Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/322

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Quoi qu’il en soit, dès le début du xviiie siècle, l’Université d’Avignon, ou plutôt ses Facultés de droit et de médecine diffèrent peu, dans leur organisation pédagogique, des Facultés du royaume. La création d’une chaire de droit français à la Faculté de droit, celle de deux chaires d’anatomie et de botanique à la Faculté de médecine, marquent le dernier terme de cette assimilation. D’ailleurs, au milieu des Universités françaises, l’Université d’Avignon, ainsi accrue et complétée, ne fait pas si mauvaise figure. Le nombre de ses maîtres, leur science, le chiffre de ses étudiants, surtout celui des diplômes qu’elle confère, lui assignent parmi ses rivales un rang envié et qu’avec plus d’acharnement que de loyauté, on essaya maintes fois de lui ravir.

Sa Faculté de médecine, par exemple, avec ses dynasties de professeurs, les Gastaldy, les Sarrepuy, les Parrely, les Gautier, avec le célèbre Calvet surtout, jette un vif éclat pendant plus de cent ans. Sauf à Montpellier, on ne trouve nulle part une organisation plus complète, des maîtres plus savants, un auditoire plus nombreux. D’autres Facultés du même ordre sont plus riches, plus indépendantes, dotées d’une plus confortable installation matérielle ; rares sont celles qui fournissent une plus grande somme de labeur, contribuent davantage aux progrès de la science, forment un plus grand nombre de licenciés et de docteurs.

Plus ancienne et prisonnière, si je puis dire, de traditions d’ailleurs glorieuses, la Faculté de droit n’est point aussi prompte aux innovations, mais elle égale sans peine ses rivales. Tandis que la plupart des Universités françaises comptent à peine cinq cours, elle en possède six, comme Orléans et Toulouse, et n’est pas bien loin d’égaler Paris, qui en a sept. Si l’on en croit ses registres, deux cents étudiants, un moment, la fréquentèrent. Elle en comptait encore trente