Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/21

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plaines, alors incultes, qu'aucun engrais n'est venu animer, donnent encore à l'automne suivant des milliers de sacs de tubercules précieux, presque aussi substantiels que le pain du plus pur froment. On commence à se persuader de l'importance des généreux efforts de Parmentier ; les calamités de l'année 1786, en entraînant la perte des fourrages, et par suite la mortalité des bestiaux, en déterminant la moucheture des blés, et en réduisant le produit des récoltes au tiers dans un grand nombre de cantons, achèvent l'œuvre, et complètent le triomphe de cette solanée. (Dict. d'hist. nat., 1889, t. 8, p. 303.)

11. Grâce à ces efforts noblement encouragés par Louis XVI, qui daigna accepter de Parmentier un bouquet composé des fleurs de la pomme de terre, tout le monde fut bientôt convaincu des avantages de cette culture. Les résultats obtenus par ce savant agronome furent si universellement accueillis, que François de Neufchâteau, ministre de l'intérieur en 1797, proposa de substituer au nom de cette solanée, celui de parmentière. Qu'il est digne du souvenir de ses semblables, celui qui donna la santé et l'aisance à des milliers de malheureux destinés à mourir de faim ou de misère ! Ce qui distingua surtout ce savant désintéressé, c'est son infatigable persévérance à poursuivre ses recherches au milieu des obstacles suscités par les préjugés. Que n'a-t-il pas fait pour