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Belges organisa une seconde entreprise, dont les agents, partant de l’embouchure du Congo, iraient, en remontant ce fleuve, tendre la main aux établissements qui avaient leur point d’attache à la côte orientale.

Quand Stanley débarqua en Europe, au mois de janvier 1878, l’affaire était décidée. « Le roi Léopold », dit-il[1], « songeait à entreprendre quelque grande œuvre en Afrique… Il voulait faire quelque chose pour rendre utile au genre humain ce vaste pays, que l’absence totale de routes avait fermé jusqu’ici à tout essai de civilisation. »

Ce fut sous la désignation de « Comité d’études du Haut-Congo » que se constitua à Bruxelles, le 25 novembre 1878, un groupe de quelques personnes appartenant à six nationalités différentes, avec le roi pour « fondateur ». Son but était de s’enquérir des conditions dans lesquelles des Européens pourraient s’établir et trafiquer au Congo. Ses recherches devaient porter sur la navigabilité du fleuve et de ses affluents, sur les dispositions des indigènes, sur la nature des produits échangeables, etc. L’expédition qu’il enverrait sur les lieux devrait, en outre, créer des stations, et louer ou acheter les terrains nécessaires pour assurer leur existence, mais elle n’aurait à aucun degré le caractère mercantile[2].

Sous ce dernier rapport, le public se montra plus tard fort incrédule. Stanley raconte[3] que le Comité, pressentant qu’on se méprendrait sur ses intentions, remboursa assez promptement leur mise de fonds à tous les négociants qu’il comptait parmi ses adhérents. Puis, pour bien montrer qu’un changement significatif s’était opéré dans son personnel, il renonça à son nom et prit celui d’ « Association internationale du Congo », sous lequel, comme on l’a vu,

  1. Stanley, Cinq années au Congo, p. 15 et 17.
  2. L’Association internationale africaine et le Comité d’études, par un de leurs coopérateurs, p. 19 et 27.
  3. Stanley, Cinq années au Congo, p. 26.