Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/140

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jours assez modeste. Considérait-on que l’existence, dans plusieurs couvents, de cours de théologie professés par des religieux, rendait inutile la création de nombreuses chaires à la Faculté universitaire, ou bien l’étude du dogme paraissait-elle encore, aux xve et xvie siècles, moins nécessaire que celle du droit ? En tous cas, les statuts universitaires qui, à diverses reprises, multiplièrent les chaires de droit, n’attribuèrent jamais à la théologie qu’un seul professeur[1] et les statuts de 1605 consacrèrent cet état de choses. Le professeur unique, qui était en même temps doyen de la Faculté, était élu chaque année par les agrégés, le surlendemain de la fête de Pentecôte et pris, à tour de rôle, parmi les membres des quatre ordres mendiants[2]. Depuis 1605, les séculiers eurent part à l’enseignement et au décanat dans une mesure qui varia à plusieurs reprises, mais qui, en fait, ne fut jamais très étendue[3].

Pendant un demi-siècle, à partir de sa réorganisation en 1605, l’enseignement de la Faculté de théologie eut peu d’éclat et son histoire n’offre pas d’épisode digne d’être noté. C’est l’époque, au contraire, où les Jésuites achèvent de conquérir la faveur publique et attirent à leurs cours des élèves de plus en plus nombreux. On sait que le collège fondé à

    l’enseignement théologique à Toulouse, créa aussi pour combattre l’hérésie, un enseignement de même nature à Avignon. Fournier, 1236. La Faculté de théologie fut fondée par Jean XXIII en 1413.

  1. Statuts de 1605. Art. 3, 13 et 14.
  2. Exception doit être faite pour la réforme de Pie II. La bulle de réformation du 22 décembre 1459 attribuait, en effet, cinq chaires à la Faculté de théologie ; mais les prescriptions de cette bulle ne furent jamais exécutées.
  3. Sur 75 élections dont le procès-verbal nous reste pour la période comprise entre 1656 et 1781, nous n’avons relevé que quatorze élections de prêtres séculiers. De 1782 à 1790, au contraire, quatre réguliers seulement furent élus ; le supérieur du séminaire Saint-Charles de la Croix, M. Roux fut élu en 1784 ; M. Lebansais de Viéval, chanoine de Saint-Didier, fut élu en 1785 et réélu en 1786 et 1787 « sans conséquence pour l’avenir » puis réélu une dernière fois en 1790.