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Page:La fondation de l'Etat indépendant du Congo au point de vue juridique, par Gustave Moynier.djvu/27

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car l’ordre de succession au trône du Congo n’est point encore fixé, publiquement du moins, et, s’il devenait vacant du jour au lendemain, on ne sait qui l’occuperait, ni, par conséquent, s’il reviendrait à un prince belge ou à quelque autre. Le présent titulaire a sans doute réglé ce point important dans ses dispositions testamentaires, et pourvu à ce que son œuvre ne tombe pas en déshérence après lui, mais personne n’a qualité pour lui demander son secret.


VII

DRAPEAU ET SCEAU


L’Association internationale du Congo, avant même d’avoir été transformée en État, avait senti la nécessité de posséder un drapeau. Ce drapeau, — bleu avec une étoile d’or au centre, — avait été adopté, en 1877, pour l’Association internationale africaine, qui avait sa base d’opérations sur la côte de l’Océan indien ; mais, en 1884, cette association avait cessé d’exister, ou du moins les stations qu’elle avait créées et qui se réclamaient d’elle n’étaient plus guère que des stations nationales, allemandes, françaises ou belges, sans lien organique qui les soudât les unes aux autres. Le drapeau bleu à étoile d’or était donc hors d’usage, et l’Association du Congo pouvait se permettre de se l’approprier, d’autant plus qu’elle agissait dans le même esprit que sa sœur aînée et avait à sa tête les mêmes directeurs. Par une coïncidence fortuite et singulière, ce drapeau se trouvait être identique à celui de l’ancien État indigène du Congo[1], aujourd’hui englobé dans les possessions portugaises. L’emploi d’un drapeau était une grande rareté chez des tribus nègres ; il devait sans doute remonter, pour celle-ci, au temps où des missions portugaises y florissaient.

  1. Stanley, p. 12, et Missionary Herald 1879, p. 8 et 28.