Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/179

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auteurs de ces expériences, que c’est à l’excès d’humidité contenue dans les tubercules qu’est due leur putréfaction. M. Payen a obtenu des résultats à peu près semblables (70), mais il en déduit des conséquences tout opposées.

MM. Girardin et Bidard concluent en définitive que : i° la maladie des tubercules résulte d’une simple fermentation, qui rentre dans le cadre des fermentations ordinaires ; 2° la cause ne peut en être attribuée à un développement anormal de champignons, mais plutôt à la production de cette matière rougeâtre qui apparaît au début de la maladie, et qui, agissant à la manière d’un ferment, détermine bientôt la putréfaction de l’albumine, laquelle, à son tour, provoque la désorganisation du tissu cellulaire ; l’origine du phénomène remonte aux conditions atmosphériques peu favorables de cette année ; 3° à aucune époque de la maladie, la fécule ne subit d’altération ; 4° à l’exception d’un peu d’hydrogène sulfuré, il ne se forme aucun produit important ; 5° à la première période de la maladie, les tubercules peuvent servir sans inconvénient à la nourriture des bestiaux.

72. Jusqu’ici les divers auteurs dont nous avons parlé, ont représenté l’altération des tiges comme précédant toujours celle des tubercules ; M. Durand, d’accord avec mes propres observations (69), écrit à l’Académie[1] que les faits qu’il a recueillis ne pa-

  1. Académie des Sciences de Paris, séance du 14 octobre.