Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/97

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rixes. En attendant, elle éloigne tous les coursiers, excepté celui qu’elle veut lui faire tomber sous la main et qu’elle croit déjà avoir trouvé. Mais laissons-la, et retournons vers Charles.

Après la retraite du Sarrasin, Charles fait éteindre partout le dangereux incendie, et remet tous ses gens en ordre. Il en laisse une portion dans chaque endroit faible. Il lance le reste à la poursuite des Sarrasins, pour activer leur déroute et gagner la bataille. Il fait opérer une sortie générale par toutes les portes, depuis Saint-Germain jusqu’à Saint-Victor.

Il recommande aux diverses sections de s’attendre les unes les autres à la porte Saint-Marcel, devant laquelle s’étendait une vaste plaine, et de s’y rassembler en un seul corps d’armée. Là, excitant chacun à faire des Sarrasins une boucherie telle qu’on s’en souvienne toujours, il fait placer les étendards à leur rang, et donne aux troupes le signal du combat.

Cependant le roi Agramant, qui s’est remis en selle malgré la foule des chrétiens qui l’entourent, livre à l’amant d’Isabelle une périlleuse et fière bataille. Lurcanio échange force coups avec le roi Sobrin ; Renaud a devant lui tout un escadron ; avec un courage extraordinaire et un bonheur non moindre, il l’aborde, l’ouvre, le culbute et le détruit.

La bataille en est arrivée à ce point, lorsque l’empereur vient assaillir l’arrière-garde où Marsile avait réuni autour de sa bannière la fleur des