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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/14

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le maïs, une espèce de plante de laquelle ils se nourrissent principalement ; ils la nomment papas : ce sont des racines à peu près semblables à des truffes, mais sans écorce ou enveloppe particulière, qui se mangent cuites comme les châtaignes. On les sèche au soleil pour les conserver, sous le nom de chumo. Plus tard Zarate, et ensuite Lopez de Gomara, prêtre espagnol, dans son Histoire générale des Indes, publiée en 1553, font également mention des papas, nom généralement usité alors pour désigner la pomme de terre.

Cardan, qui recueillait toutes les notions répandues de son temps sur le Nouveau-Monde[1], avait, dès 1557, connaissance des papas, qui donnent, disait-il, une nourriture substantielle nommée éïuno ; c’est, selon cet auteur, une sorte de truffe qui croît dans une région du Pérou nommée Collao ; des personnes qui en ont trafiqué dans le Potose, se sont fort enrichies avec cette seule racine. « La plante, dit Cardan, a paru semblable à l’argémone, espèce de pavot auquel Cieca, militaire peu instruit, l’avait assez mal à propos comparée. »

4. Joseph Acosta[2] dit aussi que les Péruviens emploient, au lieu de pain, des racines séchées au soleil, nommées chunno ; on les mange fraîches,

  1. De rerum varietate, Lib. 1, Cap.3, p. 16, lre Edit. ; Basile, 1557, in-folio.
  2. Histoire des Indes, Liv. 3, Chap. 20, et la traduct.n française.