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il céda plus tard ses possessions à l’État indépendant. Le colonel Strauch, son président, déclara lui-même[1] que cette Association s’était donné la mission d’être simplement l’introductrice de la civilisation et du commerce au centre de l’Afrique, ce qui voulait dire que ses stations ne devaient pas être assimilées à des factoreries, et qu’elle-même comptait abandonner tout le trafic, à ceux que ses expériences fructueuses, — il faudrait bien qu’elle en fît, — engageraient à tenter la fortune sur ses traces. Mais ces affirmations semblèrent démenties par les faits. On leur opposa le texte de traités, en vertu desquels le Comité d’études s’était « engagé à faire le commerce dans ses établissements » et s’en était même réservé le monopole[2]. Une maison belge, qui opérait des transactions commerciales au Congo, passa, en dépit de toutes les protestations[3], pour être l’intermédiaire du Comité d’études[4]. Aujourd’hui cette polémique a heureusement pris fin et n’a plus qu’un intérêt historique.


Son programme. — Il convient de citer maintenant le résumé qu’a donné Stanley des instructions qu’il reçut comme chef de la mission chargée d’exécuter le programme de l’Association. C’est le document le plus authentique que l’on possède sur ce sujet.

« Le 14 août 1879, » dit-il, « j’arrivai devant l’embouchure du Congo pour le remonter, avec la mission originale de

  1. Protocoles de la conférence de Berlin, séance du 23 février 1885.
  2. Contrats avec Lutèté, chef de N’Gambi, du 20 octobre 1882, et avec Jonzo, chef de Selo, du 29 octobre 1882. (Reproduits dans Le Zaïre et les Contrats de l’Association internationale, par Magalhaes, p. 24, et dans Le Portugal et la France au Congo, par un ancien diplomate, page 31).
  3. L’Association internationale africaine et le Comité d’études, par un de leurs coopérateurs, p. 27.
  4. Magalhaes, p. 20.