les LXX ajoutent : ou comme un sanglier hérissé, dans la plaine.
  100. Au combat, hébr. baqerab. Les LXX et la Vulg., ont lu beqirham, au milieu d’eux.
  101. 20. Ils ont passé le ruisseau. LXX et Vulg., ils ont passé outre, après avoir bu un peu d’eau.
  102. 24. Mahanaïm : voy. ii, 8. Vulg., aux Camps : c’est la traduction du nom propre.
  103. 25. L’Ismaélite, d’après les LXX et I Par. ii, 17. Hébreu : l’Israélite. Vulgate : le Jezraélite. — Fils de Naas. LXX (lucianique) et I Par. ii, 17, d’Isaï (Jessé).
  104. XVII, 2. Il mit le peuple ; LXX (lucianique), il divisa le peuple en trois corps.
  105. Resta suspendu, d’après les versions ; l’hébreu donne pas un sens satisfaisant.
  106. Je t’aurais bien donné, m. à m. Sur moi (il m’incombait) de te donner.
  107. Prenez garde chacun de toucher au jeune homme. Versions : Gardez-moi le jeune homme.
  108. Je ne veux pas m’attarder auprès de toi. LXX : Je commencerai donc moi-même, avant toi. — Trois javelots, d’après les LXX et la Vulg. Hébr., plutôt trois bâtons pointus.
  109. Le monument, la stèle. — Main (yad) d’Absalom.
  110. Chemin de la Plaine du Jourdain ; hébr. kikkar avec l’art. Les LXX considèrent ce mot comme un nom propre. Vulg., chemin plus court ; ce chemin n’était pas plus court, mais plus facile que celui de la montagne.
  111. Cria (iqrâ). LXX (lucianique) s’approcha (iqrab). — Victoire, ou simplement Salut.
  112. Le vers. xix, 1 de l’hébreu est le vers. xviii, 33 de la Vulgate qui, dans le chap. xix, se trouve en retard d’un verset sur l’hébreu.
  113. Dans les LXX et la version syriaque, la deuxième partie du vers. 12 (Et ce qui se disait…) est avant la première. À bon droit.
  114. 18, 19. Des interprètes font de Et Siba… était passé un épisode indépendant concernant Siba.
  115. Déjà le bateau qui devait transporter… était passé. Traduction très incertaine. Des exégètes, corrigeant le premier mot (âberû au lieu de âberâh), lisent : Ils passèrent le gué pour faire passer la maison du roi et faire ce qui serait bon à ses yeux. D’autres, adoptant la correction des LXX (âbedu hàabôdâh au lieu de âberâh hââbârâh : échange du resch et du daleth) : Ils firent (se mirent à) l’œuvre pour faire passer la maison du roi et faire ce qui serait bon à ses yeux.
  116. De Jérusalem. D’autres traduisent : Lorsqu’il se rendit au devant du roi à Jérusalem, et non pas au Jourdain.
  117. Pourquoi tant de paroles, m. à m. pourquoi parles-tu (LXX, lucianique : multiplies-tu) encore tes paroles.
  118. Et même David m’appartient plus qu'à toi. LXX. Et même je suis ton premier né (bekor au lieu de bedâvid)
  119. Et ne se dérobe à nos yeux, ne nous échappe (Vulg.). LXX, ne nous ombrage les yeux, ne trouble notre regard, c’est à-dire ne nous cause de l’ennui et de l’embarras.
  120. Joab avait, etc. La première partie de cette phrase est difficile et diverses corrections ont été proposées. Comme il s’avançait (m. à m sortait), l’épée tomba. LXX. elle (l’épée) s’échappa et tomba.
  121. Tous les hommes d’élite de ces tribus. Le texte hébreu que suppose cette traduction (Vulg. hébr. iqqahalou, sans le vav consécutif) semble préférable à la leçon actuelle… jusqu’à Abel, à Beth-Macha, et tout Bérim ; ou bien, et chez tous les Bériens (pays et hommes absolument inconnus) ; et ils (les hommes des tribus d’Israël traversées par Joab) se rassemblèrent, etc. D’autres supposent que Séba (qui vient d’être nommé) est le sujet de la phrase. Quant au mot bêrîm, hapax dont la traduction par hommes d’élite est très douteuse il le remplacent, en s’appuyant sut la variante des LXX, par bikrim. les Bokrites, ceux même de la famille de Séba. Dans ce cas, le sujet du vers. 15 désigne les Israélites restés fidèles à David.
