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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/113

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prouesses : « Je veux — dit-elle — tenter avec vous l’entreprise. »

En somme, Astolphe, ainsi que Sansonnet, sont charmés de l’avoir pour compagne d’armes. Ils arrivent tous trois à Damas la veille de la fête, et se logent dans le faubourg. Là, jusqu’à ce que l’Aurore ait tiré du sommeil son vieil amant, ils se reposent bien plus à leur aise que s’ils étaient descendus au palais du roi.

Dès que le soleil levant a répandu partout ses rayons de flamme, la belle dame et les deux guerriers endossent leurs armes, après avoir envoyé à la ville des messagers. Ceux-ci reviennent leur dire que Norandin s’est déjà rendu sur la place où a lieu la fête, pour voir rompre les lances.

Sans plus de retard, ils vont eux-mêmes à la ville, et, suivant la rue principale, ils parviennent à la grande place, où un grand nombre de chevaliers renommés, divisés en deux troupes, attendent que le roi donne le signal. Les prix qui doivent être distribués en ce jour au vainqueur consistent en une épée et une masse richement ornées, et en un destrier digne de la munificence d’un prince tel que Norandin.

Convaincu que Griffon le Blanc doit gagner le prix de cette seconde joute, comme il a gagné celui de la première, et que l’honneur des deux journées lui reviendra, voulant profiter de cette occasion pour lui offrir une récompense à la hauteur de son mérite, Norandin a fait ajouter aux armes formant le prix du premier tournoi, une épée, une masse et un destrier magnifique.