Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/6

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petit nombre d’entre elles. Il est résulté de ce conflit une grande exagération du mal, dont l’apparition subite a effrayé d’abord, et la propagation d’idées mal fondées, qui n’ont pas peu contribué à augmenter les pertes.

De tous les présents faits à l’Europe par l’Amérique, aucun n’a eu une action plus puissante sur la civilisation que la pomme de terre, car l’espèce humaine s’est le plus rapidement multipliée dans les pays où ce précieux tubercule a presque entièrement remplacé les céréales dans la consommation des classes ouvrières. L’Irlande et la Grande-Bretagne sont des exemples frappants de cette imposante réalité. C’est donc avec raison que la maladie de 1845 a excité tant de sympathie de la part des divers Corps savants, et en particulier de la part de la Chambre Royale d’Agriculture et de Commerce de Savoie, qui a bien voulu me charger d’étudier cette grave question. J’ose croire que mon zèle et les résultats auxquels je suis parvenu, répondent à une mission aussi honorable, et je remercie la Chambre d’avoir jugé ce Mémoire digne de figurer dans ses Annales.