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AUX FRAMBOISES


Dearest, tante Eulalie et Cécile sont allées aux framboises aujourd’hui. Chacune avec sa chaudière, elles sont parties du côté de Woodlands, en suivant la voie ferrée.

En route, tante Eulalie se baisse, ramasse quelques petits cailloux, les regarde, les met dans sa poche. Elle a à peine fait cent pas, qu’elle en cueille d’autres.

— Tiens, vous voulez donc faire une nouvelle espèce de confitures ? fait Cécile en riant.

Tante Eulalie dédaigne de répondre à cette ricaneuse, mais un instant après, elle se penche encore.

— Mais, ma tante, nous allons chercher des framboises, non des pierres, remarque Cécile.

— Oui, mais elles sont si jolies ! murmure tante Eulalie qui ramasse un nouveau galet.

— Ma tante, vous allez vous charger avant que nous soyons à moitié chemin et vous ne pourrez plus avancer, riposte Cécile.

À regret, tante Eulalie se résigne. Que de beaux cailloux ronds ou oblongs, gris, noirs ou rose fané ! Elle aimerait bien les prendre, les emporter, mais elle comprend que la chose est impossible. Elle s’en va aux framboises. La route à suivre est longue et la chaleur est grande. Elle reviendra un autre jour.

Un petit cèdre est là, au bord du chemin.

— Oh, le bel arbre ! s’exclame tante Eulalie, toute vibrante d’admiration.