Aller au contenu

Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et ont obligé de réduire encore le nombre des caractères appartenant à chaque genre, à chaque espèce. Tel est le motif et l'origine de l'augmentation du nombre des alcalis. Il faut avouer toutefois que les chimistes ont un peu usurpé les limites de cette découverte, en donnant, sans fondement, le nom d'alcali à une foule de substances nouvelles qui sont loin de réunir les conditions nécessaires pour être rangées dans cette classe de corps. Les alcalis organiques étant devenus un objet de mode, chacun a voulu en trouver un ; les plantes, en général, ont dû, bon gré, mal gré, satisfaire à tout prix les exigences de leurs expérimentateurs, et se soumettre aux tortures des réactions chimiques (auxquelles on doit vraisemblablement la découverte de quelques-uns d'entre eux), sous peine d'être rejetées pour jamais de la matière médicale. Comme tant d'autres végétaux, la pomme de terre a dû subir cette épreuve, et, quoique très-innocente d'ailleurs, elle n'en a pas moins fourni un poison dangereux et violent ! Ce poison s'appelle Solanine.

La solanine, soupçonnée d'abord par Baup, découverte en 1821 par Desfosses, et obtenue plus tard à l'état de pureté par MM. Otto et Henry, existe dans plusieurs plantes de la famille des solanées, telles que la douce-amère, la morelle, le solanum verbascifolium, etc. Elle a cela de particulier, qu'elle ne se rencontre pas toujours dans toutes les parties de