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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1671

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CHAPITRE 41.


1. Que les îles se taisent devant moi, et que les nations prennent une nouvelle force ; qu’elles s’approchent, et alors qu’elles parlent, et entrons ensemble en jugement.[1][2]

2. Qui a suscité de l’Orient le juste ? qui l’a appelé pour qu’il le suivît ? il mettra en sa présence des nations, et lui asservira des rois ; il les livrera comme de la poussière à son glaive, et comme une paille emportée par le vent à son arc.[3]

3. En les poursuivant, il passera en paix, et la trace de ses pieds ne paraîtra pas.

4. Qui a opéré et fait ces choses, appelant les générations dès le commencement ? Je suis le Seigneur ; c’est moi qui suis le premier et le dernier.[4]

5. Les îles ont vu, et elles ont craint ; les extrémités de la terre ont été dans la stupeur, elles se sont rapprochées et sont arrivées.[5]

6. Chacun portera secours à son voisin, et dira à son frère : Prends courage.

7. L’ouvrier en airain, frappant du marteau, a encouragé celui qui, dans le même temps, battait sur l’enclume, disant : C’est bon pour la soudure ; et il l’a assuré avec des clous, afin qu’il ne fût pas ébranlé.[6]

8. Et toi, Israël mon serviteur, Jacob que j’ai choisi, race d’Abraham mon ami,

9. Dans lequel je t’ai retiré des extrémités de la terre, et de ses pays lointains je t’ai appelé et je t’ai dit : Mon serviteur, c’est toi, je t’ai choisi et je ne t’ai pas rejeté.[7]

  1. Is. 41,1-29 : 2e discours : Dieu, maître de l’univers et de l’avenir, chapitre 41. ― À qui m’avez-vous assimilé et égalé ? avait dit Dieu dans le chapitre précédent, voir Isaïe, 40, 25. Isaïe reprend maintenant cette pensée et en fait le sujet du second discours, dans lequel, s’adressant aux païens, il leur montre que le Seigneur est le maître de l’univers et leur annonce qu’il appelle du nord-est, voir Isaïe, 41, vv. 2, 25, le conquérant, c’est-à-dire Cyrus, originaire du nord, par sa parenté avec les Mèdes, et de l’est, parce qu’il était Perse. Dieu nous apprend aussi que les exploits de Cyrus seront son œuvre et une preuve de sa supériorité infinie sur les faux dieux ; qu’ils seront la ruine des idolâtres et le salut de son propre peuple, versets 1 à 20. Ce qu’il veut accomplir, il l’annonce à l’avance, versets 21 à 24, afin que chacun sache qu’il est le souverain maître et que lui seul dispose de l’avenir, versets 25 à 29.
  2. Is. 41,1 ; 41.5 : Les îles ; les régions lointaines. Voir Psaumes, 96, 1.
  3. Is. 41,2 : Le juste ; probablement Cyrus, le libérateur d’Israël selon la chair ; mais en même temps figure du juste par excellence, du libérateur d’Israël selon l’esprit. Comparer à Isaïe, 44, 28 ; 45, verset 1 et suivants ; 46, 11 ; 48, 14-15. D’ailleurs Cyrus n’est appelé juste que par comparaison avec les Babyloniens.
  4. Is. 41,4 : Voir Isaïe, 44, 6 ; 48, 12 ; Apocalypse, 1, vv. 8, 17 ; 22,13.
  5. Is. 41,5 : Les îles, etc. Les peuples les plus éloignés firent alliance avec le roi de Babylone, et se liguèrent pour résister à Cyrus, et arrêter le progrès de ses conquêtes.
  6. Is. 41,7 : L’ouvrier, etc. ; espèce de parabole qui signe les peuples alliés. ― Il l’a assuré (confortavit eum). Le pronom masculin eum ne peut se rapporter qu’au mot dieu (deum), c’est-à-dire faux dieu, idole, sous-entendu.
  7. Is. 41,9 : Dans lequel (in quo) : dans la personne duquel, etc. Ceci s’explique d’Israël, soit d’abord appelé de la Chaldée en la personne d’Abraham, soit ensuite de l’Egypte en la personne des descendants de Jacob.