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Acomodé essonn : Faire cadrer ensemble, assortir. — On n’a pu mezâh di perikî po-zacomôdé : On n’a plus besoin de perruquier pour peigner, coîffer.

Acomodé (s’), v. r. s’Accommoder, se conformer à… s’arranger, être content de… — S’acômodé amistâvmain : S’accommoder aimablement, à l’amiable, terminer amicalement, en ami. — Sacomodé komm chein et chet : Vivre comme chien et chat : S’acomodé komm de voleur sonn fôr : S’accommoder comme larons en foire.

Aconguré, v. a. Conjurer, adjurer, exorciser. — Gi t’acongeûr del pâr de Bon Diew ou del pâr de gran Diu vivan, dimm dîr sou k’ti vin fé vocial : Je te conjure par le nom sacré de Jésus-Christ, de me dire ce que tu cherches : Je t’adjure par le Dieu vivant de me dire ce que tu viens faire ici. On adjure aussi un homme de déclarer la vérité en face de l’Être-Suprême.

Aconplihmain. Accomplissement, s. m.

Acoplé, v. a. Accoupler : joindre, unir, deux êtres, deux choses semblables ; Apparier. — Acoplè de colon : Accoupler des pigeons. — Acoplé de veie chass : Apparier de vieux bas.

Acoplé, v. r. s’Accoupler : se joindre pour la génération. Fig. et par dérision, former une liaison criminelle, des nœuds mal assortis, faire une union qui prête au ridicule, se joindre à pareil à soi.

Acostumanss, s. f. Accoutumance. Vieux. Il vaut mieux dire habitude, coutume, etc.

Acostumé, Acoustumé v. a. n. Accoutumer, donner, prendre l’habitude ; acclimater ; être acclimaté. — Volla roiri, il ess-tacoustumé à l’air de pay : Le voilà guéri, il est acclimaté.

Acoufté (s’), Se blottir, se Tapir, s’accroupir, se ramasser en tas dans une posture raccourcie. — S’acoufté et lé : Se blottir dans le lit. — S’acoufté d’vain n’koinn : Se tapir dans un coin.

Acoukeie, s. f. Accouchée. — Ganss vey l’akoukeie : Allons voir, visiter l’accouchée.

Acoukeu, Acoucheur. s. m. Celui qui fait profession d’accoucher.

Acoukeûss, s. f. Accoucheuse. Sage-femme, ou celle qui en remplit les fonctions.

Acoutrumain. Accoutrement, s. m. Habillement, costume, ajustement, parure. Accoutrement ne se dit plus qu’en mauvaise part : Accoutrement ridicule, extravaguant. Costume est un mot pris de l’italien, qui signifie les usages de différens tems, de divers lieux, relatifs aux objets extérieurs auxquels le peintre est obligé de se conformer. L’ajustement constitue la convenance, les rapports de l’habillement. La parure, moins régulière, est une surabondance d’ornemens souvent inutiles ou superflus ; elle est ennemie de la jeunesse et des grâces : jointe à l’art, elle donne plus d’éclat à la beauté : en s’alliant à l’âge mûr, elle enlaidit la vieillesse. On rit de l’accoutrement du petit-maître : l’homme sensé n’est jamais ridicule dans ses habillemens : Le peintre et l’acteur doivent être sévères sur le costume : nos belles haïssent l’étiquette, et préfèrent l’élégance à la parure.