Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/382

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soins ; en acquérir progressivement des modifications dans son organisation et des facultés nouvelles et nombreuses ; borner les plus perfectionnées des autres races à l’état où elles sont parvenues ; et amener entre elle et ces dernières des distinctions très-remarquables.

L’ORANG D’ANGOLA (Symia troglodytes, LIN.) est le plus perfectionné des animaux : il l’est beaucoup plus que l’orang des Indes (Symia satyrus, LIN.), que l’on a nommé orang-outang ; et, néanmoins, sous le rapport de l’organisation, ils sont, l’un et l’autre, fort inférieurs à l’homme en facultés corporelles et d’intelligence[1]. Ces animaux se tiennent debout dans bien des occasions ; mais comme ils n’ont point de cette attitude une habitude soutenue, leur organisation n’en a pas été suffisamment modifiée ; en sorte que la station pour eux est un état de gêne fort incommode.

On sait, par les relations des voyageurs, surtout à l’égard de l’orang des Indes, que lorsqu’un danger pressant l’oblige à fuir, il retombe aussitôt sur ses quatre pates. Cela décèle, nous dit-on, la véritable origine de cet animal, puisqu’il est forcé

  1. Voyez dans mes Recherches sur les Corps vivans, p. 136, quelques observations sur l’ORANG D’ANGOLA.