Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/89

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Le désir d'économiser quelques hectolitres de semence par hectare, a seul pu motiver les pratiques vicieuses dont il vient d'être parlé ; mais des expériences nombreuses, faites sur une grande échelle, dans des localités très différentes, et qui ont donné partout des résultats identiques, ne permettent pas de douter que toute économie de ce genre est une faute d'autant plus grave, que le produit s'est toujours montré proportionnel, dans chaque essai, au volume, et par conséquent à la quantité des pommes de terre employées pour semence. Ces résultats ont tous été favorables à l'emploi du tubercule, sinon les plus gros, du moins entiers et plantés sans être coupés.

Ecoutons à ce sujet les avis d'un agronome à qui ses travaux en ce genre ont assigné un rang distingué dans l'agriculture pratique. « Pour assurer le succès de toute espèce de culture, on ne saurait donner assez de soin aux semences. Ce soin, si important, et toujours trop négligé, l'est surtout pour la pomme de terre. On commence ordinairement par réserver les plus petites pour semence, comme si cette plante faisait exception à la règle générale, de choisir ce qu'il y a de plus beau pour prévenir la dégénération des espèces. On amoncèle les pommes de terre dans des lieux plus ou moins humides, où elles fermentent bientôt Une végétation prématurée se développe : on enlève les premiers germes, qui sont les