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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/282

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collègues remplis d’étonnement. Oh ! si jamais il met sur ses épaules le manteau de Pierre, quelle ère fortunée, quel siècle de merveilles !

D’un autre côté, étaient retracés les récréations libérales et les jeux de l’illustre jeune homme. Tantôt il affrontait les ours terribles des cimes alpestres, tantôt il chassait les sangliers au sein des marais, des vallées profondes. Ici, monté sur un genêt, il semblait dépasser les vents, à la poursuite du chevreuil ou du cerf antique, qu’il atteignait sans peine et partageait en deux d’un seul coup d’épée.

Ailleurs, on le voyait au milieu d’une illustre compagnie de philosophes et de poètes. Les uns lui démontraient le cours des planètes ; les autres lui dépeignaient la surface de la terre ; d’autres lui dévoilaient les mystères des cieux. Ceux-ci lui faisaient entendre de plaintives élégies, ceux-là des strophes joyeuses, des chants héroïques ou quelque ode sublime. Ici, il prêtait l’oreille aux accords variés de la musique ; là, il exécutait, non sans grâce, un pas de danse.

Dans cette première partie, Cassandre avait peint la jeunesse de cet enfant sublime. Dans l’autre, elle avait rappelé ses actes marqués au coin de la prudence, de la justice, du courage, de la modestie et de cette vertu étroitement unie à toutes les autres, je veux parler de la générosité qui éclaire et illumine tout.

Ici, on voyait le jeune homme, à côté de l’infortuné duc des Insubrien, tantôt lui prodiguer ses