Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/260

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CHANT XLVI


Argument. — Le poète, se sentant arriver au port, nomme les nombreux amis qui l’attendent pour fêter son retour. — Mélisse va à la recherche de Roger, et lui sauve la vie avec le concours de Léon qui, ayant appris le motif du désespoir de Roger, lui cède Bradamante. Tous vont à Paris, où Roger, élu déjà roi des Hongrois, est reconnu pour le chevalier qui a combattu contre Bradamante. On célèbre les noces avec une splendeur royale ; le lit nuptial est préparé sous la tente impériale que Mélisse, grâce à son art magique, a fait venir de Constantinople. Pendant le dernier jour des fêtes, survient Rodomont qui défie Roger ; le combat a lieu, et Rodomont reçoit la mort de la main de Roger.

Maintenant, si ma carte dit vrai, je ne serai pas longtemps à découvrir le port. C’est pourquoi j’espère, en abordant au rivage, accomplir les vœux de ceux qui m’ont suivi sur la mer dans ce long voyage, pendant lequel la crainte de voir mon vaisseau brisé, ou de m’égarer à tout jamais, m’a fait pâlir bien souvent. Mais il me semble apercevoir, mais j’aperçois certainement la terre, et je vois le rivage à découvert.

J’entends comme un cri d’allégresse qui fait frémir les airs et frappe les ondes. J’entends un bruit de cloches et de trompettes qui se confond avec les acclamations du peuple. Voici que je commence à distinguer ceux qui remplissent les