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principes de l’art[1], pour remplacer les chétifs moyens de défense, qui consistaient jusqu’alors en des endos faits de claies et de fascines, où les petites garnisons du cordon étaient postées, et où elles risquaient d’être enlevées ou brûlées à chaque apparition de leurs inquiets voisins. Le service rendu par là aux cosaques, et j’ose même dire à l’empire, est incalculable, et contribuera à perpétuer dans ces contrées le nom de celui qui en a été l’auteur. Avant de finir de parler des cosaques de la mer Noire, je ne dois point oublier de dire que c’est sous l’administration de M. le duc de Richelieu et sur ses représentations, que cette milice a été renforcée, d’une population de 25 mille individus pris parmi les cosaques de l’Ukraine, qui vinrent des gouvernemens de Tchernigow et de Pultawa, s’établir sur les bords du Couban, et prendre part a la défense du pays. Cette mesure diminua beaucoup le pénible service des anciens habitais, et offrit en même teins aux nouveaux, des moyens d’existence plus certains que ceux que leur présentait le pays qu’ils avaient quitté, où le surcroît dépopulation commence déjà a devenir sensible.

Pour connaître tout par lui-même, pour entrer dans les plus petits détails de l’administration, M. le duc de Richelieu parcourait plusieurs fois dans l’année les

  1. M. le duc de Richelieu avait envoyé M. le comte Louis de Rochechouart, officier du génie de grand mérite, tué depuis dans la guerre de 1814 pour exécuter ces travaux de défense de la frontière du Couban ; et, dans deux années de tems, toutes les redoutes, sur urne distance de 200 werstes ou 50 lieues, furent reconstruites.