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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/287

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trouvé, depuis, un auteur qui en a écrit plus long.

Cet auteur, dont je tairai le nom, écrit qu’après avoir marché pendant une journée à peine, Odoric, pour se débarrasser de sa gênante compagne, mit, en dépit de son serment et du pacte conclu, un lacet au cou de Gabrine, et la laissa pendue à un orme. Il ajoute que, moins d’un an après, Almon lui fit subir le même traitement, mais il ne dit pas en quel lieu.,

Zerbin, qui suivait la trace du paladin et ne voulait pas la perdre, envoie alors de ses nouvelles à son armée, qui devait être fort inquiète à son sujet. Il charge Almon de ce message, en lui faisant force recommandations qu’il serait trop long de raconter. Il fait d’abord partir Almon, puis il envoie également Corrèbe, et ne garde personne auprès de lui, excepté Isabelle.

L’affection que Zerbin et Isabelle portaient au vaillant paladin était si grande, leur désir élait si grand de savoir s’il avait retrouvé le Sarrasin qui l’avait jeté à bas de son destrier avec sa selle, que Zerbin ne voulut point rejoindre l’armée avant la fin du troisième jour.

C’était le terme que Roland avait fixé pour attendre lui-même ! e chevalier qui ne portait point d’épée. Zerbin ne laisse pas’ un seul des endroits par où a passé le comte sans y passer lui aussi. Enfin il arrive parmi les arbres où l’ingrate Angélique avait gravé son chiffre, un peu hors de la route. Il voit la fontaine, le rocher et tout le reste brisés en mille pièces.