Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/69

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on a eu, par hectare, 4,300 lui. de tubercules ; coupées immédiatement après la floraison, le produit a été de 16,300 kil. ; coupées un mois plus tard, le produit est arrivé à 30,700 kil., et à 41,700 kil., coupées un mois plus tard encore. On peut donc conclure des faits précédents, que de semblables essais sont imprudents, et troublent la marche de la végétation, qui a besoin de tous ses organes pour respirer.

Il n'en est pas de même si la section se pratique sur les fleurs seulement. L'organographie et la physiologie botanique nous enseignent à ce sujet que, lorsque l'époque de la floraison arrive et que les organes sexuels des plantes commencent à acquérir leur propriété fertilisante, toute la plante entre dans un état d'effervescence ou d'irritation qui pousse vers les fleurs tous les principes fécondants qu'elle contient. Tous ces principes sont nécessaires pour accomplir l'acte de la fécondation ; ils sont recueillis par les organes sexuels que renferme la fleur et transmis aux ovaires, où ils produisent le développement de la semence. Il en résulte que la plante, qui n'accomplit pas l'acte épuisant de la fécondation, doit naturellement conserver la plus grande partie de ses principes fertilisants, dans toutes les parties de son système. Telle est la cause de l'augmentation du produit par suite de l'enlèvement des fleurs de la pomme de terre.