Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/259

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cette proposition à Léon, comme il lui avait transmis les autres.

Léon est tellement assuré de vaincre Roger, tant qu’il aura avec lui le chevalier de la Licorne, qu’aucune entreprise ne lui paraît à craindre. Ignorant que le chagrin a poussé le chevalier jusqu’au fond d’un bois solitaire et sombre, et croyant qu’il est allé se promener à un mille ou deux, et qu’il reviendra bientôt, il accepte la proposition.

Il ne tarde pas à s’en repentir, car celui sur lequel il compte ne reparait pas, ni ce jour, ni les deux jours suivants, et l’on n’a de lui aucune nouvelle. Entreprendre sans lui de lutter contre Roger, paraît dangereux à Léon. Désireux d’échapper au péril et à la honte, il envoie messager sur messager à la recherche du chevalier de la licorne.

Il envoie par les cités, les villas et les châteaux, aux environs et au loin, afin de le retrouver. Non content de cela, il monte lui-même en selle et part à sa recherche. Mais il n’en aurait pas eu de sitôt des nouvelles, non plus que les messagers envoyés par Charles, si Mélisse ne s’était pas trouvée là pour accomplir ce que je me réserve de vous faire entendre dans l’autre chant.