  122. Qui atteignait le rempart, m. à m. Et elle se tenait (se tint) sur le rempart, que d’aucuns reportent après Une femme avisée. — S’efforçait de faire tomber, peut-être creusait une fosse (une mine) pour faire tomber.
  123. 18, 19. LXX. Autrefois on disait : qu’on demande dans Abel et dans Dan (ville du voisinage d’Abel) si c’en est fini de ce qu’ont établi les fidèles d’Israël.
  124. D’après les LXX : Et ta femme rentra dans la ville et parla à tout le peuple.
  125. Conseiller intime ; hébr. kôhén ordinair. prêtre. Vulg. sacerdos.
  126. Consulta la face de Yahweh, c.-à-d., comme l’explique la Vulgate, interrogea le Seigneur par l’Urim et le Thummim, pour connaître la cause du fléau.
  127. 8. Michol : leçon fautive (I Sam. xviii, 19) il faut lire Merob. — De Molathi, m. à m. le Molathite, sans doute habitant d’Abel-Mohola.
  128. 14. À Séla, localité inconnue, peut-être la même qui est mentionnée Jos. xviii, 28. Vulg., sur le côté.
  129. Des exégètes, adoptant la lecture du kethib pour le mot Jesbi, traduisent : David étant fatigué, ils firent halte à Nob. Là un homme de la race de Rapha, etc. D’autres corrections (vg. à Gob, à cause du vers. 18), sont proposées pour ce texte difficile. Au lieu de David était fatigué, les LXX (lucianique) fournissent, avec une légère transposition, la lecture : Et se leva Dodo, fils de Joas, qui était l'un des fils de Rapha.
  130. 18-22. Parallèle à I Par. xx, 4-8.
  131. 19. Texte difficile et altéré. On corrige souvent d’après I Par. xx, 5 : Et Elchanan, fils de Jair, tua Lachmi, frère de Goliath de Geth. Vulgate : Adéodat (trad. de Elchanan), fils de Saltus (c.-à-d. bois : trad. de Jaïr), tisseur en diverses couleurs (trad, de ôreghim) ; Bethléhémite, tua Goliath de Geth, qui avait une lance, etc. Sous ces désignations figurées, S. Jérôme croit reconnaître David, ce qui est tout à fait invraisemblable.
  132. 1 sv. Ce cantique se retrouve dans le Psautier (Ps. xviii) avec des variantes nombreuses, mais de peu d’importance. Nous suivons ici, aussi fidèlement que possible, le texte de Samuel.
  133. 11. Il apparut, hébr. yérêh ; dans le Ps. xviii, on lit védéh, il planait, était porté.
  134. Il les dispersa, mes ennemis.
  135. Avec l’homme droit, m. à m. avec le vaillant parfait.
  136. Avec toi je me précipite sur les bataillons armés. LXX (lucianique) : Avec toi, j’ouvre une brèche.
  137. Il conduit, etc. Texte douteux. On a, au Ps. xviii, 33 : il rend ma voie parfaite.
  138. Ils regardent ; Ps. xviii. Ils crient, ce qui est garanti par le parallélisme.
  139. Ils sortent tremblants, en suivant la leçon du Psaume. Ici l’hébr. porte, ils se ceignent, pour s’enfuir plus vite, de leurs forteresses.
  140. Toi qui m’élèves au-dessus de mes adversaires ne cadre guère, au point de vue du parallélisme, avec ce qui précède et ce qui suit, où l’on parle de Dieu à la 3e personne. On reporte parfois ce membre de phrase au vers. 44, après Tu me délivres des révoltes de mon peuple. L’harmonie des strophes se trouve ainsi rétablie.
