Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/68

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les éléments de fertilité que contient le sol, c'est par les feuilles qu'elles exploitent les couches atmosphériques à leur profit.

La pomme de terre est une plante aérivore, c'est-à-dire qui se nourrit autant et peut-être plus par l'absorption des substances répandues dans l'air, aspirées par ses feuilles et par ses tiges, que par les matières absorbées de la terre au moyen des racines. Plus une plante tire son aliment de l'air, plus elle a besoin de conserver son appareil aérivore ; c'est pourquoi on ne peut détruire les feuilles et les tiges de cette plante, sans causer un grave dommage à ses fonctions végétatives. C'est là le motif pour lequel la pomme de terre exige la conservation de toutes ses parties vertes pour pouvoir atteindre son entier développement, et la soustraction des feuilles nuit considérablement à la quantité de produit qu'elle fournit. C'est ce qui résulte bien clairement de quelques expériences directes sur cet objet, entreprises par Mollerat, et dont voici les résultats.

Les fanes[1] coupées immédiatement avant la floraison,

  1. II ne faut pas confondre la fane avec la tige. On appelle tige dans les herbes, et tronc dans les arbres, cette partie d'une plante qui, sortant immédiatement du collet de la racine, s'élève vers le ciel, et porte les branches, ainsi que les rameaux auxquels sont attachés les feuilles et les fruits. La fane n'est, rigoureusement parlant, que l'assemblage des feuilles inférieures des plantes, qui sont toujours sèches les premières ; mais on a l'habitude d'entendre par ce mot, l'ensemble général des feuilles que renferme la plante.