Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/275

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autant pour les hêtres, les ormes, les chênes verts et les sapins. Aussi facilement que l’oiseleur, pour faire place nette à ses filets, arrache les joncs, la paille et les orties, Roland déracine les chênes et les vieux arbres séculaires.

Les pasteurs qui entendent un tel fracas, laissant leurs troupeaux épars dans la forêt, accourent de tous côtés en grande hâte pour voir ce que c’est. Mais me voici arrivé à un point que je ne dois pas dépasser, sous peine de vous fatiguer avec mon histoire. J’aime mieux la suspendre un instant, que de vous ennuyer par sa longueur.


CHANT XXIV


Argument. — Roland donne des preuves de folie furieuse. — Zerbin rencontre Odoric, qui avait trahi Isabelle. Il lui fait grâce de la vie, mais, en punition de sa faute, il lui donne Gabrine à garder. Il va à la recherche de Roland, suit ses traces et ramasse ses armes éparses sur le sol. Survient Mandricard, accompagné de Doralice. Il en vient aux mains avec Zerbin, pour avoir l’épée du paladin. Zerbin est blessé à mort, et Isabelle se réfugie auprès d’un ermite. Arrive ensuite Rodomont, qui s’attaque à Mandricard ; mais le combat est arrêté par l’arrivée d’un messager d’Agramant qui rappelle les deux guerriers sous les murs de Paris.



Que celui qui met le pied sur l’amoureuse glu s’empresse de le retirer, et n’attende pas d’être englué jusqu’aux épaules. L’amour n’est, en somme, qu’une folie, de l’avis universel des