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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/111

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On a observé que les pommes de terre crues poussent à la production du lait, et cuites, à celle de la graisse. L'influence de cet aliment sur la sécrétion lactée sera traitée ailleurs (105) ; je me contente de dire actuellement que ce tubercule cru doit être administré avec prudence ; donné en trop grande abondance, il est regardé comme un régime débilitant ; il n'en faut pas donner plus de la moitié de la ration qui doit composer la nourriture journalière. Ainsi, dans le cas où une vache consommerait 20 livres de foin par jour, on ne doit lui donner que 10 livres de foin et 15 à 20 livres de racines.

Si l'on veut engraisser des codions et des bœufs, on commence par donner la pomme de terre crue ; à moitié terme, on la fait cuire et on la laisse un peu aigrir, pour les cochons seulement, après y avoir ajouté assez d'eau pour la délayer. On mélange un peu de farine d'orge à cette bouillie, et on y ajoute un peu de sel ou de salpêtre avant de la donner aux animaux.

M. Ribeck, de Lindow, a démontré, le premier, par des essais pratiques, le peu de fondement de cette idée, que les chevaux ne peuvent consommer avec avantage la racine de la pomme de terre. Si ces animaux refusent ce tubercule lorsqu'il est cru, ils le mangent très bien si on le leur donne cuit et refroidi. Ce genre d'alimentation, qui est déjà répandu dans plusieurs contrées de la France septentrionale, menacerait-il de détrôner l'avoine ?