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par la confrérie. Le jour même de la fête de ce saint, une messe solennelle était célébrée avec sermon pour les clercs ; d’ailleurs, tous les dimanches, la confrérie faisait dire une messe. Les étudiants devaient tous y assister, convoqués ou non, à peine d’une amende d’un gros pour chaque absence. La confrérie avait acquis six torches et quatre brandons pour les allumer, pendant ces messes, à l’élévation. Aux processions, chaque confrère tenait un cierge[1].

On pourrait citer beaucoup d’autres prescriptions analogues et insister, par exemple, sur les serments imposés au prieur, aux conseillers, aux confrères eux-mêmes[2]. Celles qui précèdent suffisent à marquer le caractère de la confrérie des écoliers avignonais. Notons seulement, pour finir, qu’en retour des charges que leur magistrature leur avait imposées, les anciens prieurs des étudiants recevaient gratis les grades universitaires : s’ils refusaient pour eux-mêmes cette faveur, ils pouvaient en faire bénéficier un étudiant, à leur choix[3].

Les documents sont assez nombreux jusque vers la fin du xvie siècle, qui montrent la confrérie de Saint-Sébastien vivante et agissante. On perd ensuite un moment sa trace. Pour le xviie siècle et le xviiie, les archives n’ont guère conservé, à son sujet, que deux ordres de documents : les procès-verbaux d’un certain nombre d’élections de prieurs ou d’abbés des étudiants et des ordonnances relatives aux entrées gratuites à la comédie que l’usage réservait à certains membres de l’association[4].

  1. Statuts de 1441, art. 7 et 8.
  2. Ib., art. 17 à 21.
  3. Privilège accordé par Julien de la Rovère, le 8 juillet 1497. Fournier, 1411.
  4. Les étudiants se sont toujours montrés jaloux de ce privilège. À plusieurs reprises le vice-légat et, pendant les occupations temporaires, le gouverneur royal l’a confirmé ; mais le nombre des étudiants admis gratis aux spectacles varia suivant le temps : telle ordonnance le fixe à dix, telle autre à huit, six,