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ROLAND FURIEUX.

le roi Charles en apprenant cette nouvelle calamité, et en en recevant de ses propres yeux la confirmation. Il dirige sur-le-champ le gros de ses meilleures troupes vers l’endroit où il entend les cris et la grande rumeur.

Charles appelle à lui le plus qu’il peut de ses paladins et de ses meilleurs guerriers, et fait porter sa bannière vers la place où le païen s’est retiré. Il entend la clameur ; il voit les horribles traces de sa cruauté ; il voit des membres humains épars de tous côtés. Mais en voilà assez pour le moment ; que celui qui volontiers écoute cette belle histoire revienne une autre fois.


CHANT XVII


Argument. — Charles exhorte ses paladins, et attaque avec eux les ennemis. — Griffon, Origile et Martan arrivent à Damas, à la fête donnée par Norandin. Griffon est vainqueur du tournoi ; Martan y montre une grande couardise, mais il usurpe l’honneur de la victoire, tandis que Griffon ne reçoit que honte et outrages.



Quand nos péchés ont dépassé la mesure du pardon, Dieu, pour prouver que sa justice égale sa miséricorde, confie souvent le pouvoir souverain à des tyrans atroces, à des monstres. Il leur donne la force et le génie du mal. C’est pour cela qu’il mit au monde Marius, Sylla, les deux Néron, Caïus Caligula le Furieux ;