Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/40

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Puis s’étant levé, il la serra de nouveau dans ses bras, et la baisa au front comme sa fille. Tous les chevaliers de la maison de Mongraine et de la maison de Clermont vinrent la saluer d’un air joyeux. Il serait trop long de dire tous les hommages dont l’entoura Renaud qui avait plus d’une fois éprouvé sa valeur pendant le siège d’Albracca.

Il serait également trop long de dire avec quelle joie la revirent le jeune Guidon, Aquilant, Griffon et Sansonnet, qui s’étaient trouvés avec elle dans la cité cruelle ; Maugis, Vivian et Richardet qu’elle avait si vaillamment aidés lors du carnage qu’ils avaient fait des traîtres mayençais et de ces iniques marchands espagnols.

On fixa au jour suivant le baptême de Marphise, et Charles voulut présider lui-même à l’ornement du lieu où devait se faire la cérémonie. Il fit rassembler les évêques et les clercs les plus versés dans les lois du christianisme, et les chargea d’instruire Marphise dans la sainte Foi.

L’archevêque Turpin, vêtu de ses habits pontificaux, vint lui-même la baptiser. Charles la tint, selon le rite consacré, sur les fonts baptismaux. Mais il est temps désormais de secourir le cerveau vide de sens de Roland avec l’ampoule que le duc Astolphe rapporte du ciel, sur le char d’Élie.

Astolphe était descendu du cercle lumineux de la Lune sur la terre, avec la précieuse ampoule qui devait assainir l’esprit du grand maître de la guerre. Jean montra au duc d’Angleterre une herbe dont la vertu était excellente ; il lui ordonna, à son