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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/454

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à ce que nous lisons au sujet de Jean : « Voilà que j’envoie mon ange au-devant de mes pas. » Mat. 11, 10. C’est ce que nous n’acceptons pas absolument, ne pouvant admettre parmi nous des âmes tombées du ciel. Je ne sache point avoir lu d’autres commentaires sur ce prophète, à l’exception du court manuscrit d’Appolinaire, qui doit être appelé moins une interprétation que des notes.

LE LIVRE COMMENCE.

« Menace de la parole du Seigneur à Israël, par le ministère de Malachie. » Mal. 1, 1. Les Septante : « Commencement de la parole du Seigneur au sujet d’Israël, par le ministère de son ange. » Ce que signifie « omis », c’est-à-dire, « charge pesante », que l’hébreu exprime par massa, et Aquila par ἄρμα « fardeau », ou ce que veut dire λῆμμα ou « action de prendre », comme ont traduit les Septante et autres interprètes, nous l’avons dit à l’occasion d’autres prophètes. Car Nahum écrit : « Onus Ninive », « fardeau pour Ninive ; livre de la vision de Nahum d’Elcesaï. » Nah. 1, 1 seqq. Habacuc dit : « Fardeau que vit Habacuc, prophète. » Hab. 1, 2. Zacharie : « Poids de ces paroles du Seigneur pour la terre d’Adrach et de Damas, son repos. » Zac. 9, 1 et 12, 1. Et encore à la suite : « Poids de la parole du Seigneur sur Israël. » Contentons-nous de cette explication, et maintenant disons seulement que cette expression « pondus », poids de la parole du Seigneur à Israël ou, comme traduisent les Septante, « sur Israël », est menaçante sans doute, puisqu’elle est dite « poids », mais n’est pas exempte de consolation, parce qu’elle est acceptée non contre Israël, mais pour Israël. Autre chose est en effet quand, par exemple, nous écrivons à tel ou à tel, et autre chose quand c’est contre un tel et un tel ; dans le premier cas, il y à mélange d’amitié ; dans le second, une très claire déclaration d’inimitié. Il faut savoir aussi que lorsque Israël, c’est-à-dire les dix tribus, sont emmenées en captivité, les deux tribus do Juda et Benjamin sont indifféremment désignées par l’ancien nom d’Israël. Quant à l’expression : « Parla main de son ange ou de Malachie », entendez : œuvres, ministère. Aussi c’est par la main d’Aggée, parla main de Jérémie et par la main de Moïse qu’est venue la parole de Dieu. Ce n’est pas à ceux dans les mains de qui se trouve, l’iniquité, ni ceux dont la droite est chargée de présents et dont les mains sont pleines de sang que la parole de Dieu se communique, mais à ceux qui lavent leurs mains parmi les justes. C’est de ces eaux que Pilate même s’efforça de laver ses mains, pour no point consentir aux blasphèmes des Juifs ; de ces eaux que le prophète dit avec transport : « Il m’a conduit auprès des eaux réparatrices ; »