Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/242

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CHANT XXIII


Argument. — Bradamante fait la rencontre d’Astolphe qui lui confie Rabican et part sur l’hippogriffe. Bradamante va à Montauban, et croyant que Roger est à Vallombreuse, elle lui envoie, par une de ses damoiselles, Frontin richement harnaché. En chemin, la damoiselle trouve Rodomont qui lui enlève le cheval. — Zerbin et Gabrine arrivent à Hauterive, château des comtes de Poitiers, où la méchante vieille accuse Zerbin du meurtre de Pinabel. L’innocent chevalier est condamné à mourir. Arrive Roland avec Isabelle ; il délivre Zerbin et lui rend son amante. Survient Mandricard avec Doralîce. Le paladin combat contre le païen ; le combat est interrompu par un accident. Mandricard est emporté loin de là par son cheval, et Roland arrive à l’endroit où ont demeuré Angélique et Médor ; c’est là qu’il commence à perdre la raison.



Que chacun s’efforce de rendre service à son prochain ; il est rare qu’une bonne action reste sans récompense, et si cela arrive, du moins il ne peut en résulter ni mort, ni dommage, ni honte. Celui qui fait du mal à autrui, tôt ou tard paye sa dette ; car, on ne l’oublie point. Le proverbe dit que les hommes finissent la plupart du temps par se rencontrer, et que les montagnes seules ne bougent pas.

Voyez ce qui arriva à Pinabel pour s’être comporté d’une façon inique : il finit par recevoir le juste châtiment de sa perversité, et Dieu qui, le