  141. Haut placé. LXX, qu’a exalté le Très-Haut.
  142. Vulgate : Et ma maison n’était pas si grande devant Dieu pour qu’il fît avec moi un pacte éternel, ferme en toutes choses et assuré ; car ce pacte est tout mon salut et toute ma (ou sa) volonté, et rien n’en provient qui ne porte ses fruits.
  143. Sur place, de l’hébr. yaschab ; d’autres, avec la Vulgate, jusqu’à ce qu’il n’en reste rien, de l’hébr. schabath, cesser.
  144. 8-39. Liste parallèle à celle de I Par. xi, 11-41.
  145. Le texte hébreu de ce verset est évidemment altéré ; pour certains mots il faut à tout prix recourir au texte parallèle de I Par. xi. — Jesbaam, fils de Hachamoni, d’après I Par. L’hébreu de Samuel porte Yôschêb baschschébeth, le Tachmonite. Les LXX paraissent avoir lu Isboseth (distinct du fils de Saül). — Il brandit sa lance, d’après I Par., le texte étant ici intraduisible. — Vulgate : « Celui qui était assis dans la chaire, le plus sage, le premier entre les trois ; c’est lui qui, comme le petit ver le plus tendre du bois, tua huit cents hommes en une seule fois. »
  146. 17. N’est ce pas le sang, etc. ; m. à m. Est-ce le sang… LXX : Est-ce que je boirai le sang de ces hommes, etc.
  147. D’entre les trois. Il faut lire : d’entre les trente, autrement la suite du vers. ne s’expliquerait pas. Des critiques partent de là pour lire au vers. 18 : chef des trente... et il eut du renom parmi les trente. La version syriaque favorise cette lecture. — Mais il n’égala pas les trois, m. à m., mais il n’arriva pas jusqu’aux trois.
  148. 20. Les deux ariels, litt. lions de Dieu : c’est le nom que les Perses et les Arabes donnent encore aujourd’hui à des guerriers d’une valeur extraordinaire. LXX : les deux fils d’Ariel de Moab.
  149. 21. D’un aspect redoutable, m. à m. (qeri) homme d’aspect.
  150. Et il eut du renom parmi les trois vaillants ; plutôt peut-être, parmi les trente.
  151. Voir fin de 19 (note).
  152. 36. On lit I Par. xi, 38 ; Joël, frère de Nathan : Mibahar, fils d’Agarat : ce dernier texte est probablement altéré.
  153. Trente-sept, savoir trois de la première classe (vers. 8-12), deux de la deuxième (vers. 18-23), et 32 de la troisième (vers. 24-39), en comptant trois noms dans le texte amendé du vers. 34. D’autres retrouvent les trente-sept en comptant le nom omis dans la deuxième triade.
  154. XXIV. Comp. I Par. xxi.
  155. 5, 6. LXX (en partie d’après la recension lucianique) : Ils passèrent le Jourdain et commencèrent par Aroër et la ville qui est au milieu du torrent (cf. Deut. ii, 36 ; Jos. xiii, 9, 16), puis ils vinrent par Gad jusqu’à Jaser (ville de la tribu de Gad, sur la frontière d’Ammou ; Nombr. xxi, 24, 32 ; Jos. xiii, 25). Ils vinrent à Galaad et dans le pays des Hethéens à Cadès. Ils vinrent à Dan et de Dan ils tournèrent vers Sidon.
  156. Sept années (comp. Gen. xli, 27, 30 ; II Rois, viii, 1) ; les LXX ici et les Paralipomènes. (I, xxi, 12) disent trois années : ce qui répond mieux aux trois mois et aux trois jours.
  157. Pour le début de ce vers. on lit dans LXX : Et David choisit la peste pour lui. Or les jours étaient les jours de la moisson des blés et la plaie commença sur le peuple et il mourut etc.
  158. 16, 17. Au point de vue logique, le vers 17 aurait sa place plus naturelle avant : Et Yahweh se repentit (vers. 16).
  159. Après se dirigeaient vers lui, les LXX ajoutent : Et Areuna était en train de piétiner le froment.