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nota-si célèbre sur les bords du Dnieper. L’impératrice Catherine avait, fait établir cette peuplade guerrière le long du Couban, depuis l’embouchure de la Laba jusqu’au bosphore Cimmérien, en lui confiant la défense de cette frontière de l’empire, contre les incursions des montagnards belliqueux du Caucase. Ces cosaques fournissaient une milice irrégulière de vingt régimens, dont le tiers était employé à la garde du pays, tandis que le reste était occupé à l’agriculture, au soin de leurs troupeaux, et à la pèche de ces énormes poissons, dont la mer d’Azow, le Bosphore et l’embouchure du Couban, abondent eu si grande quantité. L’administration du pays était confiée à des hommes pris parmi les cosaques mêmes, qui, étant pour la plupart peu éclairés, avaient donné, lieu à une infinité d’abus, et négligé les immenses ressources que leur offraient les localités. Mais M. le duc de Richelieu ne négligeait rien de tout ce qui pouvait contribuer au bonheur et à la prospérité des contrées qu’il administrait : il vit tout ce qu’il y avait de bien à faire dans le pays des cosaques de la mer Moire, et il s’attacha particulièrement à faire jouir ce peuple de tous les avantages de sa position. Il régla les finances du pays, qui jusqu’alors avaient été l’objet des dilapidations des particuliers, et ouvrit des sources nouvelles de revenus publics : ce qui lui permit d’établir des écoles, des hôpitaux, des haras, etc, ; de mieux entretenir les ponts et les chemins à travers les marais qui bordent le Couban, et de fortifier la frontière en faisant élever des redoutes régulières, bâties d’après les