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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/37

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tre amenées, à cet égard, à la perfection de préparation et d'accroissement désirables, il serait préférable, du moins pour les grandes exploitations, d'y substituer la culture de la betterave, du rutabaga (chou de Laponie, chou-navet jaune), des choux, des féveroles, etc., à celle de la pomme de terre. L'expérience de 1845 démontre, d'une manière bien fâcheuse, qu'il est une limite au-delà de laquelle on ne peut pas compter sur la rusticité des pommes de terre, sans s'exposer aux plus graves mécomptes.

Parmi les divers procédés proposés pour la culture des pommes de terre, M. le comte Marin, habile agronome, propose le suivant comme offrant à la fois le plus d'économie et les plus belles récoltes. « En automne, on laboure le plus profondément possible, avec une forte charrue, ou mieux encore avec la pelle, les vieux prés naturels ou artificiels qu'on veut détruire ou renouveler. On sacrifie la seconde coupe ou refoin, que l'on enfouit. En mars ou avril, on plante, au cordeau, les tubercules entiers, en les enfonçant de deux à trois pouces, et à vingt ou vingt-quatre pouces de distance. Des femmes ou des enfants peuvent faire cette plantation, qui n'exige aucun labour nouveau ; afin de ne pas remuer le gazon, qui n'est pas entièrement décomposé, on se borne à de très petits creux faits avec la bêche ou le plantoir. Peu avant que la pomme de terre paraisse, on donne, à plusieurs reprises et à divers