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Page:Laberge - Quand chantait la cigale, 1936.djvu/95

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LOUANGE À RÉMY DE GOURMONT


Depuis des années je me gardais comme dessert pour mes vieux jours l’œuvre de Rémy de Gourmont. D’avance, je me délectais à l’idée de lire, enveloppé d’une confortable robe de chambre, les ouvrages de ce sage, de cet érudit, de cette belle intelligence, de cet esprit à facettes, subtil et curieux. Mais, aurai-je des vieux jours ? me suis-je demandé. Et me rappelant ce passage de Marc Aurèle : Les livres que tu mets de côté pour ta vieillesse tu ne les liras pas, j’ai dégusté le régal que je me réservais pour plus tard. En chemise négligée, en vieux pantalon, à l’ombre des grands liards, devant la petite maison blanche, j’ai lu les Promenades Philosophiques, les Promenades Littéraires, Le Livre des Masques, Les Chevaux de Diomède, Le Pèlerin du Silence, Sixtine, Physique de l’Amour, Le Problème du Style, etc.

Mon horizon intellectuel s’est élargi, j’ai vu certaines vérités sous un nouvel angle, compris certains rapports des choses qui m’avaient complètement échappés, et aperçu quelques aspects de la vie non soupçonnés.

Et je rends grâce à Rémy de Gourmont.