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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/13

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sauvage ou spontanée. Les Indiens la cultivent abondamment au Chili et au Pérou, pour leur subsistance ; elle se rencontre pareillement dans les forêts de Santa-Fè-de-Bogota, d’où nous viennent les bonnes espèces de quinquina.

Elle a été apportée, du Pérou, dans la province de Betanzos en Galice (péninsule espagnole), vers l’an 1530, où elle est devenue tellement indigène, qu’elle y peuple les vignes et les champs ; elle y est connue sous le nom de castana marina (châtaigne des bords de la mer), et y donne des tubercules fort petits, les uns doux, les autres très-amers, ceux-ci ronds, ou longs et blancs : ceux-là longs et rouges. Des échantillons envoyés et cultivés en France en 1826, ont fait connaître que ces tubercules poussent très-lentement ; les longs ont l’œil très-apparent, avec une raie égale à celle que peut former l’ongle sur la cire ; les ronds ont l’œil également apparent, mais dépourvu de raie. A la troisième culture, ils ne présentent plus aucune différence avec la parmentière, que celle du volume.

3. L’un des premiers auteurs connus qui ait parlé de la pomme de terre, est un Espagnol qui avait fait la guerre en Amérique à la suite des vainqueurs du Pérou. Pierre Cieca[1] décrit ainsi ce végétal : « Dans le voisinage de Quito. les habitants cultivent, outre

  1. Chronique, Part. 1, Chap XL.